• Le Forum Social Mondial "pour les nuls"

last modified December 28, 2013 by jean_michel_coulomb

 

 FFSLbanner3.JPG   Première approche du FORUM SOCIAL

                  Le Forum Social Mondial « pour les nuls »

                                                                               

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Le Forum Social Mondial (FSM) est né fin janvier 2001 à Porto Alegre où se retrouvèrent 100.000 personnes en opposition au forum économique des « maitres du monde » qui se tenait à Davos au même moment. Devant ce succès imprévu - 20.000 personnes étaient attendues -, les organisations à l’origine de ce premier évènement, regroupées au sein du Conseil International (CI) du FSM, décidèrent de poursuivre et s’accordèrent sur une charte de quatorze principes - la Charte de Porto Alegre - pour régir le Forum Social Mondial.

Le FSM est un espace ouvert à toute organisation de la société civile progressiste ainsi qu’à toute personne qui y participe. La Charte de Porto Alegre porte implicitement trois objectifs :

1)    apprendre à faire de la politique autrement,

2)    fédérer la société civile progressiste en tant que nouveau sujet de l’émancipation,

3)    faire émerger de l’action en termes de résistances et d’alternatives à la société néolibérale et à ses conséquences, et plus généralement à toutes les formes d’oppression et de domination.

Le principe 6 de la Charte de Porto Alegre - qui n’autorise pas de déclaration, et a fortiori l’élaboration d’un programme politique, au nom du forum social en tant que tel - et le principe 9 - qui bloque l’import de programmes politiques « clé en main » au sein du forum social - permettent le maintien du forum social en tant qu’espace d’« unité plurielle ». Le principe 7 de la Charte de Porto Alegre - qui implique que l’organisation et la logistique du forum fassent tout pour rendre le plus visible possible toutes les propositions émergeant du forum social - le renforce en tant qu’espace d’émergence d’actions et de propositions d’alternatives.

La mise sur pied périodique d’évènements du Forum Social Mondial et cette visibilité donnée aux propositions qui en émergent constituent le FSM en tant que processus permanent au cœur du mouvement altermondialiste.

Après les évènements centrés à Porto Alegre en 2001, 2002 et 2003, la décision fut prise au Conseil International de tenir en 2004 un évènement FSM à Mumbai : à partir du noyau européen et latino-américain initial, une forte impulsion a ainsi été donnée à l’extension du mouvement altermondialiste aux autres continents et à son ouverture à d’autres cultures. Cette orientation a été confirmée avec la tenue de l’évènement de Nairobi en 2007 et l’évènement polycentré de 2006 à Bamako, Caracas et Karachi. Le retour au Brésil en 2009, lors de l’évènement de Belém en Amazonie, a permis d’ouvrir le processus au monde amérindien.

Depuis l’évènement centré de 2003 (à Porto Alegre), le contenu de l’évènement résulte d’activités autogérées, proposées par toutes les organisations qui le souhaitent, l’organisation du forum se contentant d’allouer et de répartir l’espace disponible aux ateliers et séminaires qui résultent du processus d’agglutination qui intervient dés l’ouverture de l’inscription des propositions d’activités sur le site du FSM de l’évènement.

A partir de Belém – 130.000 participants ! – un nouveau format de l’évènement a été mis sur pied avec en point d’orgue du forum la tenue d’assemblées thématiques émergeant des travaux des ateliers et séminaires, l’organisation du forum se contentant toujours de simplement allouer et de répartir l’espace disponible (après regroupement libre de propositions si affinité). A l’occasion de l’évènement de Dakar, ces assemblées thématiques ont été plus justement renommées en « assemblées de convergence pour l’action ».

Le caractère inventif du processus FSM est confirmé par la tenue en 2008 d’un évènement FSM décentré : sur l’ensemble de planète, plus de 500.000 personnes participèrent ainsi dans la même plage de temps, toujours dans la même semaine que Davos, à des forums d’échelles locales, notamment en Russie, aux USA, au Mexique, dans la péninsule indienne (Inde mais aussi Pakistan) et au Moyen-Orient.

Lors de l’évènement de Belém, une autre innovation importante est apparue : l’extension de l’évènement centré à tout point dans le monde qui souhaitait s’y joindre. L’opération « Belém étendu » s’est effectuée selon deux modalités (non exclusives) :

a)    la tenue d’évènements Forum Social Local (FSL), ou d’activités locales plus réduites (réunion débat, projection-débat, fête altermondialiste, etc.),

b)    la tenue de rencontres à distance, par visioconférence bipoints (entre le lieu de l’étape du FSM et une localisation dans le monde).

Dans la suite du souci manifesté lors de l’évènement décentré de 2008, cette innovation a une double importance :

1)    faire jouer une dialectique de visibilité médiatique entre global et local,

2)    porter le processus FSM jusqu’au cœur des populations.

Lors de l’évènement de Dakar, cette architecture « FSM étendu » a été accentuée avec :

1)    la présentation des opérations « Dakar étendu » en tant que « deuxième pilier » de l’évènement (le premier étant le « Dakar sur place »),

2)    l’introduction d’une troisième modalité d’extension : la participation à distance aux activités de Dakar ; celle-ci, par des moyens technologiques simples, a permis d’« étendre » des ateliers, séminaires et assemblées de convergence pour l’action se situant à Dakar à toute localisation du monde souhaitant y participer.

Ces innovations ont entre autres permis d’associer la diaspora africaine au processus du FSM.

A Dakar, pour la première fois, il y a eu découplage de date avec le forum économique de Davos : le processus permanent du FSM est arrivé à maturité !

Jean Michel Coulomb

 

Pour aller plus loin : http://openfsm.net/projects/facili-tation-de-fsl/debat