avec l'evenement de Belem  : par localisation, les activités se déroulant dans le cadre de Belem étendu

retour de Belem : par localisation, les activités portant un aspect de restitution du FSM de Belem

Liens et photos : http://openfsm.net/projects/openpagefsm2009/pag1-fr

FSM de janvier 2009 : le local en appui de Belem

Introduit le 26 janvier par le Forum « Sciences et démocratie », le Forum Social Mondial (FSM) fait escale à Belem du 27 janvier au 1^er février.

Le FSM, véritable creuset du mouvement altermondialiste, poursuit ainsi sa production entamée lors du premier forum de Porto Alegre en 2001 : extension géographique du mouvement avec inclusion de nouveaux acteurs et de nouvelles problématiques, mise en commun des analyses des évolutions de la planète et des derniers projets de « ceux d’en face » avec établissement de convergences, émergence de nouveaux réseaux, affermissement des anciens, élaboration de plates‑formes d’action, enrichissement mutuel des participants et apprentissage de nouveaux rapports de débat, c'est-à-dire création d’une nouvelle culture de lutte. Il va sans dire que la situation actuelle - crise financière, crise alimentaire et crise sociale majeure qui s’annonce - confère une acuité particulière à l’édition 2009. A noter : alors que le dérèglement climatique s’accentue, que ses causes productivistes ne régressent aucunement, bien au contraire, cet évènement du processus FSM donnera un éclairage particulier à la problématique amazonienne, dans toutes ses dimensions, y compris la diversité culturelle avancée par le monde indigène.

Après le premier FSM décentré de janvier 2008 - près d’un millier d’initiatives à travers le monde, notamment au Mexique, en Inde et au Pakistan, en Russie et aux Etats-Unis, en Afrique et au Moyen Orient – le dernier Conseil International du FSM (en septembre) a appelé à étendre l’évènement de Belem au local. Par tout type d’activités : du communiqué de presse ou de la conférence de presse unitaires jusqu’à la construction d’un Forum Social Local (FSL), en passant par la visioconférence publique avec Belem, la réunion-débat, la manifestation de rue, les activités festives, etc..

L’accompagnement de l’évènement de Belem par des activités en local répond en effet à plusieurs besoins clé du processus FSM.

Premier besoin : la visibilité médiatique. Toute activité en local placée sous le label FSM bénéficie certes de la visibilité médiatique de l’événement FSM centré (Belem en l’occurrence) mais, en retour, elle l’amplifie et le concrétise, notamment via la presse locale (dialectique de visibilité global/local).

Deuxième besoin : la prise en compte du terrain. Toute activité en local permet d’inclure ses participants dans le processus FSM ; mais, outre cet aspect quantitatif, elle permet aussi d’y inclure les problématiques du terrain et les façons de les poser.

Troisième besoin : l’impact des avancées espérées à Belem. Toute activité en local de type « retour de Belem » permettra d’y faire connaître ce qui ressortira de l’évènement de Belem, donc d’en augmenter l’écho et par suite l’impact.

En France, l’appel du Conseil International semble avoir été entendu : des initiatives sont prévues dans au moins une vingtaine de localisations. Ainsi à Rennes, Vannes (Morbihan), Nantes, Poitiers, La Rochelle, Limoges (Limousin), Riom, Toulouse, Montauban, l’Isle Jourdain (Gers), au Pays Basque Nord, à Aix en Provence, Grenoble (Isère), Valence, Annecy, Monts du Lyonnais, Dijon, Nancy, Bourges, Saint Denis, Ivry sur Seine, Paris, …

Ces initiatives sont diverses, de l’action symbolique visant avant tout à médiatiser en local l’évènement de Belem jusqu’au Forum Social Local (FSL) s’étendant sur plusieurs jours. Ainsi les FSL de Rennes les 29, 30 et 31 janvier, du Morbihan (Vannes) les 30 et 31 janvier sur l’eau et le code du travail notamment, des Monts du Lyonnais les 30 et 31 janvier et de Toulouse le 24 janvier sur la crise et les réponses concrètes à y donner, de Nancy (avec une quarantaine d’organisations !), de Saint Denis sur les droits, décalé en février pour une raison de disponibilité de salle, mais bien sous le label FSM de Belem. Ainsi le FSL de Montauban avec une réflexion sur l’évolution économique, sociale et écologique de la société et les façons possibles de consommer. Et celui de Valence. Ainsi, à Annecy, le week-end de réflexion (positionné par les Amis de la Vie comme un atelier virtuel du forum de Belem) pour une Europe solidaire, les 24 et 25 janvier. Ainsi, le « relais isérois de Belem » à Grenoble du 26 au 31 janvier, axé sur les réponses à donner à la crise, et qui, entre autres lieux, aura une forte présence sur le campus. Ainsi, sur ce même thème, le « café citoyen » à Paris, avec le souci de donner la parole à ceux qui ne la prennent pas habituellement. Ainsi l’« arbre aux services publics » d’Aix en Provence le 31 janvier. Ainsi les soirées débats avec support cinématographiques de Bourges et du Gers (respectivement l’agriculture et l’alimentation et sur le mouvement indien en Amérique latine). Sans oublier au Pays Basque Nord le 31 janvier la journée de réflexion sur ce que produit le processus FSM/FSL. Certaines de ces initiatives seront d’emblée porteuses d’alternatives au quotidien, ainsi le projet d’épicerie sociale et solidaire du FSL des Monts du Lyonnais. Dans nombre de ces lieux, enfin, sont prévues des visioconférences en direct de Belem. A remarquer ainsi, à Toulouse, en lien avec le Forum Sciences et Démocratie, les quatre « fenêtres ouvertes sur Belem » (des soirées débats avec visioconférences), organisées par les Petits Débrouillards. Deux « fenêtres ouvertes » du même type seront organisées à Poitiers et à La Rochelle.

Ce dynamisme du local participe aussi directement à la construction de l’évènement de Belem lui-même. Parce que, évidemment, il incite de facto des « locaux » à faire le déplacement à Belem. Mais aussi parce que des activités se déroulant à Belem sont directement construites à partir d’initiatives locales. A Belem, il y aura ainsi une activité sur le thème des périphéries, ossaturée autour d’une pièce de théâtre construite conjointement par des jeunes d’Ivry sur Seine et des jeunes de la banlieue de Rio de Janeiro (de La Mare et d’Ivaguaçu) où seront abordés les thèmes de la violence policière, de la drogue, du mensonge des hommes politiques et des journalistes « officiels ». Un bel exemple de ce que peuvent produire les connexions qui s’effectuent dans le cadre du processus du FSM ! Dans cette logique de connexions horizontales, à noter aussi celle qu’a su établir la Maison des Droits de l’Homme de Limoges, participante du FSL Limousin, avec des communautés indigènes localisées près de Recife : dès la fin du forum de Belem, une délégation de la Maison des Droits de l’Homme s’y rendra (après avoir organisé durant l’automne le parcours en France d’une délégation indigène).

At last but not least, il y aura, dans plusieurs de ces lieux, ou dans d’autres (par exemple à Dijon), des réunions publiques « retour de Belem », où ceux qui auront été à Belem rapporteront leurs impressions et « conclusions », et où, plus généralement, seront débattues les plates-formes d’action - et les moyens de les décliner localement ! - issues de cette édition du FSM, notamment lors de la journée du 1^er février. Tout naturellement, il y sera aussi évoqué comment poursuivre, c'est-à-dire comment construire le prochain FSM décentré, celui de janvier 2010, où il s’agira de démultiplier la force de celui de 2008 : le FSM est bien un processus permanent !

Jean Michel Coulomb