• caravanecglte2021 declaration freetown 9dec

last modified December 10, 2021 by facilitfsm


 EN - FR - PT 

 

 caravan-freetown-general-600.png

caravan-freetown-bus-700.png 

Caravane CGLTE OA 2021 

Déclaration de la troisième édition de la Caravane Ouest  africaine Droits à la Terre, à l’Eau et à l’Agro écologie paysanne : du 20 novembre au 09 décembre 2021.

Nous, Mouvements sociaux constitués d’organisations paysannes , religieux, chefs coutumiers, pêcheurs, communautés rurales, défenseurs des droits humains, universitaires et autres organisations de la société civile des pays : Mauritanie, Sénégal, Mali, Gambie, Guinée Bissau, Guinée, Sierra Leone, Côte d’Ivoire, Nigéria, Ghana, Togo, Burkina Faso, Niger, Liberia, et Bénin.

 Après plusieurs campagnes d’informations et de sensibilisations à travers des conférences, débats, marches pacifiques, échanges d’expériences  et visites de communautés victimes d’accaparement de terres dans cinq pays (Gambie, Sénégal, Guinée Bissau, République de Guinée, Sierra Leone) parcourus par la Caravane dans le but de contribuer au développement de politiques fondées sur les principes de l’Agroécologie paysanne et de la bonne gouvernance des ressources naturelles en particulier la terre, l’eau et les semences paysannes sommes réunis ce jeudi, 09 décembre 2021 à Freetown, Sierra Leone dans le cadre de la lutte pour la Terre, l’Eau et l’agroécologie paysanne.

Constatant :

La forte pression sur les ressources naturelles notamment la terre, l’eau et les semences paysannes au détriment des communautés contribuant  à l’appauvrissement des populations ;

La dégradation des ressources naturelles et certaines pratiques agricoles accentuant les effets des changements climatiques ;

Les effets néfastes de l’agriculture conventionnelle avec l’utilisation abusive et incontrôlées des pesticides et engrais chimiques ainsi que l’exploitation minière détruisant la biodiversité impactant la santé humaine, animale et végétale ;

La capacité des Exploitations Familiales à lutter efficacement contre le chômage des jeunes et à l’émergence durable des femmes en milieu rural, freinant l’exode rural et contribuant fortement á l’économie nationale de nos pays ;

La faible reconnaissance des droits coutumiers fonciers dans les politiques et lois foncières de nos pays ;

La faible application des conventions et traités comme le TIRPAA en son article 09, relative au respect des droits des paysans et des paysannes ;

La répression et la persécution des défenseurs des droits des communautés victimes de l’accaparement de leurs ressources naturelles ;

L’urbanisation galopante et l’accaparement des terres menaçant de plus en plus les terres à vocation agricole favorisant l’exode rural et la migration ;

La faible application du Protocole pour la libre circulation des personnes et des biens de la CEDEAO adopté en 1975  et les mécanismes de suivi pour sa meilleure applicabilité au niveau des frontières ;  

L’insuffisance de politiques de facilitation d’échanges des communautés inter frontalières, entre autres ;

A cet effet, nous nous engageons à : 

Renforcer les synergies entre tous les acteurs et organisations engagés dans la lutte pour la terre, l’eau, les semences paysannes, le pastoralisme, la pêche artisanale et la foresterie afin de développer une vision commune pour un changement global dans nos pays ;

Œuvrer pour le renforcement du dialogue politique et de la cohésion sociale pour une paix durable ;

Renforcer la promotion des systèmes semenciers paysans et les systèmes alimentaires locaux et traditionnels qui ont maintenu la souveraineté alimentaire sur le continent depuis des siècles ;

Vulgariser largement les pratiques agroécologiques paysannes auprès des populations rurales et acteurs/actrices du domaine agricole ;

Lutter contre le changement de l’article 06 de l’Accord de Paris relatif au crédit carbone ;

Lutter contre l’utilisation de la terre pour compenser le crédit carbone ;

Lutter efficacement contre toute forme d’accaparement des ressources naturelles (terre, eau, semences paysannes…) ;

Nous exhortons nos autorités à prendre des mesures concrètes pour : 

Mettre fin au phénomène de l’accaparement des ressources naturelles et l’implication effective des populations locales dans l’élaboration des politiques foncières et agricoles ;

Arrêter toute forme de criminalisation des défenseurs des droits humains notamment ceux des populations victimes de l’accaparement de leurs ressources ;

Garantir l’accès des femmes et des jeunes aux ressources naturelles notamment la terre ;

Appliquer dans tous nos pays l’article 09 du TIRPAA relatif aux respects des droits des paysans et des paysannes ;

Ratifier la convention 189 de l’OIT (Organisation internationale du travail) relative à la protection des droits des travailleurs domestiques ;

A la CEDEAO, nous recommandons :

La mise en place de mécanismes pour une meilleure protection du patrimoine foncier des communautés locales et la reconnaissance des droits coutumiers dans les lois foncières ;

L’harmonisation des politiques de pêche au niveau sous régional pour une meilleure gouvernance des ressources halieutiques ;

La Promotion de l’agroécologie paysanne pour une meilleure protection de la biodiversité et une alternative au changement climatique ;

La prise de mesures idoines pour l’arrêt du bradage des forêts en Afrique notamment celles de Ziama et Diécké en Guinée en mettant en œuvre les directives relatives à la protection des forêts ;

L’harmonisation des codes miniers au niveau sous régional en rehaussant la quote-part des Etats avec un taux plancher d’au moins 35% et ,veiller à l’application de la Responsabilité Sociétale et Environnementale des Entreprises (RSE) ;

L’application de l’accord de Maputo consacrant 10 % du budget national à l’agriculture ;

La mise en œuvre du Protocole de la CEDEAO pour la libre circulation des personnes et des biens et des mécanismes de suivi pour sa meilleure applicabilité au niveau des frontières ;

Implication de la CGLTE-AO dans le processus d’élaboration, de mise en œuvre des politiques de développement notamment celles portant sur les ressources naturelles ainsi que le suivi ;

Oui à une CEDEAO des peuples avec les femmes et les jeunes au cœur de la souveraineté alimentaire !!!

Fait à Freetown, le 09 Décembre 2021.

Les Participants (es) 

 

  caravan-freetown-general-600.png

caravan-freetown-bus-700.png

 Caravan CGLTE OA 2021 

Declaration of the third edition of the West African Caravan Rights to Land, Water and Peasant Agroecology: from November 20 to December 9, 2021.


We, social movements made up of peasant organizations, religious, customary leaders, fishermen, rural communities, human rights defenders, academics and other civil society organizations from countries: Mauritania, Senegal, Mali, Gambia, Guinea Bissau, Guinea, Sierra Leone, Côte d'Ivoire, Nigeria, Ghana, Togo, Burkina Faso, Niger, Liberia, and Benin.


 After several information and awareness campaigns through conferences, debates, peaceful marches, exchange of experiences and visits to communities victims of land grabbing in five countries (Gambia, Senegal, Guinea Bissau, Republic of Guinea, Sierra Leone ) traveled by the Caravan in order to contribute to the development of policies based on the principles of peasant Agroecology and good governance of natural resources, in particular land, water and peasant seeds. 2021 in Freetown, Sierra Leone as part of the fight for Land, Water and peasant agroecology.


Noting:

• Strong pressure on natural resources including land, water and peasant seeds to the detriment of communities contributing to the impoverishment of populations;

• The degradation of natural resources and certain agricultural practices accentuating the effects of climate change;

• The harmful effects of conventional agriculture with the excessive and uncontrolled use of pesticides and chemical fertilizers as well as mining destroying biodiversity impacting human, animal and plant health;

• The capacity of Family Farms to fight effectively against youth unemployment and the sustainable emergence of women in rural areas, slowing the rural exodus and contributing strongly to the national economy of our countries;

• The weak recognition of customary land rights in the land policies and laws of our countries;

• The weak application of conventions and treaties such as the TIRPAA in its article 09, relating to respect for the rights of peasants and peasants;

• The repression and persecution of defenders of the rights of communities victims of the grabbing of their natural resources;

• Galloping urbanization and land grabbing increasingly threatening agricultural land, favoring rural exodus and migration;

• The weak application of the Protocol for the free movement of persons and goods of ECOWAS adopted in 1975 and the monitoring mechanisms for its better applicability at the border level;

• Insufficient policies to facilitate exchanges of inter-border communities, among others;


To this end, we are committed to:

• Strengthen synergies between all actors and organizations engaged in the fight for land, water, peasant seeds, pastoralism, artisanal fishing and forestry in order to develop a common vision for global change in our countries;

• Work to strengthen political dialogue and social cohesion for lasting peace;

• Strengthen the promotion of peasant seed systems and local and traditional food systems that have maintained food sovereignty on the continent for centuries;

• Widely popularize peasant agroecological practices among rural populations and actors / actors in the agricultural sector;

• Fight against the change of article 06 of the Paris Agreement on carbon credit;

• Fight against the use of land to offset carbon credits;

• Effectively fight against all forms of grabbing of natural resources (land, water, peasant seeds, etc.);

 

We urge our authorities to take concrete steps to:

• Put an end to the phenomenon of the grabbing of natural resources and the effective involvement of local populations in the development of land and agricultural policies;

• Stop all forms of criminalization of human rights defenders, especially those of populations who are victims of the grabbing of their resources;

• Guarantee access for women and young people to natural resources, particularly land;

• Apply in all our countries article 09 of the ITPGRFA relating to respect for the rights of peasants and peasants;

• Ratify Convention 189 of the ILO (International Labor Organization) on the protection of the rights of domestic workers;

 

 To ECOWAS, we recommend:

• The establishment of mechanisms for better protection of the land heritage of local communities and the recognition of customary rights in land laws;

• Harmonization of fishing policies at the sub-regional level for better governance of fishery resources;

• Promotion of peasant agroecology for better protection of biodiversity and an alternative to climate change;

• The taking of appropriate measures to stop the sale of forests in Africa, in particular those of Ziama and Diécké in Guinea by implementing the directives relating to the protection of forests;

• Harmonization of mining codes at the sub-regional level by increasing the quota of States with a floor rate of at least 35% and, ensuring the application of Corporate Social and Environmental Responsibility (CSR);

• The application of the Maputo agreement devoting 10% of the national budget to agriculture;

• The implementation of the ECOWAS Protocol for the free movement of persons and goods and monitoring mechanisms for its better applicability at the border level;

• Involvement of CGLTE-AO in the process of drawing up and implementing development policies, particularly those relating to natural resources as well as monitoring;


Yes to an ECOWAS of peoples with women and young people at the heart of food sovereignty !!!

Done in Freetown, December 09, 2021.

The Participants

 

  caravan-freetown-general-600.png

caravan-freetown-bus-700.png

 Caravana CGLTE OA 2021 

Declaração da terceira edição da Caravana da África Ocidental Direitos à Terra, Água e Agroecologia Camponesa: de 20 de novembro a 9 de dezembro de 2021.


 Nós, movimentos sociais formados por organizações camponesas, religiosas, líderes consuetudinários, pescadores, comunidades rurais, defensores dos direitos humanos, acadêmicos e outras organizações da sociedade civil de países: Mauritânia, Senegal, Mali, Gâmbia, Guiné Bissau, Guiné, Serra Leoa, Côte d'Ivoire, Nigéria, Gana, Togo, Burkina Faso, Níger, Libéria e Benin.

 Após várias campanhas de informação e sensibilização através de conferências, debates, marchas pacíficas, troca de experiências e visitas a comunidades vítimas de grilagem de terras em cinco países (Gâmbia, Senegal, Guiné Bissau, República da Guiné, Serra Leoa) viajei pela Caravana com o objetivo de contribuir para o desenvolvimento de políticas baseadas nos princípios da agroecologia camponesa e na boa governança dos recursos naturais, em particular a terra, a água e as sementes camponesas. 2021 em Freetown, Serra Leoa como parte da luta pela Terra, Água e agroecologia camponesa.


Observando:

• Forte pressão sobre os recursos naturais, incluindo terra, água e sementes camponesas, em detrimento das comunidades, contribuindo para o empobrecimento das populações;

• A degradação dos recursos naturais e certas práticas agrícolas acentuando os efeitos das mudanças climáticas;

• Os efeitos nocivos da agricultura convencional com o uso excessivo e descontrolado de pesticidas e fertilizantes químicos, bem como a mineração destruindo a biodiversidade com impactos na saúde humana, animal e vegetal;

• A capacidade da Agricultura Familiar de lutar efetivamente contra o desemprego juvenil e a emergência sustentável da mulher no meio rural, desacelerando o êxodo rural e contribuindo fortemente para a economia nacional de nossos países;

• O fraco reconhecimento dos direitos consuetudinários da terra nas políticas e leis fundiárias de nossos países;

• A fraca aplicação de convenções e tratados como o TIRPAA em seu artigo 09, relativos ao respeito pelos direitos dos camponeses e camponeses;

• A repressão e perseguição dos defensores dos direitos das comunidades vítimas da expropriação dos seus recursos naturais;

• A urbanização galopante e a grilagem de terras ameaçam cada vez mais as terras agrícolas, favorecendo o êxodo rural e a migração;

• A fraca aplicação do Protocolo para a Livre Circulação de Pessoas e Bens da CEDEAO adotado em 1975 e os mecanismos de monitoramento para sua melhor aplicabilidade a nível fronteiriço;

• Políticas insuficientes para facilitar o intercâmbio de comunidades transfronteiriças, entre outras;


Para isso, estamos comprometidos com:

• Fortalecer as sinergias entre todos os atores e organizações engajados na luta pela terra, água, sementes camponesas, pecuária, pesca artesanal e silvicultura, a fim de desenvolver uma visão comum para a mudança global em nossos países;

• Trabalhar para fortalecer o diálogo político e a coesão social para uma paz duradoura;

• Fortalecer a promoção de sistemas de sementes camponeses e sistemas alimentares locais e tradicionais que mantiveram a soberania alimentar no continente durante séculos;

• Amplamente popularizar as práticas agroecológicas camponesas entre as populações rurais e os atores / atores do setor agrícola;

• Combate à alteração do artigo 06 do Acordo de Paris sobre crédito de carbono;

• Combate ao uso da terra para compensar créditos de carbono;

• Lutar eficazmente contra todas as formas de expropriação dos recursos naturais (terra, água, sementes camponesas, etc.);


 

Instamos nossas autoridades a tomar medidas concretas para:

• Acabar com o fenómeno da expropriação dos recursos naturais e do envolvimento efectivo das populações locais no desenvolvimento das políticas fundiárias e agrícolas;

• Acabar com todas as formas de criminalização dos defensores dos direitos humanos, especialmente das populações vítimas da expropriação dos seus recursos;

• Garantir o acesso das mulheres e jovens aos recursos naturais, principalmente à terra;

• Aplicar em todos os nossos países o artigo 09 do ITPGRFA relativo ao respeito pelos direitos dos camponeses e camponeses;

• Ratificar a Convenção 189 da OIT (Organização Internacional do Trabalho) sobre a proteção dos direitos dos trabalhadores domésticos; 


Para a CEDEAO, recomendamos:

• O estabelecimento de mecanismos para melhor proteção do patrimônio fundiário das comunidades locais e o reconhecimento dos direitos consuetudinários nas leis de terras;

• Harmonização das políticas de pesca ao nível sub-regional para uma melhor governança dos recursos pesqueiros;

• Promoção da agroecologia camponesa para melhor proteção da biodiversidade e alternativa às mudanças climáticas;

• A tomada de medidas adequadas para impedir a venda de florestas em África, em particular as de Ziama e Diécké na Guiné, através da implementação das directivas relativas à protecção das florestas;

• Harmonização dos códigos de mineração ao nível sub-regional, aumentando a quota dos Estados com uma taxa mínima de pelo menos 35% e garantindo a aplicação da Responsabilidade Social e Ambiental das Empresas (RSE);

• A aplicação do acordo de Maputo dedicando 10% do orçamento nacional à agricultura;

• A implementação do Protocolo da CEDEAO para a livre circulação de pessoas e bens e mecanismos de monitorização para a sua melhor aplicabilidade a nível fronteiriço;

• Envolvimento da CGLTE-AO no processo de elaboração e implementação das políticas de desenvolvimento, nomeadamente as relativas aos recursos naturais e acompanhamento;


Sim a uma CEDEAO de povos com mulheres e jovens no centro da soberania alimentar !!!


Feito em Freetown, em 09 de dezembro de 2021.


Os participantes