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last modified November 18, 2017 by facilitfsm


 AXE POLITIQUE  - AXE ECONOMIQUE  - AXE SOCIO CULTUREL

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Axe politique

  

En marge du sommet EU-Afrique à Abidjan (Côte d’Ivoire), les sociétés civiles africaines et européennes ont décidé d’organiser un forum citoyen les 26, 27,28 novembre 2017 pour faire entendre la voix des populations et des communautés des deux continents. Trois axes de réflexion ont été retenus : Politique, économique et socio-culturel.

 

L’axe politique : Le Partenariat  Europe-Afrique et ses  impacts politiques sur les peuples et les communautés.

Les rapports Afrique-Union Européenne s’inscrivent  dans un contexte de ‘’fin’’ de guerre froide symbolisé par la chute du mur de Berlin en novembre 1987, du triomphe du néolibéralisme à l’échelle mondiale et du libéralisme politique particulièrement sur le continent africain et en Europe de l’Est.

Ce changement a fait souffler sur l’Europe de l’Est  le vent du libéralisme et favorisé l’adhésion d’un grand nombre des pays de cette zone à l’Union Européenne. En Afrique, une des conséquences de la fin de la politique d’affrontement Est-Ouest est l’introduction de la démocratie multipartite pour supplanter les partis uniques au pouvoir dont les dirigeants étaient le plus souvent à la solde de puissances tutélaires. Le discours de la Baule de François Mitterrand du 20 juin 1990 qui énonçait qu’« il n’y a pas de démocratie sans respect des droits de l’homme et [qu’] il n’y pas de développement sans démocratie !» semblait inaugurer une nouvelle ère  politique en Afrique.

27 ans après, ce discours porteur d’espoir,  il est honnête  de reconnaitre qu’il y a eu des avancées dans plusieurs pays, telles que :  la non reconnaissance de régimes issus de coups d’Etat, la création d’institutions plus ou moins indépendantes chargées de la gestion  des élections, l’acceptation de missions d’observation électorale plus ou moins indépendantes pour crédibiliser le processus électoral. Une décision  comme celle de la Cour suprême du Kenya invalidant l’élection présidentielle de Septembre 2017 constitue à cet égard un fait historique majeur sur le continent africain.

Cependant, les forces conservatrices, les partisans du statu quo ante, semblent  ralentir l’avancée du processus démocratique avec la complicité ou la bénédiction de certaines ex-puissances tutélaires européennes ou d’une ’’communauté internationale’’ sans visage qui intervient de manière générale au gré de ses intérêts et de ceux des transnationales. On note que beaucoup de processus électoraux sont biaisés, de sorte qu’ils sont suivis de contestation, de troubles, de conflits souvent violents avec leur cortège de déplacés internes, de réfugiés, de blessés, de morts, et in fine de misère généralisée.

La nouvelle trouvaille des forces antidémocratiques est la révision constitutionnelle pour s’éterniser au pouvoir. Les antécédents sont légion notamment, au Congo, au Togo, au Rwanda, bientôt au Burundi au grand désarroi des populations qui aspirent à des changements légitimes. Les nombreuses victimes de ces violations parfois graves de droits de l’homme et des peuples, pour l’essentiel, ne peuvent jouir de leur droit à la justice et à la réparation. Ainsi, les élections sont devenues, pour nombre de peuples africains, une période de hantise et de stresse.

Les sociétés civiles du nord et du sud qui luttent pour l’avènement de la démocratie buttent sur le principe de la souveraineté des Etats et sur de nombreux mécanismes qui protègent les pouvoirs établis. Il s’avère quasi impossible, par exemple, de saisir la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples contre un Etat à l’effet de déposer une plainte auprès de cette juridiction si cet Etat n’a pas fait la déclaration reconnaissant sa compétence. Or  à ce jour, ce sont moins de 10  Etats sur les 55 que comptent l’UA qui l’on fait.

Parfois, les intérêts individuels ou collectifs des Etats Européens empêchent insidieusement ou font délibérément obstruction à cette noble lutte sur le continent africain. Cela permet aux forces conservatrices d’exceller dans la mauvaise gouvernance, de laisser prospérer l’impunité et l’injustice sources de violences et de conflits.   

La démocratie n’est-elle pas en train de  devenir un leurre en Afrique ? La corruption, la pauvreté, l’insécurité, le chômage, gagnent du terrain. Malgré cela, nombre d’Etats s’en orgueillissent  cyniquement en affichant  un état de santé macro-économique jugé satisfaisant au regard des normes et critères du néo-libéralisme et  du système de Bretton Woods.

La solution de fuir ces modes de gouvernance qui engendrent la précarité, la misère économique, l’insécurité  et le désespoir chez les  des jeunes  trouve ici ses racines.

 La voie  religieuse  prônée par des mouvements  tels que  boco haram en Afrique centrale occidentale, al shabab (Somalie),  Al Qu’Aïda au Maghreb islamique, l’armée de résistance du Seigneur (Ouganda), est sans issue en tant qu’expression d’une autre forme de gouvernance politique, économique et sociale. A la vérité, elle ne constitue pas une alternative à l’impasse actuelle de la mal-gouvernance politique assujettie au dictat du néo-libéralisme qui a engagé l’Afrique dans la voie de la déconstruction des Etats post-coloniaux.

De l’autre côté, les démocraties européennes qui jusque-là servaient d’exemple sont mises en mal par les nombreux scandales relevés chaque jour par les médias relativement aux fraudes électorales notamment en Autriche, à la corruption, à la montée des mouvements nationalistes et populistes signe d’un repli sur soi d’une Europe longtemps connue pour son ouverture. Les hommes qui animent les institutions sont loin d’être des modèles de probité y compris des candidats aux postes électifs et particulièrement  à la présidentielle alors qu’ils sont censés apportés du neuf. Cette situation confortent les forces conservatrices qui pensent qu’il n’y a pas de modèle de démocratie ni de référence de probité.  Par conséquent, elles se targuent de n’avoir de leçon à recevoir de personne ce qui fragiliser gravement la démocratie. Aussi, les peuples, les communautés, les sociétés civiles affichent-ils, de plus en plus, un certain dépit ou simplement un rejet vis-à-vis de la politique.   

Il est donc important, à la faveur de ce Forum citoyen, de réfléchir sur de nouvelles formes de gouvernance,  des modèles démocratique qui protègent les peuples des deux continents de l’oppression politique des centres de pouvoir du néo-libéralisme et des affres de la démocratie de façade qui n’est rien moins que celle des puissances politiques aux ordres des intérêts des transnationales et des «forces du marché».

C’est pourquoi, les thèmes suivants sont proposés aux participants sur cet axe politique:

Thème I : Les aspirations des peuples et des communautés à l’alternance démocratique en Afrique

Thème II : Quels modèles politiques et de gouvernance pour le développement de l’Afrique ?

Thème III : Quelle protection sociale pour le développement de l’Afrique ?

Bonne réflexion à tous afin que s’ouvrent des voies nouvelles de démocratie qui placent véritablement l’homme et les peuples au centre du  développement !

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Axe économique

 

En marge du sommet EU-Afrique à Abidjan (Côte d’Ivoire), les sociétés civiles africaines et européennes ont décidé de tenir un forum citoyen les 26, 27,28 novembre 2017 pour faire entendre la voix des populations et des communautés des deux continents. Trois axes de réflexion ont été retenus : Politique, économique et socio-culturel.

L’axe économique : Partenariat  Europe-Afrique, quelles retombées économiques pour les peuples et les communautés ?

La mondialisation draine dans son sillage des atteintes graves aux droits humains et plus singulièrement les droits des peuples et des communautés locales vivant en Afrique.

Cette situation est en grande partie attribuable à la société productiviste et consumériste dans laquelle nous vivons aujourd’hui. En effet, le modèle économique basé sur les fausses vertus de la croissance et de l’accumulation des richesses accroît le fossé entre les pays du centre et ceux de la périphérie.

Les disparités  observées entre les pays riches et les pays pauvres sont accentuées dans le cadre du partenariat entre l’Europe et l’Afrique, partenariat qui repose sur des relations asymétriques perpétuant la domination du premier continent nommé sur le second.  

De la gouvernance des ressources naturelles au système monétaire, le partenariat entre l’Europe et l’Afrique est fondé sur le sous-développement planifié de l’Afrique au service du développement de l’Europe. Il s’agit des manifestations évidentes de la conférence de Berlin qui a consacré le « partage du gâteau africain ».

Les ressources naturelles de l’Afrique qui aiguisent les plus grandes convoitises et pour lesquelles, les pays de l’Europe multiplient les projetions géostratégiques, sont l’objet de pillage.  Cet état de fait est lié à une gouvernance approximative des ressources naturelles qui trouve ses origines dans l’absence de vision politique et stratégique homogène des dirigeants africains.

En Afrique, il n’est pas rare de trouver de grandes firmes européennes exploiter abusivement les ressources du continent (terre, bois, or, diamant…), détenir des monopoles sur des secteurs vitaux et stratégiques (électricité, gaz, pétrole…), s’approprier insidieusement la paternité de ressources génétiques locales par le truchement de cadres politiques et/ou d’instruments juridiques dénués de toute légitimité.

Les conséquences du mode de vie occidental basé sur la surexploitation des ressources, la surproduction et la surconsommation sont déjà visibles : l’épuisement des ressources non renouvelables, la raréfaction des terres arables, les répercussions de notre empreinte carbone  durement ressenties par les populations africaines avec à la clé des épisodes de grandes sécheresses, d’une part et des pénuries d’eau, d’autre part, sont autant de faits qui attestent de la détérioration des conditions de vie sur terre.

Des phénomènes graves comme le changement climatique sont instrumentalisés et servent de cheval de Troie pour promouvoir des paradigmes agricoles dont le cadre conceptuel et les visées échappent à la logique de la sécurité et de la souveraineté alimentaires.

Malheureusement, les plus grandes victimes de cette situation d’inconfort sont les communautés qui œuvrent pourtant à la préservation des ressources de la planète. 

A ce tableau peu reluisant, s’ajoutent les options économiques contre-productives basées sur le surendettement planifié des pays africains et le « nazisme monétaire » entretenu par l’usage sous surveillance d’une monnaie appauvrissante - le FCFA - dont l’Afrique peine à se défaire.

Le présent axe vise à porter au crible de la raison critique et à mettre en lumière les relents économiques du partenariat entre l’Europe et l’Afrique, ses incidences sur le développement des pays africains  droits  et à proposer des solutions conséquentes pour sortir de l’impasse.  

Thème I : La gouvernance des ressources naturelles (terre, eau, semences, sous-sol…) et énergétiques à l’épreuve du partenariat Europe-Afrique.

Problématique du Thème 1 : Il s’agit de répondre à la question de savoir comment le partenariat Europe-Afrique a une influence négative sur la gouvernance des ressources naturelles et par ricochet les droits des communautés.

Sous-thème1 : Les conséquences des APE sur la gouvernance des ressources naturelles et énergétiques et leurs répercussions sur les droits des communautés en Afrique.

Sous-thème 2 : L’appropriation privative des ressources naturels (accaparement des terres, des eaux, des semences…) : Décryptage  d’un phénomène émergent aux conséquences désastreuses et la résistance en Afrique de l’Ouest.

Sous-thème 3 : Les obstacles à la vulgarisation des énergies renouvelables et propres en Afrique (monopole des sociétés étrangères sur des secteurs tels que l’énergie électrique)

Sous-thème 4 : Le caractère léonin et inique des contrats portant sur l’exploitation des ressources du sous-sol dans le cadre du partenariat Europe-Afrique ;

Thème II : La problématique du surendettement, de la dépendance monétaire (FCFA) face au défi du développement des peuples et des communautés

Problématique du thème 2 : Il s’agit de répondre à la question de savoir comment la politique économique et monétaire appliquée actuellement dans les pays africains constituent une entrave au développement des peuples et des communautés

Sous-thème 1 : Les servitudes du francs FCFA et ses incidences sur le développement des peuples et des communautés d’Afrique. Comment en sortir ?

Sous-thème 2 :   La politique du surendettement planifié, une entrave au développement des pays africains. Les solutions pour y remédier.

Thème III : Agriculture et changements climatiques : enjeux et perspectives de développement

Sous-thème  1 : Quel modèle agricole face au défi des changements climatiques ?

Sous-thème 2 : Lumière sur l’agenda secret des agropoles industriels (AGRA, NASAN…). 

 

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Axe socio-culturel

  

En marge du sommet EU-Afrique à Abidjan (Côte d’Ivoire), les sociétés civiles africaines et européennes ont décidé d’organiser un forum citoyen les 26, 27,28 novembre 2017 pour faire entendre la voix des populations et des communautés des deux continents. Trois axes de réflexion ont été retenus : Politique, économique et socio-culturel.

 

Axe socio-culturel : Partenariat Europe–Afrique : impacts socio-culturels sur les peuples et les communautés ?

 

L’essor du phénomène migratoire dans le monde constitue l’une des principales caractéristiques dominantes de la société internationale en ce début du XXIème siècle. Les Nations unies évaluent le nombre des migrants dans le monde à environ 200 millions soit 3,3% de la population du globe. Leur nombre devrait doubler dans les  prochaines années pour atteindre 400 millions en 2030.

 

L’Afrique demeure l’un des continents qui connaît un important développement des mouvements migratoires. Ces mouvements se font, certes, à l’intérieur du continent, mais ces dernières années, ils se sont développés de façon exponentielle en direction de l’Europe, de l’Amérique du Nord et de certains pays du Moyen Orient.

 

Avec l’occident, en général, ces mouvements sont légaux ou illégaux et englobent toutes les catégories sociales, dont les réfugiés, les jeunes, mais de plus en plus des personnes qualifiées, des femmes et des enfants mineurs. Ces flux migratoires se développent dans un contexte encore marqué par une insuffisance des capacités institutionnelles de certains pays africains à répondre efficacement, individuellement et collectivement aux problèmes ainsi générés. Sur les 200 millions de migrants dans le monde, plus de 50 millions seraient africains, selon l’Union africaine.

 

Compte tenu du fait que le nombre des migrants ne cesse d’augmenter, la gestion de la migration est nécessairement devenue pour les Etats, un des grands défis du nouveau millénaire. Aujourd’hui, ce phénomène constitue une des questions prioritaires sur le plan continental et international qui retient l’attention des gouvernements, quel que soit leur engagement ou leur intérêt pour la gestion des processus migratoires.

 

Sur la base de son Approche Globale de la question des Migrations et de la Mobilité (AGMM), qui constitue le cadre général de la politique extérieure de l'Union Européenne en matière de migration et d'asile, l'Institution européenne s'est engagée dans un vaste dialogue avec les pays du continent africain sur la migration et la mobilité, au niveau bilatéral, régional et continental.

 

En effet, le partenariat Afrique-UE sur la migration, la mobilité et l’emploi (MME) a été lancé lors du sommet Afrique-UE de décembre 2007, au cours duquel la stratégie commune Afrique-UE et le premier plan d'action (2008-2010) ont été adoptés. Le sommet UE-Afrique de 2014 a insufflé un nouvel élan à la coopération en matière de migration: outre la déclaration sur la migration et la mobilité, un plan d'action 2014-2017 a également été adopté; celui-ci met l'accent sur les priorités suivantes:

- la traite des êtres humains ;

- les rapatriements de fonds ;

- la diaspora ;

- la mobilité et la migration de main-d’œuvre (y compris la mobilité intra- 

  africaine) ;

- la protection internationale (y compris pour les personnes déplacées à   

  l'intérieur d'un pays) ;

- la migration irrégulière.

 

A la veille de la rencontre d’Abidjan, d’importantes questions restent posées :

 

§  Quel bilan les OSC peuvent-elles établir sur la base de ces accords ?

§  A quel niveau se situe la responsabilité de l’Europe et des africains eux-mêmes dans la résolution durable de la crise migratoire ?

§  Les  montants importants mobilisés dans la mise en place de l’aide au développement sont-ils toujours à la hauteur des défis ? Si non, quelle analyse fait-on de leur utilisation ?

§  Ne faudrait-il pas envisager des concertations plus inclusives entre UE – Afrique pour mieux concevoir le développement des pays africains ?

 

Comme on peut le constater, une approche globale et équilibrée de la migration s’impose compte tenu des réalités et des tendances en matière de migration, et des liens entre la migration et d’autres questions économiques, sociales, politiques et culturelles.

 

Alors que la migration bien gérée peut avoir un impact positif substantiel sur le développement des pays d’origine et avoir des avantages significatifs pour les pays de destination, la migration mal gérée ou non gérée peut avoir des conséquences négatives pour le bien-être des pays et des migrants et pourrait avoir un effet déstabilisant sur la sécurité nationale et internationale.

 

Dans le souci d’apporter leur contribution à l’élaboration d’une solution durable au phénomène migratoire dans le monde, les Organisations de la société civile africaine et européenne ont décidé de plancher sur la question à l’effet d’influencer au mieux l’ensemble des décisions et politiques économiques, sociales et culturelles liées à cette thématique, pour le bien être des peuples et des communautés.

 

Thème I : La problématique de la migration sud-nord : quel partenariat à visage humain ?

 

Problématique : Il s’agit d’aborder la crise migratoire en Afrique sous ses différentes facettes dans le cadre du partenariat UE-Afrique et de proposer des solutions pour y remédier.

 

Sous thème 1 : Comment penser sereinement la migration et la mobilité des jeunes africains ?

 

Sous-thème 2 : Quelles propositions pour des accords migratoires inclusifs et à portée durable ?

 

Thème II : Rôle et perspectives d’action des sociétés civiles africaines et européennes dans le cadre du partenariat Europe –Afrique. 

 

Problématique : A travers l’animation de ce thème, l’idée est de mener la réflexion sur les actions conjointes que les OSC européennes et africaines peuvent réaliser afin de mieux comprendre les logiques qui soutendent le partenariat entre l’Union européenne et l’Afrique.

 

Sous-thème 1 : Quelles collaborations entre les OSC du nord et celles du sud pour des résultats tangibles dans le cadre du partenariat UE-Afrique?

 

Sous-thème 2: Quelles recommandations des OSC pour une meilleure implication des sociétés civiles africaines dans les processus nationaux de prise de décision ?