• compte-rendu de l'universitᅢᄅ du Crid 2010

last modified September 21, 2010 by jean_michel_coulomb

 

Ci-dessous un compte-rendu issu des activités « FSM » s’étant déroulé au cours de l’université de la Solidarité internationale du CRID (7 au 9 juillet).

 

A l’approche du FSM de Dakar (du 6 au 11 février 2011), l’université de la Solidarité internationale – qui a connu un fort succès, environ 1300 personnes, avec une très grande qualité des débats : une manifestation à conseiller ( !) – portait trois activités liées au processus FSM.

 

Le premier atelier (le FSM 10 ans après Porto Alegre) a constitué une bonne introduction à la problématique FSM pour les participants (certains la découvraient). En s’appuyant sur l’historique, Gus Massiah a notamment montré que chaque forum apportait un élément nouveau (après le très important « buen vivir » de Belem, le forum de Mexico, par exemple, a permis de mettre en lumière la place du narco trafic dans le capitalisme). Gus a également rappelé que chaque activité conforme à la Charte de Porto Alegre pouvait être mise sous la bannière du FSM. Geneviève Azam qui représentait Attac a notamment plaidé contre l’extractivisme et pour les nouveaux droits (droits de la Terre, etc.). Au niveau de la forme, cet atelier a essayé d’innover : présentation du FSM par un prologue théâtral (monté par le FS d’Ivry), parallèlisation de la deuxième séquence de l’atelier en groupes de travail pour permettre le maximum d’expressions. Dans ces groupes de travail, où des animateurs de forums sociaux locaux étaient assez nombreux, trois niveaux d’apports ont été évoqués, même si le déploiement du forum connaît des limites (en bonne partie liées au pouvoir néo‑libéral sur la société) : 1) l’espoir et l’énergie, l’évolution interpersonnelle ; 2) la fédération pérenne de la société civile progressiste ; 3) l’émergence - outre qu’un évènement forum est déjà en soi une manifestation visible sur la place publique - de l’action sous toutes ses formes : mobilisations dont certaines ont fait reculer des projets néolibéraux (ex : Limousin), création d’AMAP, etc., création d’organisations (Récit ainsi issu d’un évènement FSM).

Nathalie Pere-Marzano a conclu en invitant le maximum d’organisations à répondre aux quatre questions posées par le Conseil International et à dresser la liste des apports du processus FSM : ces questions sont rappelées en fin de compte-rendu car il s’agit là d’une tache dont la commission internationale devrait se saisir.

 

Le 2ème atelier, intitulé en route pour Dakar, avait notamment pour intervenants Taoufik Ben Abdallah  (secretaire du forum social africain), Mamadou  Mignane Diouf (coordonateur du Forum Social senegalais). Les intervenants ont réussi à faire fortement passer dans l’assistance l’importance du FSM de Dakar pour l’Afrique (et au lelà pour le mouvement altermondialiste) : objectif de rassembler le mouvement social africain fragmenté par plus de 30 ans d’ « ajustements structurels », faire de l’Afrique un vrai centre de gravité pour le processus FSM. II s’agit pour l’Afrique de sortir d’une position de victime et d’offrir une vision s’inscrivant dans la constitution d’une nouvelle universalité. Taoufik a ainsi insisté sur la place de la femme comme acteur d’une nouvelle civilisation (ne pas se contenter de revendiquer des rapports plus égaux) et sur l’environnement, « quasi être vivant » avec lequel la relation doit être conçue comme entre humains et non sur le mode de l’exploitation. Un enjeu important de Dakar (Taoufik) est de favoriser l’intégration de la diaspora dans le FSM (NDR : ce qui nous interpelle). Le forum sur l’immigration à Bruxelles les 17 et 18 décembre y participera. Un des objectifs de Dakar est d’amplifier la présence syndicale africaine initialisée à Nairobi. Un autre enjeu du forum de Dakar, qui doit rester centré sur les activités auto-organisés, est de réussir à mieux travailler sur les convergences (un jour entier et non une demi-journée, le 5ème jour, sera consacré aux assemblées thématiques auto-organisées et le 6éme jour sera consacré à la convergence globale sous des formes à préciser, notamment lors séminaire de Dakar de ces jours-ci). Le processus d’enregistrement des activités proposées doit être lancé début aout (site ouvert à mi-juillet).

Mamadou a indiqué que toute la société civile sénégalaise avait commencé à se mobiliser fortement (femmes, jeunesse, syndicats, ONG, etc.) à travers notamment 4 comités régionaux préparatoires. Du point de vue de l’assistance populaire, Dakar doit être une rupture. Plusieurs caravanes pour se rendre à l’évènement de Dakar sont annoncées (Bamako, Burkina, Benin, Mauritanie …) et toute caravane venue d’Europe sera bienvenue aussi (il existe une caravane qui vient de partir d’Ivry à l’initiative de Lise Tregloze d’Artisans du monde, une autre va partir de Nancy). Bref, sur place, la dynamique est vraiment lancée, et sur des bases saines : aucun financement par des transnationales, le secteur privé africain peut financer mais … sans publicité ; un important effort de traduction est fait vis-à-vis des langues régionales ; à Dakar tout le monde va manger et boire africain (eau et jus de fruits) : il s’agit de montrer qu’on peut se nourrir et boire à partir de la production africaine !

Pour ce qui est de l’hébergement, toute délégation de plus de 100 personnes doit prévenir au plus tôt (il existe différentes solutions dont … les tentes à la mauritanienne).

Alors que la problématique du rendu de Dakar par les médias a été posé par plusieurs intervenants, le débat qui a suivi a donné une place importante à la dialectique de mobilisation et de visibilité entre l’évènement de Dakar et les mobilisations locales. Plus, en lien avec l’évènement de Dakar, il y aura d’initiatives locales, plus la mobilisation de ceux qui n’iront pas au forum et l’attention portée sur l’évènement de Dakar seront ainsi fortes, moins il sera facile aux médias de dire que le mouvement altermondialiste s’est essoufflé - du fait que pour des raisons géopolitiques, l’assistance à Dakar sera moindre qu’à Belem, il y a un réel danger à contrer – et plus il sera facile au contraire de mettre en avant les avancées escomptées de Dakar. Taoufik a confirmé que la mobilisation locale était en effet très intéressante, vue également sous l’angle des alternatives, et que des fonds pourraient être débloquées dans cette optique.

Il a enfin été rappelé que du 28 au 31 octobre se tient en Palestine le forum mondial de l’éducation : c’est une 2ème flottille !

 

Lors de la 3ème activité, des animateurs de FSL, quelques uns présents à Pessac, la plupart reliés en audioconférence skype, ont confronté leur expérience. Cela a donné lieu à un riche débat, malgré quelques problèmes techniques dû au fait que 14 localités ont été ainsi mises en relation (plus une avec le Burkina Faso).

 

Bien amicalement.

Jean Michel Coulomb

 

Les quatre questions posées par le Conseil International

1) quelle est l analyse de la crise par votre organisation, mouvement ou reseau ?

2) quelles sont les issues et alternatives a la cise que vous portez ?

3) quelle est la situation de votre organisation, reseau ou mouvement ?

4) quelles sont vos attentes pr rapport au processus FSM dans ce contexte ?