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rapport participation au FS thematique Oujda

 

FORUM THEMATIQUE SUR L’IMMIGRATION 6-7 OCT. 2012 A OUJDA  MAROC

 

Dans le cadre de la mobilisation pour le Forum Social mondial 2013 en Tunisie, le FSM Maroc et le comité de suivi du Forum Social Maghrébin ont organisé la  Seconde édition du forum des migrants sous le thème : un autre Maghreb et une autre politique migratoire sont possibles ».

460 personnes ont participé au Forum : 87 délégations, 110 associations représentant  21 pays. 

Samedi 6 octobre

9H30 : Séance d’ouverture :

Allocution de Kamal Lahbib, coordinateur du Forum Social Maghrébin et Marocain. Allocution de Driss El Korchi, coordinateur du Forum Social des Migrants en Belgique. Allocution de Pierre Delagrange, président du Collectif des Communautés de Subsahariens au Maroc.

Allocution de Camara Laye, coordinateur du Conseil des Migrants au Maroc.

Allocution d’ Hélène Yanta, porte-parole des femmes et représentante des femmes du Collectif des Communautés de Subsahariens au Maroc.

L’un des objectifs du Forum est de donner la parole directement aux migrants et de leur permettre ainsi d’exprimer leur vécu et leurs propres revendications.

4 associations de migrants subsahariens sont représentées :

-          Conseil des Migrants Subsahariens CMM ;

-          Collectif des Communautés Subsahariennes CCS ;

-          Migrants du Syndicat des travailleurs ODT ;

-          ALEC MA Association de Lutte contre l’Emigration Clandestine  Maroc.

Cama Laye a rappelé que la misère n’était pas un facteur exclusif et majoritaire dans la migration. Beaucoup de migrants appartiennent à la classe moyenne. 90 °/°des migrants qui ont quitté leur pays travaillaient et avaient un revenu suffisant.

La désespérance est plus forte que la misère. Les migrants viennent de pays bloqués où toute initiative est réprimée.

11h: Tentative de visioconférence avec le rassemblement d’Oran en Algérie mais échec technique.

11H30- 14H : 2 tables rondes sur le thème : « le Maghreb des peuples : espace de solidarité » suivies d’un débat.

Etat des lieux, droit des migrants et conditions de vie

Intervenants : Baba Yoko et Yene Fabien

Le nombre des migrants subsahariens est plus élevé au Maghreb qu’en Europe. Les pays du Maghreb sont des territoires de départ, de transit et d’accueil.

Le Maroc a signé les conventions internationales, notamment la Convention de Genève, la « Convention des Nations-Unies sur la protection de tous les travailleurs migrants et les membres de leur famille » mais ne les respecte pas.

Actuellement, toutes les catégories de migrants sont confondues sur le terrain : migrants entrés illégalement, demandeurs d’asile et réfugiés. Ces derniers sont privés de leurs droits : ils n’ont pas accès à l’éducation, à la santé publique, à la libre circulation et ils subissent la même vague de répression policière.

Celle-ci atteint une recrudescence et un niveau de violence qui n’avait plus été atteint depuis 2005 : violations de domicile, agressions physiques, blessures, viols, rafles et refoulements collectifs, y compris de mineurs et de femmes enceintes, vers la frontière maroco-algérienne proche d’Oujda.

La problématique des frontières dans l’espace maghrébin et la liberté de circulation et d’installation

Le coût du non Maghreb

Intervenant : Hammoud Falhi, professeur d’économie.

La construction du Maghreb est le rêve des peuples, nourri par la lutte anti-coloniale, mais confisqué par une élite politique qui n’en veut pas. Le monde des affaires et la société civile trouvent  un intérêt convergent dans cette construction.

L’intervenant fait une étude économique des pertes résultant du « non Maghreb » : coût en points du PIB, en volume des échanges extérieurs, fuite des capitaux, manque d’attractivité etc. L’Europe aurait intérêt à traiter avec un marché plus vaste. L’Union européenne semble pousser à l’accélération de la construction du Maghreb. Il y a une convergence entre les intérêts du Sud et du Nord.

Les politiques migratoires européennes: les accords de réadmission, Frontex.

Intervenante : Eva Ottaway, Migreurop. Celle-ci ne dispose plus que d’1/4 h.

 

     Débat avec la salle :

Les participants subsahariens sont très nombreux à vouloir prendre la parole. Ils apportent des témoignages sur les situations qu’ils ont vécues, énumèrent les droits dont ils sont privés, le racisme, les agressions, les viols qu’ils ont subis.

15H30-18H - Travail en ateliers. Constitution de 7 ateliers parallèles.

Atelier n°4

Environ 40 participants, en large majorité sub-sahariens. Les participants prennent la parole pour décrire les discriminations et les graves atteintes aux droits de l’Homme dont ils sont victimes et/ou les actions qui pourraient être mises en œuvre pour améliorer l’attitude de la population marocaine à leur égard.

Dénonciation des discriminations et des violations des droits de l’Homme:

racisme primaire lié à la couleur de peau ; agressions physiques attestées par des photos sur téléphone portable ; graves violences physiques et morales subies du côté algérien lors du refoulement à la frontière : vol des portables, des vêtements, abus sexuels, contrainte de franchir à nouveau la frontière à 2 heures du matin et de repartir vers Oujda, dépouillés de tout vêtement.

Dénonciation de l’absence de protestation des ambassades de leur pays ;

Plusieurs participants, dont des femmes, expriment des désirs de vengeance : dans leur pays, il pourrait y avoir des représailles contre des commerçants marocains qui, souvent, se font passer pour des libanais !

Propositions pour améliorer les relations avec la population marocaine :

apprendre la langue ; faire valoir ses connaissances intellectuelles, sa culture ; établir des liens et créer des collectifs avec les associations marocaines, contacter les personnes pouvant apporter un appui individuel (médecins, enseignants), organiser des rencontres avec les étudiants ; sensibiliser les marocains les plus conscients ; sensibiliser les policiers aux droits humains ; sensibiliser la Communauté Internationale ; organiser des marches avec la présence des médias ; faire des rassemblements devant les ambassades des pays subsahariens.

18h-20h -Ateliers autogérés :

ARCI, La Charte Mondiale des Migrants, Boat4people font des propositions en commun ;

Faire du 18 décembre une journée d’action globale. En 2011, plus de 20 pays ont fait une activité en utilisant le même logo. Il faut donner une lisibilité à la question des morts et des disparus aux frontières. A toutes les frontières du monde, il se joue la même tragédie.

Construire des liens entre les différents réseaux et les mouvements des différents pays pour mener des actions communes.-

Présentation de l’action de boat4people :

 « Contrôler les contrôleurs de l’immigration pour obtenir un changement politique ».

Décrire les frontières en mer ; défendre les boatpeople ; soutien aux mères des disparus ; apport d’ outils juridiques aux marins pour se défendre ; procès pour non-assistance à personnes en danger.

Au Maroc :

Projet de faire un suivi des morts en mer et dans le Sahara.

Travail auprès des syndicats de marins pour les informer de leurs droits en mer.

Atelier « Femmes » animé par Hélène Yanta.

La souffrance des femmes subsahariennes est très grande au Maroc. Elles sont victimes de viols et d’agressions Elles ne trouvent pas de travail. Elles n’ont pas accès à l’hôpital public. Les enfants nés au Maroc n’ont pas d’acte de naissance et ont difficilement accès à l’école.

Elles regrettent de ne pas trouver de soutien de la part des femmes marocaine.

La parole est donnée à plusieurs femmes.

Les représentants de l’ONG mauritanienne « Association des femmes chefs de famille » exposent la situation « inquiétante » des femmes migrantes refoulées du Maroc : eles sont victimes d’agressions sexuelles, exploitées dans des maisons closes et soumises au trafic de femmes vers les pays du Golfe.

     Soirée culturelle : groupes de musiciens et danseurs marocains et subsahariens.

 

Dimanche 7 octobre

Synthèse des rapports des ateliers-

Serge Noel, SOS- MIGRANTS et Fernanda M. FASTI

Les frontières sont source de malheur et entravent le développement économique, social et culturel du Maghreb.

Racisme : insultes, agressions physiques, racket, exclusion des droits fondamentaux. Répression policière, violations de domicile. Refoulements à la frontière y compris des femmes enceinte et des malades.

La responsabilité en incombe à l’Union européenne, aux pays du Maghreb et aux pays d’origine qui n’assurent pas la protection de leurs ressortissants.

Demande de :

L’arrêt des rafles et des refoulements ;

L’accès aux soins, à l’éducation, à la justice et au logement ;

L’application des Conventions Internationales ;

La régularisation des migrants ;

L’égalité des droits sociaux, économiques et culturels ;

La suppression de toute entrave à la liberté de circulation

Recommandations :

Elles seront développées dans la déclaration d’Oujda

 

Rassemblement et prises de parole à la frontière Zoudj Bghal.

Lecture de la déclaration d’Oujda ;

Allocution de la CMODH ;

Allocution d’un représentant des organisations des migrants subsahariens.