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last modified February 23, 2009 by jean_michel_coulomb

Manifeste de l'Assemblée des droits des peuples et nations sans état

 


Le respect des droits collectifs des peuples est l'un des fondements d'un autre monde possible.
Nous, les soussignés, tenons à exprimer notre solidarité avec tous les peuples qui souffrent, en particulier avec les peuples palestinien, kurde, tamoul et sahraouis victimes  ces jours ci des ravages du génocide.
Nous nous félicitons que les participants au FSM 2009 à Belém, aient inclu dans leur ordre du jour des discussions et des débats la question des droits collectifs des peuples. Il s'agit d'une décision qui constitue une innovation par rapport aux précédents FSM, où le sujet n'a pas été considéré comme une question d'intérêt général. La sous-estimation de la question des droits collectifs s'est manifestée particulièrement à travers des théorisations biaisées des droits collectifs des peuples réduits au seul droit à l'autodétermination. Ainsi, de nombreuses personnes, réparties autour de la planète, ne sont pas respectées, ni par les États ou organisations internationales, alors qu'ils sont les principaux sujets des droits collectifs. Malgré ces obstacles, et l'incompréhension de mouvements qui s'autoproclament progressistes, certaines personnes ont une juste reconnaissance de leurs droits et d'autres sont en train de les récupérer. Nous avons examiné ces réalités dans la perspective de la mondialisation comme une alternative à l'individualisme et le développement non durable qui la caractérise.

Nous avons noté que les peuples autochtones sont une référence et un guide pour la reconnaissance et le respect des droits collectifs en général. Le fait d'avoir tenu cette édition du FSM à Belem dans la terre des peuples autochtones, a facilité notre travail pour approfondir le contenu et la portée des droits collectifs au niveau universel. Ces peuples sont un exemple de cohérence et de persévérance en matière de plein respect de la nature, de l'habitat et des ressources naturelles pour assurer l'exercice de leurs droits collectifs.

Nous nous félicitons que l'ONU se soit fait l'écho des  luttes des peuples autochtones pour la reconnaissance de leurs droits collectifs, avec l'approbation de la Déclaration des droits des peuples autochtones de 2007.  Cette déclaration affirme clairement que les droits collectifs sont essentiels à l'existence, le bien-être, le développement des peuples et l'exercice de leur droit à l'autodétermination.

La prise de conscience de l'importance  des droits des peuples autochtones dans la défense des droits collectifs constitue une avancée pour toutes les nations du monde et contribue à réduire l'injuste division de l'humanité  institutionnalisée  entre communautés majoritaires ou groupes dominants et les minorités ou groupes dominés.

Ces points de vue coïncident avec le contenu de la "Déclaration des droits collectifs des peuples", adoptée à Barcelone en 1990 par la société civile, des représentants de différentes populations marginalisées, qui a déclaré que les droits individuels sont réduits si les personnes ne peuvent pas se comporter ou parler en tant que sujets de droits collectifs de leur propre peuple.

Les politiques actuelles globalisantes et uniformisatrices s'opposent à l'exercice des droits collectifs des peuples. Il est donc essentiel qu'un changement radical ait lieu dans l'ordre établi, ce qui n'est possible que si on admet sans condition que seule la défense des droits collectifs et individuels permet de construire la démocratie, la coexistence et la paix universelle, la souveraineté alimentaire le développement durable. L'histoire montre que la non-application de ce principe est à la source d'un grand nombre de conflits existants dans le monde d'aujourd'hui.

Afin de contribuer plus efficacement que jusqu'à présent, à l'ouverture de nouvelles voies pour rendre possible un autre monde, nous décidons la création d'un réseau mondial pour les droits collectifs des peuples.

Les signataires de ce manifeste espèrent qu'il va promouvoir l'activité de ce réseau et demandent que le prochain Forum social mondial inscrive les droits collectifs des peuples comme un nouveau paradigme qui inspire les luttes pour un ordre mondial juste et solidaire, les alternatives à la globalisation actuelle et la libération de l'ensemble de l'humanité.


Enfin nous appuyons la proposition des peuples indigènes visant à faire du 12 Octobre prochain la journée mondiale de mobilisation pour la lutte pour la Terre-Mère et contre la marchandisation de la vie.