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lien vers la journée du 15 juillet débat a monastir

A contribution to debate on wsf  future

AR  traduction a venir 1

FR Penser la situation mondiale pour renouveler le mouvement altermondialiste. 2

ES  Pensar la situación mundial para una renovación del  movimiento altermundialista. 8

EN Reflections on the global situationand the renewal of the alterglobalisation movement 14

 

 

AR  traduction a venir

 

 

La crise et son évolution            1

Le nouveau cycle de luttes et de révolutions         2

L’affrontement idéologique      3

Les mobilisations et les transformations politiques       4

La région Maghreb et Machrek           5

La situation du processus des forums sociaux mondiaux         6

 

FR Penser la situation mondiale pour renouveler le mouvement altermondialiste

 

 

 

 

gm

25-06-2012


Le Conseil International du Forum Social Mondial (FSM) a programmé, pour sa réunion à Monastir, un débat ouvert sur la situation mondiale. Ce débat a plusieurs objectifs. Il s’agit d’apprécier l’évolution du processus des forums sociaux et de réfléchir sur la situation du Conseil International pour mieux prendre en compte les contradictions internes et pour accentuer le rôle du processus dans le renforcement des mobilisations et des luttes. Il s’agit aussi d’aider à la préparation du FSM de 2013 en Tunisie. Le débat ne doit pas se limiter à l’analyse, il devra mettre l’accent sur la manière de renforcer le processus au service des mouvements sociaux et citoyens. Ce texte introductif pointe les différentes questions qui caractérisent l’espace de ce débat : la crise et son évolution ; le nouveau cycle de luttes et de révolutions ; la bataille des idées ; les mobilisations et les transformations politiques ; la région Maghreb-Machrek ; la situation du processus des forums sociaux.

 

 

La crise et son évolution

 

Ce que l’on a convenu d’appeler la crise s’approfondit. La nature de cette crise a été à plusieurs reprises analysée dans les FSM, les Forums Sociaux thématiques et régionaux et le Conseil international. Il a été admis que la dimension financière, la plus visible, est une conséquence qui témoigne de la profondeur de la crise. Au-delà des crises ouvertes alimentaires, énergétiques, climatiques, monétaires, … la crise se caractérise par l’articulation de quatre dimensions : économiques et sociales, celle des inégalités sociales et de la corruption ; géopolitiques avec la fin de l’hégémonie des Etats-Unis, la crise du Japon et de l’Europe et la montée de nouvelles puissances ; idéologiques avec l’interpellation de la démocratie, les poussées xénophobes et racistes ; écologique avec la mise en danger de l’écosystème planétaire.

 

Il s’agit en fait d’une triple crise emboîtée : une crise du néolibéralisme en tant que phase de la mondialisation capitaliste ; une crise du système capitaliste lui-même qui combine la contradiction spécifique du mode de production, celle entre capital et travail, et celle entre les modes productiviste et les contraintes de l’écosystème planétaire ; une crise de civilisation, celle de la civilisation occidentale, qui nécessite de revenir sur les rapports entre l’espèce humaine et la nature qui ont défini la modernité occidentale et qui ont marqué certains des fondements de la science contemporaine.

 

Les résistances des peuples ont accentué la crise du néolibéralisme ; elles confirment le rôle des contradictions sociales dans l’épuisement de cette phase de la mondialisation capitaliste. Les inégalités sociales, le chômage, la précarisation ont fait baisser la consommation populaire et ouvert une crise de « surproduction ». Le recours au surendettement a trouvé ses limites ; par l’extension des marchés financiers dérivés, il a  contaminé tous les marchés de valeurs. L’explosion des « subprimes » a marqué le passage de la dette des ménages à la dette des entreprises bancaires. Le sauvetage des banques par les Etats a ouvert la crise des dettes publiques. La réduction des déficits par les plans d’austérité est supposée permettre une solution à cette crise sans remettre en cause les profits et en maintenant le contrôle par le marché mondial des capitaux et les privilèges des actionnaires. Les résistances populaires s’y opposent. Cet affrontement a pris un tour aigué en Europe où se combinent particulièrement la crise économique et la crise géopolitique  et où se joue le maintien de la suprématie du marché mondial des capitaux.

 

L’épuisement du néolibéralisme ne signifie pas pour autant le dépassement du capitalisme. Il ouvre une période de crise structurelle qui verra la confrontation entre trois issues possibles : le renforcement sous d’autres formes de la dictature financière et l’inclusion de la nature dans les circuits financiers ; un réaménagement du capitalisme fondé sur une régulation publique et une modernisation sociale ; une rupture ouvrant sur un dépassement du capitalisme. Les nouvelles situations seront caractérisées par des articulations spécifiques entre ces trois issues. 

 

 

Le nouveau cycle de luttes et de révolutions

 

L’hypothèse c’est que la réponse des peuples, à l’accentuation de la crise en 2008 et aux politiques répressives d’austérité, ouvre un nouveau cycle de luttes et de révolutions. Le vent nouveau parti de Tunis s’est d’abord propagé en Egypte. Il a mis en avant la lutte contre les dictatures et il s’est étendu à toute la région Maghreb-Machrek. Il a traversé la Méditerranée et s’est propagé en Europe du Sud, en Espagne, au Portugal, en Grèce en posant la question de la démocratie réelle. Il a trouvé un nouveau souffle en traversant l’Atlantique à travers les “occupy” Wall Street, London, Montréal en désignant les oligarchies à travers le slogan “Vous êtes 1%, nous sommes 99%”. Il prend aujourd’hui des formes plus larges dans de nombreux pays du monde, au Chili, au Canada, au Sénégal, en Croatie, autour de la faillite des systèmes d’éducation et de la généralisation de l’endettement. « Ya basta ! », « Ca suffit ! » C’est ce qu’ont proclamé les peuples des places : « Plaza del Sol » à Madrid, « Paza de Catalunya » à Barcelone et dans bien d’autres villes, sur la lancée de la place de la Casbah à Tunis et de la place El Tahrir au Caire. Le pouvoir économique et le pouvoir politique, à travers leur complicité, ont étés désignés comme les responsables de la crise. Ce qui a été démasqué c’est la dictature du pouvoir financier et la « démocratie de basse intensité » qui en résulte.

 

Au delà des spécificités, ce nouveau cycle de luttes met en avant la justice sociale, le refus de la misère, des inégalités, de la corruption ; la revendication de systèmes démocratiques qui garantissent les libertés individuelles et collectives, la dignité de chacun ; les contradictions géopolitiques liées à l’hégémonie occidentale ; les contradictions écologiques de plus en plus sensibles.  Elles mettent en lumière des contradictions sociales entre les couches populaires et les oligarchies. Ces revendications rejoignent des mots d’ordre partagés par les mouvements dans tous les pays du monde et à l’échelle mondiale. Elles les renouvellent et les font largement partager dans l’espace public en les construisant comme des évidences. Elles remettent en cause l’hégémonie culturelle nécessaire à la domination des valeurs de la bourgeoisie et des élites dirigeantes.

 

Ce qui émerge à partir des places, c’est une nouvelle génération qui s’impose dans l’espace public. Il ne s’agit pas tant de la jeunesse définie comme une tranche d’âge que d’une génération culturelle qui s’inscrit dans une situation et qui la transforme. Elle met en évidence les transformations sociales profondes liée à la scolarisation des sociétés qui se traduit d’un côté par l’exode des cerveaux, de l’autre par les chômeurs diplômés. Les migrations relient cette génération au monde et à ses contradictions en termes de consommations, de cultures, de valeurs. Les résultats sont certes contradictoires mais réduisent l’isolement et l’enfermement. Les chômeurs diplômés construisent une nouvelle alliance de classes entre les enfants des couches populaires et ceux des couches moyennes. Les nouveaux mouvements étudiants dans le monde marquent la faillite des systèmes éducatifs à l’échelle mondiale. D’une part, le néolibéralisme a rompu la promesse de lier l’éducation au plein emploi et le lien entre le bien vivre et la consommation. D’autre part, le surendettement des étudiants a violemment précarisé les nouvelles générations.  

 

Cette nouvelle génération construit par ses exigences et son inventivité, une nouvelle culture politique. Elle modifie la manière de relier les déterminants des structurations sociales : les classes et les couches sociales, les religions, les références nationales et culturelles, les appartenances de genre et d’âge, les migrations et les diasporas, les territoires. Elle expérimente de nouvelles formes d’organisation à travers la maîtrise des réseaux numériques et sociaux, l’affirmation de l’auto-organisation et de l’horizontalité. Elle tente de définir, dans les différentes situations, des formes d’autonomie entre les mouvements et les instances politiques. Elle recherche des manières de lier l’individuel et le collectif. C’est peut-être à ce niveau que les réseaux sociaux divers portent de nouvelles cultures, à l’instar des collectifs de logiciels libres capables de mener collectivement des luttes offensives tout en sauvegardant jalousement l’indépendance des individualités. La réappropriation de l’espace public est une revendication de souveraineté populaire. Les places renouvellent les agoras. On occupe et on échange, non pas pour le vote, toujours nécessaire mais rarement suffisant. Ce n’est pas un changement du rapport au politique mais un processus de redéfinition du politique.

 

La question ouverte aujourd’hui est celle du rapport entre les nouveaux mouvements et le mouvement altermondialiste. Ces mouvements ne se sont pas organisés dans le mouvement altermondialiste, même si de nombreuses relations ont existé dès le début. L’hypothèse est que ce cycle de luttes correspond à une nouvelle phase du mouvement altermondialiste. Ce qui nécessite de considérer que le mouvement altermondialiste, en tant que mouvement historique et anti-systémique a commencé dès le début du néolibéralisme. Il a déjà connu plusieurs phases : en 1980, dans les pays du Sud contre la dette, l’ajustement structurel, le FMI et la Banque Mondiale ; en 1995, avec les luttes contre la précarité, le chômage et la casse de la protection sociale ; en 2000 avec le processus des forums sociaux mondiaux. Aujourd’hui les nouveaux mouvements marquent une nouvelle phase. Une nouvelle phase n’annule pas les phases précédentes. Chaque nouvelle phase prolonge et renouvelle les formes des phases précédentes. Elle les oblige à se transformer. Les nouveaux mouvements marquent la transition entre la dernière phase du cycle ouvert par le néolibéralisme et les mouvements anti-systémiques de la phase à venir. 

 

 

L’affrontement idéologique

 

C’est dans la bataille des idées que l’affrontement a été le plus net. Les forums sociaux mondiaux ont mené cette bataille sur deux plans : celui d’une orientation alternative et celui des mesures immédiates à imposer par rapport aux conséquences de la crise sur les conditions de vie des couches populaires.

 

Une orientation alternative s’est dégagée dans les forums sociaux mondiaux. On peut organiser chaque société et le monde autrement que par la logique dominante de la subordination au marché mondial des capitaux. On peut organiser chaque société et le monde à partir de l’accès aux droits pour tous et de l’égalité des droits, du local au planétaire.

 

De nombreuses propositions immédiates qui ont été avancées dans le Forums depuis dix ans. Par exemple : la suppression des paradis fiscaux et juridiques ; la taxe sur les transactions financières ; la séparation des banques de dépôts et des banques d’affaires ; la socialisation du secteur financier ; l’interdiction des marchés financiers dérivés ; les redistributions de revenus ; la protection sociale universelle ; etc. Ces propositions ne sont pas révolutionnaires en elle-même. Elles sont reprises aujourd’hui par des économistes de l’establishement et même par certains gouvernements. Mais ces déclarations ne sont pas suivies d’effet car elles nécessitent une rupture avec le dogme néolibéral et la dictature des marchés financiers. Et ce sont toujours ces forces qui sont dominantes et qui n’accepteront pas, sans affrontements, de renoncer à leurs gigantesques privilèges.

 

Dans les débats menés par les mouvements pour la préparation de Rio+20 on a vu la confrontation entre les trois sorties possibles de la crise structurelle. Le document de travail préparé par les Nations Unies et les Etats, est centré sur une vision de l’ « économie verte » que les mouvements contestent totalement. Dans cette vision, la sortie de la crise passe par l’élargissement du marché mondial, par le « marché illimité » nécessaire à la croissance. Elle propose d’élargir le marché mondial, qualifié de marché vert, par la financiarisation de la Nature, la marchandisation du vivant et la généralisation des privatisations. Cette démarche est entamée à l’inverse de toute démarche de régulation publique et citoyenne. C’est une extension de la logique néolibérale, celle d’un capitalisme dérégulé qui a conduit à la catastrophe.

 

Dans cette logique, il s’agit de s’opposer à l’idée que l’accès aux droits est acquis par la gratuité. La Nature produit des services (elle capte le carbone, elle purifie l’eau, etc.) L’affirmation est que ces services sont dégradés parce qu’ils sont gratuits. Pour les améliorer, il faut leur donner un prix, un prix défini par le marché. Il faut les marchandiser et introduire de la propriété. Il s’agit de remplacer  le droit de propriété humaine sur la Nature par une propriété privée qui permettrait une bonne gestion de la Nature. Il faudrait laisser cette gestion de la Nature aux grandes entreprises multinationales, financiarisées, qui sauraient la gérer et pallier à ses insuffisances. Une nouvelle offensive est menée pour éliminer toute référence aux droits fondamentaux qui pourrait affaiblir la prééminence des marchés. Cette offensive vise à soumettre les Nations Unies aux pressions des multinationales, à subordonner le droit international au droits des affaires. L’alliance des Etats et des grandes entreprises financières marginalise le multilatéralisme et met en danger le droit international.

 

La deuxième conception est celle du Green New Deal, défendue par des courants modernistes, notamment par Joseph Stiglitz et Paul Krugman. C’est un réaménagement en profondeur du capitalisme qui inclut une régulation publique et une redistribution des revenus. Elle est peu audible car elle implique un affrontement avec la logique dominante, celle du marché mondial des capitaux, qui refuse les références keynésiennes et qui n’est pas prêt à accepter qu’une quelconque inflation vienne diminuer la revalorisation des profits. La situation nous rappelle que le New Deal adopté en 1933 n’a été appliqué avec succès qu’en 1945, après la deuxième guerre mondiale

 

La troisième conception est celle des mouvements sociaux et citoyens ; elle a été explicitée dans le processus des forums sociaux mondiaux. Les mouvements sociaux ne sont pas indifférents aux améliorations en termes d’emploi et de pouvoir d’achat que pourrait apporter le Green New Deal. Mais ils constatent l’impossibilité de les concrétiser dans les rapports de forces actuels. Ils considèrent que la croissance productiviste correspondant à un capitalisme, même régulé, n’échappe pas aux limites de l’écosystème planétaire et n’est pas viable.

 

Les mouvements sociaux préconisent une rupture, celle de la transition sociale, écologique et démocratique. Ils mettent en avant de nouvelles conceptions, de nouvelles manières de produire et de consommer. Citons : les biens communs et les nouvelles formes de propriété, le contrôle de la finance, le buen-vivir et la prospérité sans croissance, la réinvention de la démocratie, les responsabilités communes et différenciées, les services publics fondés sur les droits, etc. Il s’agit de fonder l’organisation des sociétés et du monde sur l’accès aux droits pour tous. Cette rupture est engagée dès aujourd’hui à travers les luttes, car la créativité naît des résistances, et des pratiques concrètes d’émancipation qui, du niveau local au niveau global, préfigurent les alternatives

 

 

Les mobilisations et les transformations politiques

 

L’affrontement idéologique est nécessaire. Surtout si on n’oublie pas la nécessaire bataille pour l’hégémonie culturelle. Mais elle n’est pas suffisante. Deux questions sont posées au processus des forums sociaux et au mouvement altermondialiste : celle des mobilisations et celle des transformations politiques.

 

Comment mener les mobilisations à la hauteur des enjeux ? Pour le processus des FSM, deux questions se posent. Le processus du FSM permet-il de renforcer la mobilisation des mouvements sur les plans nationaux et sur celui des grands thèmes de luttes (salariales, paysannes, femmes, droits humains, peuples indigènes, écologistes, etc.) ? Le processus des FSM permet-il de faire progresser la mobilisation à l’échelle mondiale par rapport aux pouvoirs financiers et au marché mondial des capitaux, économique et aux multinationales, politiques et aux institutions internationales ? Manifestement, des progrès sont indispensables dans ces domaines et ils nécessitent de nouvelles propositions.

 

Comment construire les débouchés politiques. Là aussi, la question se pose à deux échelles : celle des perspectives à long terme et celle des opportunités immédiates. Les mouvements qui composent le mouvement altermondialiste mettent l’accent sur la transformation en profondeur, la nécessaire transition, qui est une rupture, sociale, écologique et démocratique. Ils mettent en avant le nécessaire affrontement avec les marchés financiers qui détermine cette transition.

 

A long terme, il faut bien revenir sur la question du pouvoir. Si on maintient que la question politique passe par la prise du pouvoir d’Etat, par les élections de préférence. Ils sont alors enfermés dans une évolution vers des partis-état avec le risque de se couper des peuples qui se détournent du politique. Il faut aussi se poser la question de la nature contradictoire de l’Etat, instrument de la domination de la bourgeoisie et de sa reproduction, mais dans le même temps instrument de l’intérêt général et de la régulation publique et citoyenne. Il s’agit donc de définir les enjeux de la nouvelle révolution : la définition des nouveaux rapports sociaux, la réinvention de la démocratie et la nouvelle phase de la décolonisation.

 

Dans l’immédiat, le pouvoir politique se définit en situation. C’est dans chaque pays, au niveau national, par rapport aux Etats, que les mouvements doivent définir, en fonction des situations, le rapport aux partis politiques et aux instances politiques. De ce point de vue les mouvements, tout en gardant leur sens critique, ont la possibilité de juger de l’intérêt de certains régimes et de peser sur leur évolution. Au niveau mondial, le mouvement altermondialiste définit son action  dans la bataille idéologique, dans la bataille des idées, pour le droit international. De grandes possibilités d’action existent pour les mouvements, notamment au niveau local et à l’échelle des grandes régions. L’autonomie des mouvements, qui n’exclut pas les engagements directs en situation, reste essentielle. Les mouvements participent à la séparation des pouvoirs nécessaire au respect des libertés individuelles et collectives qui définit une démocratie. L’enjeu est dans la réinvention du rapport entre pouvoir et politique.

 

Entre la question de l’urgence, celle de la dictature du réalisme, et celle de la transformation structurelle, les mouvements sont confrontés à la nécessité de définir une nouvelle pensée stratégique. D’autant que les mouvements sont confrontés à la question très difficile des nouvelles stratégies militaires, celle de la guerre sans fin et de la déstabilisation systématique.

 

 

La région Maghreb et Machrek

 

Le FSM aura lieu en Tunisie. Là où a commencé le nouveau cycle de luttes et de révolutions. Les insurrections méditerranéennes portent une espérance révolutionnaire. Il faut reconnaître que nous sommes dans une situation révolutionnaire, celle qui s’ouvre « quand ceux d’en bas ne veulent plus être gouvernés et quand ceux d’en haut ne peuvent plus gouverner ». Ce qu’il y a de nouveau dans ce cycle de révolutions est en gestation ; il n’est pas prédéterminé. La période amène à ouvrir la discussion publique sur les révolutions et les ruptures. Quelques pistes peuvent être dégagées.

 

Le temps des révolutions est un temps long et n’est pas linéaire. Les ruptures ne sont pas définitives. Certaines situations sont déviées pour ramener les insurrections populaires à des guerres civiles. Les révoltes populaires contre les régimes dictatoriaux confrontés à des répressions sanglantes ouvrent, de plus, la possibilité à toutes les manœuvres des puissances dominantes et environnantes. Elles rendent plus difficile la perception des enjeux de long terme par rapport aux situations dramatiques.

 

Au-delà de la démocratisation, étape nécessaire, une orientation alternative à la mondialisation capitaliste est aujourd’hui en gestation. Elle doit répondre aux contradictions sociales, écologiques, géopolitiques, démocratiques. Un autre enjeu majeur est celui d’une nouvelle phase de la décolonisation qui correspondrait au passage de l’indépendance des Etats, qui a caractérisé la première phase de la décolonisation, à l’autodétermination des peuples. Cette nouvelle phase de la décolonisation ne se réduit pas à la montée en puissance des pays dits émergents. Elle se construit dans la convergence des mouvements qui a progressé dans l’espace des Forums sociaux mondiaux. Cette nouvelle phase de la décolonisation va mettre sur le devant de la scène les questions de l’épuisement des ressources naturelles, particulièrement de l’eau, du climat, de la biodiversité, du contrôle des matières premières et de l’accaparement des terres.

 

Une part de ce qui est nouveau cherche son chemin à l’échelle des régions et n’est visible qu’à l’échelle d’une génération. En Europe du Sud, il y a une trentaine d’années, les sorties des dictatures ont été rattrapées par des régimes ralliés au néolibéralisme qui ont montré les limites de la démocratisation. Cette situation dévoile l’impasse européenne et l’évolution de la nature de l’Europe qui est à réinventer. L’Amérique Latine est sortie des dictatures il y a moins de trente ans. La démocratisation a donné naissance à une période de démocraties bourgeoises. Ces régimes ont mis en place des systèmes de croissances néolibérales, conformes à la logique dominante, et des démocratisations plus ou moins limitées. Et les Etats-Unis sont passés du contrôle des dictatures à des formes de contrôle des démocraties bourgeoises. Mais, dans ce processus, de nouveaux mouvements sociaux et citoyens se sont développés, modifiant la situation dans de nombreux pays et dans la Région et ouvrant la possibilité à de nouvelles évolutions.

 

D’autres exemples permettent de réfléchir sur le temps long et chaotique des changements révolutionnaires. Le retour sur ces périodes permet de se souvenir qu’après les évènements révolutionnaires, s’ouvre souvent une période de reflux, voire de restauration. Ainsi des mobilisations de la période 1965 à 1973, dans le monde, qui verra la fougue des libertés retournée dans l’individualisme, la passion de l’égalité recyclée dans l’élitisme, l’amour de l’universel confondu dans l’occidentalisation, l’imagination canalisée par la marchandisation. Toutes les révolutions sont inachevées mais leur impulsion continue à progresser à travers les mouvements d’émancipation.

 

Dans la région Maghreb-Machrek, les contradictions vont s’amplifier entre les tentatives de régimes conservateurs et les nouveaux mouvements sociaux et citoyens. Que seront les nouveaux mouvements sociaux et citoyens qui vont se construire dans la nouvelle période. C’est dans cette perspective que se situe la réflexion sur l’évolution de l’islam politique. C’est aussi dans cette situation que la réalité migratoire dans toutes les régions montre l’importance, exacerbée par la crise, du racisme et de la xénophobie dans toutes les sociétés. Les sociétés sont multiples et le rejet de l’étranger met en danger la cohésion de chaque société.

 

 

La situation du processus des forums sociaux mondiaux

 

Le mouvement altermondialiste est un mouvement historique qui prolonge et renouvelle les mouvements précédents, le mouvement pour les droits civile et politiques, le mouvement ouvrier, le mouvement de la décolonisation, le mouvement pour le renouvellement de la démocratie. Il doit lui aussi se renouveler. L’épuisement du néolibéralisme, concurremment avec les volontés de dépassement, va déboucher sur une nouvelle phase de la mondialisation capitaliste avec une nouvelle logique, ses contradictions et de nouvelles forces anti-systémiques.

 

Le processus des forums sociaux mondiaux se diffuse. La nouvelle culture politique imprègne les initiatives et les mobilisations bien au-delà du processus. Les activités auto-organisées, la recherche de formes d’autorité qui ne reposent pas sur la hiérarchie, la diversité dans la convergence des mouvements deviennent des références admises.

 

Les forums thématiques approfondissent l’orientation stratégique, celle de l’égalité des droits et des mobilisations contre la logique du capitalisme. Ils portent et anticipent une nouvelle génération de droits (les droits de la Nature, la liberté de circulation, la souveraineté alimentaire, …).  Ils mettent en avant des propositions pour les politiques publiques. Ils permettent les échanges sur les pratiques d’émancipation concrètes. Il s’agit de commencer dès maintenant de construire un autre monde à partir des alternatives et des ruptures nécessaires pour y arriver. La liste des forums thématiques, régionaux et mondiaux s’allonge ; on en compte une cinquantaine pour la période 2012 à début 2013.

 

Les forums nationaux et régionaux explorent des voies de transformations politiques et ouvrent la question de l’évolution des régimes et des rapports entre les mouvements et les Etats. Des politiques post-néolibérales sont en gestation. Elles ne sont pas anticapitalistes mais elles cherchent des voies d’autonomie par rapport au marché mondial des capitaux (taxes à l’exportation, nationalisations, …) et des possibilités de redistribution partielle. Elles se traduisent par une fragmentation du mouvement social. L’autonomie des mouvements sociaux reste la priorité, y compris dans les négociations et dans le soutien à certains régimes.

 

Une question reste ouverte, celle de l’évolution du Conseil International et de son rôle.

 

Le mouvement altermondialiste ne se résume pas aux forums sociaux. De nouveaux mouvements ont pris une importance majeure. De nouvelles initiatives sont déjà en cours comme on l’a vu avec les mobilisations contre le G20 et le Sommet des Peuples à Rio+20. A partir du processus des forums sociaux mondiaux, il s’agit de penser le passage à une nouvelle étape, et d’engager un profond renouvellement du mouvement altermondialiste.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ES  Pensar la situación mundial para una renovación del  movimiento altermundialista

 

gm

25-06-2012

 

 

El Consejo Internacional del Foro Social Mundial (FSM) ha programado para su reunión de Monastir un debate abierto sobre la situación mundial. Un debate que tiene varios objetivos. Fundamentalmente,  evaluar el desarrollo de los foros sociales y reflexionar sobre la situación del Consejo Internacional para una mejor percepción de sus contradicciones internas y para acentuar el papel del  proceso en la profundización de las movilizaciones y luchas. Se trata también de colaborar en la preparación del FSM de 2013 en Túnez. El debate no debe limitarse al análisis, sino además poner el acento sobre el modo de fortalecer el proceso poniéndolo al servicio de los  movimientos sociales y ciudadanos. En este texto introductorio se hace un punteo de los diferentes temas que caracterizan el espacio de debate: la crisis y su evolución; el nuevo ciclo de luchas y  revoluciones; la batalla por las ideas; las movilizaciones y transformaciones políticas; la región Maghreb-Machrek; la situación del proceso de los foros sociales.

 

 

La crisis y su evolución

 

Lo que se convino en llamar crisis se va profundizando. Los FSM  analizaron en diversas oportunidades la naturaleza de esta crisis, y también lo hicieron los foros sociales temáticos y regionales y el Consejo internacional. Ya se admite que la dimensión financiera - la más visible - es una consecuencia que da cuenta de la profundidad de la crisis.  Más allá de las crisis abiertas,  alimentarias, energéticas, climáticas, monetarias, … la crisis se caracteriza por la articulación de cuatro dimensiones : la dimensión económica y social, que es la de las desigualdades sociales y la corrupción ; la geopolítica con el  fin de la hegemonía de los Estados Unidos, la crisis en Japón  y Europa y el ascenso de nuevas potencias ; la ideológica con la interpelación a la democracia y los movimientos xenófobos y racistas ; la ecológica con la puesta en peligro del ecosistema planetario.

 

En realidad, se trata de una triple crisis, de tres crisis, una dentro de la otra : una crisis del neoliberalismo en cuanto fase  de la mundialización capitalista ; una crisis del propio sistema capitalista que combina la contradicción específica del modo de producción con  la contradicción entre capital y trabajo y la que se plantea entre el modelo productivista y los problemas del ecosistema planetario ; una crisis de civilización, la crisis de la civilización occidental, que necesita revisar las relaciones entre la especie humana y la naturaleza que definieron la modernidad occidental y marcaron algunos de los fundamentos de la ciencia contemporánea.

 

La resistencia de los pueblos ha ahondado  la crisis del neoliberalismo; confirma el papel de las contradicciones sociales en el agotamiento de esta  fase de la mundialización capitalista. Las desigualdades sociales, la desocupación y la precarización han disminuido el consumo popular y originado una crisis de « superproducción ». El recurso al desendeudamiento encontró sus  límites; con la extensión de los mercados financieros derivados, contaminó todos los mercados de valores. La explosión de los « subprimes » ha marcado el traspaso de la deuda de las familias a de las instituciones financieras. Con  el salvataje de los bancos a cargo de los Estados arrancó la crisis de las deudas públicas. La reducción de los déficits mediante la aplicación de planes de ajuste debería supuestamente ser una solución para esta crisis, sin tocar las ganancias y manteniendo el control a cargo del mercado mundial de capitales y los privilegios de los accionistas. La resistencia popular se opone a todo ello. El enfrentamiento ha tomado un cariz muy desfavorable en Europa, donde crisis económica y crisis geopolítica se combinan de modo muy particular y se juega la perduración de la supremacía del mercado mundial de capitales.

 

Sin embargo, el agotamiento del neoliberalismo no significa la superación del  capitalismo. Abre un período de crisis estructural que será escenario de una confrontación entre tres salidas posibles: el fortalecimiento de la dictadura financiera bajo nuevas formas  y la inclusión de la naturaleza en los circuitos financieros; el reordenamiento del capitalismo sobre la base de una regulación pública y una modernización social; una ruptura que se abre hacia la superación del capitalismo. Las nuevas situaciones estarán caracterizadas por  articulaciones especificas entre estas tres salidas. 

 

El nuevo ciclo de luchas y revoluciones

 

La hipótesis es que la respuesta de los pueblos al ahondamiento de  la crisis en 2008 y a las políticas de austeridad represivas abre un nuevo ciclo de luchas y revoluciones. Los nuevos aires originados en Túnez se han propagado en primer lugar en Egipto.  Enarbolando  la lucha contra las dictaduras, se extendieron por toda la región del Maghreb-Machrek. Atravesaron el Mediterráneo y se difundieron por el sur de Europa, en España,  Portugal y Grecia planteando el tema de la democracia real. Ganaron nuevas fuerzas atravesando el Atlántico con los “occupy” Wall Street, Londres, Montreal e identificaron a  las oligarquías  con un eslogan: “Ustedes son el 1%, nosotros el 99%”. Hoy en día adopta formas más amplias en múltiples países del mundo - Chile, Canadá, Senegal,  Croacia - reclamando por la quiebra de los sistemas de educación y la generalización del endeudamiento. Los pueblos de las plazas gritan « Ya basta ! », « Ca suffit ! » en la « Plaza del Sol » de Madrid, la « Plaza de Catalunya » en Barcelona y en tantas otras ciudades, bajo el impulso de  la plaza de la Cashbah en Túnez y la plaza El Tahrir en El Cairo. El poder económico y el poder político, en franca complicidad,  han sido señalados como los responsables de la crisis. Han caído las máscaras la dictadura del poder financiero y su resultado, la « democracia de baja intensidad ».

 

Más allá de las especificidades, este nuevo ciclo de luchas proclama la justicia social, el rechazo de la miseria, las desigualdades, y la corrupción ; la reivindicación de sistemas democráticos que garanticen las libertades individuales y colectivas, la dignidad de cada individuo ; las contradicciones geopolíticas asociadas a la hegemonía occidental ; las contradicciones ecológicas cada vez más perceptibles.  Echan luz sobre las contradicciones sociales entre capas populares y oligarquías. Son reivindicaciones que adoptan consignas compartidas por los movimientos de todos los países del mundo y a escala mundial. Las renuevan y las comparten en el espacio público construyéndolas como evidencias. Cuestionan la hegemonía cultural necesaria para la perduración del dominio de los valores de la burguesía y las élites dirigentes.

 

Lo que emerge de las plazas es una nueva generación que se impone en el espacio  público. No es   la juventud definida como un segmento etario sino una generación cultural que se inserta en una situación y la transforma. Pone en evidencia la existencia de profundas transformaciones sociales asociadas a la escolarización de la sociedad con su doble traducción en la fuga de cerebros y  profesionales desocupados. Las migraciones vinculan a esta generación con el mundo y sus  contradicciones en términos de consumo, culturas  y valores. Los resultados son evidentemente contradictorios pero reducen el aislamiento y el encierro. Los profesionales desocupados construyen una nueva alianza de clases entre los hijos de capas populares y capas medias. Los nuevos movimientos estudiantiles marcan la quiebra de los sistemas educativos  a escala mundial. El neoliberalismo ha roto su promesa de  educación con  pleno empleo y buen vivir con  consumo. Y además, el fenómeno del sobre-endeudamiento estudiantil ha precarizado violentamente a las nuevas generaciones.

 

Esta nueva generación es la que está construyendo con sus  exigencias e  inventiva una nueva cultura política. Modifica el modo de vincular los determinantes de las estructuraciones sociales: clases y capas sociales,  religiones, referencias nacionales y culturales, pertenencias de género y edad, migraciones y diásporas, territorios. Experimenta nuevas formas de organización desde el manejo de redes digitales y sociales, afirmando la auto-organización y la horizontalidad. Intenta definir, en las diferentes situaciones que atraviesa,  formas de autonomía entre los movimientos e instancias políticas. Busca maneras de vincular lo individual y lo colectivo. Quizás sea este el nivel en que las redes sociales diversas son portadoras de nuevas culturas, como el caso de los colectivos de software libre  que pueden llevar adelante   sus luchas ofensivas en forma colectiva pero salvaguardando celosamente la independencia de las individualidades. La reapropiación del espacio público es una reivindicación de la soberanía popular. Las plazas están renovando las ágoras. Hay ocupación e intercambio, pero no con el voto,  que siempre es necesario pero casi nunca alcanza. No es un cambio en la relación con lo político sino un proceso de redefinición de lo político.

 

La cuestión  que se abre hoy en día es la de la relación  entre los nuevos movimientos y el movimiento altermundialista. Los nuevos  movimientos no se han organizado dentro del altermundialismo, aunque la relación entre ambos existió desde el comienzo. La hipótesis es que el presente ciclo de luchas corresponde a una nueva fase del movimiento altermundialista. Y esto requiere considerar que el altermundialismo, en cuanto movimiento histórico y anti-sistémico, comenzó con  los inicios del neoliberalismo y ya ha atravesado varias fases: en 1980, en los países del sur contra la deuda, el ajuste estructural, el FMI y el Banco Mundial; en 1995, con las luchas contra la precariedad, la desocupación y la destrucción de la protección social; en 2000 con el proceso de los foros sociales mundiales. Hoy en día, los nuevos movimientos marcan una nueva fase. Y una nueva fase no anula las precedentes. Cada nueva fase prolonga y renueva las formas de las fases precedentes. Las obliga a transformarse. Los nuevos movimientos marcan la transición entre la última fase del ciclo abierto por el neoliberalismo y los movimientos anti-sistémicos de la fase en ciernes

 

 

El enfrentamiento ideológico

 

El enfrentamiento se ha mostrado con más claridad en la batalla de las ideas. Los foros sociales mundiales dado esta  batalla en dos planos: el de una orientación alternativa y el de las medidas  inmediatas que se imponen en relación con las  consecuencias de la crisis sobre las condiciones de vida de las capas populares.

 

En los foros sociales mundiales  ha surgido una orientación alternativa. Las diferentes sociedades y el mundo pueden organizarse con una lógica distinta  de la lógica dominante de subordinación al mercado mundial de los capitales. Las diferentes sociedades y el mundo pueden organizarse a partir del acceso de todos a los derechos y la igualdad de derechos, en los planos local y planetario.

 

En los últimos diez años, los Foros han planteado numerosas propuestas de aplicación inmediata : la supresión de paraísos fiscales y jurídicos, el impuesto a las transacciones financieras,  la diferenciación entre bancos de depósitos y bancos de negocios,  la socialización del sector financiero ; la prohibición del mercado de derivados, la redistribución de los ingresos, la protección social universal ... Son propuestas que en sí no tienen nada de revolucionario, pero hoy en día son retomadas por   economistas del establishement e incluso algunos gobiernos. Aunque sus  declaraciones  no producen ningún efecto porque la  implementación requeriría una  ruptura con el dogma neoliberal y la dictadura de los mercados financieros. Y estas fuerzas son las dominantes y no van a acceder a renunciar sin enfrentamientos  a sus gigantescos privilegios.

 

En los debates de los movimientos para  la preparación de Rio+20 se observó una confrontación entre las tres posibles salidas de la crisis estructural. El documento de  trabajo preparado por las Naciones Unidas y los Estados está centrado  en una visión de la  « economía verde » que los movimientos cuestionan en su totalidad. Dentro de esta  visión, la salida de la crisis pasa por la ampliación del mercado mundial, por ese « mercado ilimitado » que requiere el crecimiento. Para la ampliación del mercado mundial, que llaman mercado verde, proponen financiarizar la Naturaleza, mercadizar todo lo vivo y privatizaciones generalizadas. Un planteo inverso  al de cualquier planteo de  regulación publica y ciudadana. Una extensión de la lógica neoliberal, la lógica  del capitalismo desregulado que condujo a la catástrofe.

 

Según  esta  lógica, hay que oponerse a la idea de que el acceso a los derechos es gratuito. La Naturaleza produce servicios (capta el carbono, purifica el agua,....). Y se afirma que la gratuidad degrada esos servicios. Para mejorarlos, hay que fijarles un precio, un precio definido por el mercado. Hay que mercadizarlos e introducir propiedad en ellos. El objetivo es  reemplazar  el derecho de propiedad humana sobre la Naturaleza par una propiedad privada que permita una buena gestión de  la Naturaleza. Esa gestión de la Naturaleza tendría que quedar en manos de las grandes empresas multinacionales, financiarizadas, que sí sabrían administrarla y cubrir las insuficiencias. Una nueva ofensiva está en marcha para eliminar toda referencia a los derechos fundamentales con posibilidades de debilitar  la preeminencia de los mercados. Dicha  ofensiva apunta al sometimiento de las Naciones Unidas a las presiones de las multinacionales,la subordinación del derecho internacional al derecho empresarial. La alianza entre los Estados y las  grandes empresas financieras marginaliza el multilateralismo y pone en peligro el derecho internacional.

 

La segunda concepción es la del Green New Deal, defendida por ciertas corrientes modernistas, en  especial por  Joseph Stiglitz y Paul Krugman. Postulan un reordenamiento profundo del capitalismo, que incluye una regulación publica y una redistribución de los ingresos. Resulta poco audible porque implica un enfrentamiento con la lógica dominante, la lógica del mercado mundial de capitales que rechaza las referencias keynesianas y no está dispuesto a aceptar que algún proceso inflacionario venga a disminuir la revalorización de las ganancias. Situación que nos   recuerda que el New Deal adoptado en 1933 solo pudo aplicarse en 1945, después de la segunda guerra mundial.

 

La tercera concepción es la de los movimientos sociales y ciudadanos; fue explicitada a lo largo del  proceso de los foros sociales mundiales. Los movimientos sociales no son indiferentes a la posibilidad de mejoras en el empleo y el poder adquisitivo que podría ser el aporte del Green New Deal. Pero constatan la imposibilidad de concretarlos dentro de las actuales relaciones de fuerza. Consideran que  el crecimiento productivista asociado a cualquier  capitalismo, aunque sea un capitalismo regulado, no escapa a los límites del ecosistema planetario y no resulta viable.

 

Las movimientos sociales preconizan una ruptura, la ruptura de la transición social, ecológica y democrática. Plantean  nuevas concepciones,  nuevas maneras de producir y consumir. Mencionemos algunas de ellas: bienes comunes y nuevas formas de propiedad, control de la finanza,  buen-vivir y prosperidad sin crecimiento,  reinvención de la democracia,  responsabilidades comunes y diferenciadas,  servicios públicos basados en los derechos, etc. El objetivo es que la organización de las sociedades y el mundo esté fundada en el acceso de todos los hombres a los derechos. Hoy esa  ruptura está en marcha  con  las diferentes luchas emprendidas, pues la creatividad nace de las resistencias que se van encontrando y de las prácticas concretas de emancipación que, del nivel local al global, prefiguran las alternativas.

 

 

Las movilizaciones y las transformaciones políticas

 

El enfrentamiento ideológico es necesario. Sobre todo si no se olvida  la necesaria batalla por la hegemonía cultural. Pero no resulta suficiente. Y al proceso de los foros sociales y el movimiento altermundialista  se le plantean dos problemas: las movilizaciones y las transformaciones políticas.

 

¿Cómo lograr que las movilizaciones estén a la altura de los desafíos? Dos preguntas se le plantean al proceso de los FSM. ¿Permite el proceso del FSM  fortalecer la movilización de los movimientos en los diferentes planos nacionales y en el plano de las grandes luchas (salariales, campesinas, de las mujeres,  los derechos humanos, los pueblos originarios, ecologistas...)? ¿Permite el proceso de los FSM que avance la movilización a escala mundial frente a los poderes financieros y el mercado mundial de capitales, económicos,  y las multinacionales, políticos y las instituciones internacionales? Resulta manifiesto que es indispensable avanzar en estos campos y que se requieren  nuevas propuestas.

 

¿Cómo construir las salidas políticas? También en este punto la cuestión se plantea en dos escalas: la de las perspectivas a largo plazo y  la de las oportunidades inmediatas. Los movimientos que integran  el movimiento altermundialista hacen hincapié en  la transformación en profundidad, en la necesaria transición, que es ruptura, social, ecológica y democrática. Propugnan el necesario enfrentamiento con los mercados financieros como determinante de dicha transición.

 

A largo plazo, es preciso volver sobre  la cuestión del poder. Si se sigue postulando que la cuestión política pasa por la toma del poder del Estado, por elecciones de preferencia,  se cae en una  evolución hacia  los partidos-estado con el riesgo de quedar separado de la parte de la población que descree de la política. También hay que interrogarse sobre la naturaleza contradictoria del Estado, instrumento de dominación para la burguesía y su reproducción, pero al mismo tiempo instrumento del interés general en la regulación publica y ciudadana. El tema es definir los desafíos de la nueva revolución: la definición de nuevas relaciones sociales, la reinvención de la democracia y la nueva fase de  descolonización.

 

En lo inmediato, el poder político se define en situación. Los movimientos deben definir en cada país, a nivel nacional, en relación con los Estados y en función de las situaciones, la relación con los partidos políticos y las instancias políticas. Desde este punto de vista, sin perder el sentido crítico, tienen la posibilidad de evaluar el interés de ciertos regímenes e influir en su evolución. A nivel mundial, el movimiento altermundialista define su acción  en la batalla ideológica, en la batalla de las ideas, para el derecho internacional. Los movimientos tienen ante sí grandes posibilidades de acción, especialmente a  nivel local y a nivel de las grandes regiones. Resulta esencial que conserven su autonomía, una autonomía que no excluye los compromisos directos en situación. Los  movimientos participan de la necesaria separación de los poderes, condición del respeto de las libertades individuales y colectivas que es lo que define una democracia. El desafío es la reinvención de la relación entre poder y política.

 

Entre tres temas, la urgencia,  la dictadura del realismo y la transformación estructural, los  movimientos se ven confrontados a la necesidad de definir un nuevo pensamiento estratégico. Sobre todo porque también se enfrentan al tema muy serio de  nuevas estrategias militares, guerra sin fin y desestabilización sistemática.

 

 

La región del Maghreb y el Machrek

 

El FSM se reunirá en Túnez, punto de partida del nuevo ciclo de luchas y revoluciones. Las insurrecciones mediterráneas son portadoras de una esperanza revolucionaria. Hay que reconocer que estamos en una situación revolucionaria, aquella situación que se abre « cuando los de abajo ya no quieren ser gobernados y cuando los de arriba ya no pueden gobernar ». Y en este  ciclo de revoluciones lo nuevo está en gestación, no hay nada predeterminado. Atravesamos un período que invita a abrir  la discusión pública sobre revoluciones y rupturas. Van surgiendo algunas pistas.

 

El tiempo de las revoluciones es un tiempo largo y no lineal. las  rupturas no son definitivas. Se desvían algunas situaciones  para que las insurrecciones populares deriven en guerras civiles. Las revueltas populares contra los  regímenes dictatoriales deben enfrentar represiones sangrientas que además abren  las puertas a todas las maniobras de las potencias dominantes y vecinas. Y dificultan la percepción de los desafíos a largo plazo frente a la coyuntura de situaciones dramáticas.

 

Más allá de esta democratización necesaria, una orientación alternativa a la mundialización capitalista está en gestación. Esta orientación debe responder a actuales las contradicciones sociales, ecológicas, geopolíticas, democráticas. Otro desafío mayor es el de una nueva fase de la descolonización, que correspondería al paso de la independencia de los estados, que caracterizó a la primera etapa de la descolonización, a la autodeterminación de los pueblos.  Esta nueva etapa de la descolonización no se reduce al ascenso de los llamados países emergentes, sino que se construye en la convergencia de los movimientos que progresaron en el espacio de los foros sociales mundiales. Esta nueva etapa de la descolonización  va a plantear temas como el agotamiento de los recursos naturales, en especial del agua, el clima, la biodiversidad, el control de las materias primas y el acaparamiento de tierras.

 

Hay una parte de lo nuevo que está buscando su camino en la escala regional y solo es visible a nivel de una generación. En el sur de Europa, hace unos treinta años, las  salidas de las dictaduras fueron aprovechadas por regímenes aliados al neoliberalismo que han mostrado los límites de la democratización. Esta situación es reveladora del callejón sin salida en que se encuentra Europa y la necesidad de reinventar su  naturaleza. América  Latina fue saliendo de sus dictaduras durante los últimos treinta años y la democratización abrió un  período de democracias burguesas. Estos regímenes implementaron sistemas neoliberales  de crecimiento, que responden a la lógica dominante, y democratizaciones más o menos limitadas. Y los Estados Unidos pasaron  de controlar las dictaduras a nuevas formas de control sobre las democracias burguesas. Pero a lo largo de este proceso se han desarrollado nuevos movimientos sociales y ciudadanos, modificando la situación en numerosos países y en la Región y abriendo  la posibilidad de nuevas evoluciones.

 

Hay más ejemplos que permiten reflexionar sobre el tiempo largo y caótico de los cambios revolucionarios. Una mirada sobre estos períodos permite recordar que, después de todo acontecimiento revolucionario suele abrirse un período de retroceso, o directamente de restauración. Es el caso de las movilizaciones del período 1965 a 1973, en todo el mundo, que va a asistir al retorno al individualismo de la pasión libertaria, al reciclaje elitista de la pasión igualitaria, al amor por lo universal confundido con la occidentalización y a la imaginación canalizada por la mercadización. Todas las revoluciones están inconclusas, pero su impulso sigue avanzando en cada movimiento de emancipación.

 

En la región del Maghreb-Machrek, las  contradicciones van a ampliarse entre los intentos de los regímenes conservadores y los nuevos movimientos sociales y ciudadanos que van a construirse en el nuevo período. En esta perspectiva se sitúa la reflexión sobre la evolución del islam político. Y también en esta  situación, y en todas las regiones, puede mostrar la realidad migratoria  la importancia, exacerbada por  la crisis, del racismo y la xenofobia en todas las diversas sociedades. Las sociedades son múltiples y el rechazo al extranjero pone en peligro la cohesión de cada una de ellas.

 

 

La situación del proceso de los foros sociales mundiales

 

El altermundismo es un movimiento histórico que prolonga y renueva todos los anteriores: el movimiento por  los derechos civiles y políticos, el obrero, el descolonizador, el movimiento para la renovación de la democracia. También él debe renovarse. El agotamiento del neoliberalismo, junto con las voluntades  de superación, va a terminar en una nueva fase de la mundialización capitalista con una nueva lógica, sus contradicciones y nuevas fuerza anti-sistémicas.

 

El proceso de los foros sociales mundiales se difunde. La nueva cultura política impregna las iniciativas y las  movilizaciones mucho más allá del proceso. las  actividades auto-organizadas, la búsqueda de formas de autoridad que no se basen en las jerarquías, la diversidad en la convergencia de los movimientos ya son referencias admitidas.

 

Los foros temáticos profundizan la orientación estratégica, que es la de la igualdad de derechos y las movilizaciones contra la lógica del capitalismo. Son portadores de una nueva generación de derechos (los derechos de la Naturaleza, la libertad de circulación, la soberanía alimentaria,…) y los anticipan. Plantean propuestas de políticas públicas. Permiten intercambios sobre  prácticas concretas de emancipación concretas. El objetivo es comenzar ya a construir un mundo  distinto a partir de las alternativas y rupturas necesarias para lograrlo. La lista de los foros temáticos, regionales y mundiales es cada vez más larga; se  calculan alrededor de cincuenta para el período de 2012 hasta comienzos de 2013.

 

Los foros nacionales y regionales están explorando nuevas vías de transformación política y abriendo el tema de la evolución de los regímenes y las las relaciones entre movimientos y Estados. Hay políticas post-neoliberales  en gestación. No son anticapitalistas pero buscan vías de autonomía frente al mercado mundial de capitales (tasas a la exportación, nacionalizaciones,…) y posibilidades de redistribución parcial. Se traducen en una fragmentación del movimiento social. La autonomía de los movimientos sociales sigue siendo prioritaria, incluso en las negociaciones y el apoyo a determinados regímenes.

 

Queda abierto un tema: la evolución del Consejo Internacional y su papel.

 

El movimiento altermundialista no puede reducirse a los foros sociales. Hay nuevos movimientos que están cobrando gran relevancia. Y nuevas iniciativas en curso, como lo vimos con  las movilizaciones contra el G20 y la Cumbre de los Pueblos en Rio+20. A partir del proceso de los foros sociales mundiales, el objetivo es  pensar el paso  a una nueva etapa y emprender  una profunda renovación del movimiento altermundialista.

 

 

 


EN Reflections on the global situationand the renewal of the alterglobalisation movement


gustave massiah

25-06-2012

 

 

For its Monastir meeting, the International Council of the World Social Forum has planned to hold an open debate concerning the global situation. A debate that has several goals. Fundamentally, it aims to evaluate the development of social fora process and reflect upon the International Council's situation in order to assess its internal contradictions, as well as to highlight the role of the process' involvement in mass mobilizations and struggles.  Furthermore, it aims to contribute to the preparation of the WSF 2013, which is taking place in Tunis. The debate must not be limited to merely analyzing the situation; it must also focus on strengthening the process itself in order to serve social and grassroots movements. This introductory text aims to examine the different subjects that characterise the framework of this debate: the crisis and its evolution, the new cycle of struggles and revolutions; conflicting ideas; political mobilizations and transformations; the Maghreb-Machrek region, and the current situation of the social forum process.

 

 

The crisis and its evolution

 

The situation that was generally known as the crisis has evolved. The WSF has, on several occasions analyzed the nature of this crisis, as have the thematic and regional social fora, and the International Council. It has already been determined that the financial dimension – the most visible one – indicates the depth of the crisis. Over and above the existing crises the food, energy, climate and monetary crises, … this crisis is characterised by four distinct dimensions: the socio-economic dimension, which is that of social inequality and corruption; the geopolitical dimension,  with the end of  the United State's hegemony in the world stage, the crisis in Japan and in Europe as well as the rise of new world powers; the ideological dimension with the call for democracy, as well as rapid growth of racist and xenophobic movements; and the ecological dimension, that concerns  the ongoing dangers posed to the planet's ecosystem.

 

What we are really faced by is a triple interconnected crisis: a crisis of neo-liberalism as a phase of capitalist globalization; a crisis of the capitalist system itself that combines the specific contradiction of production modes that of capital and labour, and that of the productivist model and the limits of the planet's ecosystem; and a crisis of civilization, that of the crisis of Western civilization, which requires the re-evaluation of the interactions between the human species and nature which have defined Western modernity and even provided some of the basis for contemporary science.

 

The people's resistance has exacerbated the neo-liberalist crisis. This resistance confirms the role of social contradictions in the last phase of the process of capitalist globalization. Social inequality, unemployment and precariousness have led to a decrease in mass consumption, and a subsequent crisis of “overproduction”. The process of over-indebtedness has reached its limits; the expansion of the financial derivatives market has contaminated all stock markets.  The explosion of the “sub-prime” crisis represents the shift from families’ indebtedness to that of financial institutions. The public debt crisis is the result of the bank bailouts by the States. The reduction of budget deficits by instituting austerity measures is supposed to be a solution to the crisis; one would not affect profits, and maintain control by the global capital market as well as ensuring shareholders' privileges. Grassroots resistance is opposing this. This confrontation has become very acute in Europe, where the economic crisis has combined with the geopolitical crisis, and the future of the supremacy of the global capital market is at stake.

 

Nevertheless, the fact that neo-liberalism is running out of steam does not mean capitalism has been superseded. It is opening the door to a period of structural crisis, which shall be the stage for the confrontation of three possible outcomes. The strengthening of the financial dictatorship under new forms and the inclusion of the financialisation of nature; the restructuring of capitalism based on public regulation and social modernisation; or a rupture that will lead to moving beyond capitalism. These new situations will be characterised by specific connections between each of these three potential exit strategies.

 

The new cycle of struggles and revolutions

 

The hypothesis is that the people's response to the aggravation of the crisis in 2008 and to the repressive austerity measures that followed, have led to a new cycle of struggles and revolutions. The new winds of revolution that originated in Tunisia, initially spread to Egypt. It focused on the struggle against dictatorships, and subsequently spread to the whole Maghreb-Machrek region. They then crossed the Mediterranean, and made their way through Southern Europe, raising the issue of real democracy in Spain, Portugal and Greece. They regained strength crossing the Atlantic via Occupy Wall Street, London and Montreal, pointing a finger at oligarchies with the slogan “You are the 1%, we are the 99%”. It is now taking on broader forms in several countries – Chile, Canada, Senegal, Croatia – with protests against the bankruptcy of educational systems and the generalisation of debt. People in squares all over the world shout “Enough is enough!”, “Ya basta!”, “Ca suffit!” are the slogans proclaimed in Plaza del Sol in Madrid and in Plaza de Catalunya in Barcelona as  well as in many other cities, following the lead of the Casbah square in Tunis and El Tahrir square in Cairo. Economic and political power have been pointed out as the partners in the conspiracy of this crisis. This has shown up the dictatorship of financial power and the “low intensity democracy” to which it leads in their true colours..

 

Beyond these specificities, this new cycle of struggles calls for social justice, and the refusal of poverty, inequality and corruption. It also demands democratic systems that guarantee individual and collective freedom, and human dignity for one and all. It emphasizes the geopolitical contradictions inherent to Western hegemony, and the  increasingly sensitive issue of environmental contradictions. They highlight the social contradictions that exist between the working class and the oligarchies. These demands are common to the slogans that are shared by movements in all countries of the world, and at a global level. They renew then and widely share them in public spaces, and are presented as self-evident. They question the cultural hegemony that is required for the domination of bourgeois values and the ruling elites to prevail.

 

The squares have seen the birth of a new generation that is imposing its presence in public space. It's not so much youth as defined by an age group as a cultural generation that identifies as part of a situation and transforms it. This group highlights the existence of strong social transformations that spring from the education of society, and that is characterised on one hand by the brain drain and on the other by unemployed professionals. Migration has linked this generation to the world and the opened their eyes to the existing contradictions of consumption, culture and values. The results are obviously contradictory, but they reduce isolation and confinement. Unemployed professionals build a new class alliance between working and middle class children. New student movements are the result of the failure of educational systems worldwide. Neo-liberalism has not fulfilled its promise of providing employment in exchange for education, or the promise of good quality of life and consumption. Furthermore, the phenomenon of student indebtedness has seriously increased the precariousness of the situation for the new generations. 

 

This new generation is the one building – through its demands and inventiveness – a new political culture. It has changed the way that social structure determinants are linked: classes and social strata, religions, national or cultural references, gender and age, migration and Diaspora and territories. It is experimenting with new types of organization, through their mastery of digital and social networks, and asserting its self-organization and horizontality. It is trying to define forms of autonomy in the both movements and political bodies, and in different situations. It is looking for a way to link the individual to the collective. Perhaps this is the level in which diverse social networks generate new cultures, such as that of the freeware collectives that are able to collectively lead an offensive struggle while carefully guarding the independence of individuality. Squares are renewing with the tradition of public exchange. Both occupation and exchange are present, not for the sake of  voting, which although always necessary, is rarely enough. It's not a change

of policy, but a process that is redefining politics.

 

The issue now is that of the relationship between the new movements and the alterglobalisation movement. The new movements have not been organized within that of alterglobalisation, although there have been many connections between both since the beginning. The hypothesis is that the current cycle of struggles corresponds to a new phase in the alterglobalisation movement. And this requires that alterglobalisation, as a historical and anti-systemic movement, be considered as having begun at the outset of the neo-liberalist movement. It has since undergone many phases: in 1980, in the countries of the South fighting against debt, structural adjustment, the IMF and the World Bank; after 1989, in 1995, with the fights to overcome poverty, unemployment and the destruction of social protection; in 2000 with the world social forum process. The new movements testify to a new phase. And a new phase does not cancel out the previous ones. Each new phase extends, adds to and renews the form of previous phases. It forces them to transform. The new movements mark the transition between the last phase of the cycle that began by neo-liberalism, and the anti-systemic movements in the upcoming phase.

 

 

Ideological confrontation

 

The confrontation has been most obvious in the battle of ideas. The world social fora have led this battle on two fronts: one characterized by an alternative orientation, and the other characterized by immediate measures to be implemented and that concern the consequences of the crisis on the living conditions of the working class.

 

An alternative orientation emerged from the world social fora. Different societies and even the whole world can organize themselves following a different logic from that of the dominant logic of subordination to the global capital market.  Different societies, as well as the world, can organize themselves based on equal access to rights and equality of rights for all, from local to global spheres.

 

During the last ten years, the Fora have made many proposals to be applied immediately: the abolition of tax and legal havens; the tax on financial transactions; the separation of deposit banks from investment banks, the socialization of the financial sector, banning of the derivatives market, the redistribution of income, universal social protection... These are all proposals that are not revolutionary per se. They have now been called for by establishment economists and even by some governments. But these declarations fail to have any effect, because their implementation requires a break from the neo-liberal dogma and the dictatorship of financial markets. These remain the dominant forces, and they will not renounce to their enormous privileges without a fight.

 

During the discussion held by movements in preparation for the Rio+20 conference, there was a clash between the three possible exit strategies to overcome the structural crisis. The working document prepared by the United Nations and the member Countries focused on a vision of the “green economy”, that was totally contested by the movements. According to this vision, the way out of this crisis is through the expansion of the global market, by way of an “unlimited market” necessary for growth. It proposes the expansion of the global market, qualified as green market, by the financialisation of Nature, commodification of living organisms and generalisation of privatisation. This approach is opposite to the premises of public and grassroots regulation. It is a mere extension of neo-liberal logic, the logic of unregulated capitalism that led to this catastrophe in the first place. 

 

According to this logic, the idea that access to rights is inherently free is something to be opposed. Nature provides services (captures carbon, purifies water,...). The idea is that their free nature is contributing to the degradation of these services. To improve them, they should have a set price, defined by the market economy. They should be commodified and considered as property. The objective is to replace humankind’s rights to Nature by the concept of private property that would enable good management of Nature. This management of Nature would have to be left in the hands of large multinational financialised corporations,  who would know how best to manage it, and compensate for any insufficiency. A new offensive is in place, aiming to eliminate all reference to fundamental rights that threaten market domination. This offensive aims to submit the United Nations to the pressure exerted by multinational corporations, and subordinate international law to commercial law. The alliance between States and the major financial enterprises is marginalising multilateralism and putting international law at risk.

 

The second concept is that of the Green New Deal, a proposal that is defended by modernists such as Joseph Stiglitz and Paul Krugman. They propose a radical restructuring of capitalism, which includes public regulation and redistribution of income. It is a little heard voice, as it implies a confrontation with mainstream logic, that of the global capital market which rejects Keynesian references, and is not willing to accept that any inflation reduces the increase in profits. This situation reminds us that the New Deal adopted in 1933 was only implemented in 1945, after the second World War.  

 

The third concept is that of social and grassroots movements; it has been clarified in the process of world social forums. Social movements are not indifferent to the possibility of improvements in employment and purchasing power, as proposed under the Green New Deal. But they consider that the current balance of power makes it impossible to achieve these goals, and that the productivist growth associated with  capitalism, even in a regulated form, cannot escape the limits of the global ecosystem and it is therefore not viable.

 

Social movements recommend a break: that of social, ecological and democratic transition. They put forward new concepts, new ways or producing and consuming. Some of these include: the Commons and new types of property, control of finance, “buen-vivir” that is well-being and prosperity without growth, the reinvention of democracy, common and differentiated responsibilities, rights-based public services, etc. The goal is that the organization of societies as well as of the world, be based on the access to rights for all. This break is in process, powered by the different struggles, for creativity springs from resistance and concrete practice of emancipation that from local to global level are paving the way for new alternatives.

 

 

Mobilisations and political transformations

 

Ideological confrontation is necessary. Particularly if we take the unavoidable battle for cultural hegemony into account. But this alone is not enough. And the social forum process as well as the alterglobalisation movement are confronted with two questions: mobilisation and political transformation.

 

How can we ensure that mobilization is such that it can confront the challenges that lie ahead? The WSF process needs to answer two questions: Does the WSF process enable the strengthened mobilisation of movements at national level and within the framework of the key areas of struggle (salaries, small-scale family farmers, woman’s rights, human rights, indigenous people, ecologists...)? Does the WSF process allow for global mobilisation to progress, compared with that of the financial powers and the global capital market, and multinational corporations, policies and international institutions? It's obvious that progress in these fields is essential, and that it requires new proposals.

 

How to build political openings? Here too, the question is posed on two levels: one the one hand, that of long-term perspectives and on the other, that of immediate opportunities. The movements that make up the alterglobalisation movement emphasize the in-depth transformation, the requisite transition, which entails a social, environmental and democratic break. It advocates the need to confront the financial markets, as a determinant of this transition.

 

In the long term, it's necessary to revisit the issue of power. If one continues to believe that the political issue is linked to seizing power at State level, preferably by means of elections, this implies remaining within the paradigm of state-parties, risking being separated from the population that no longer believes in politics. One must also question the contradictory nature of the State, an instrument of domination of the bourgeoisie and the reproduction of this model, whilst also being an instrument of general interest, of public and civil regulation. The challenges of the new revolution must therefore be defined: the definition of new social relationships, the reinvention of democracy and a new phase of decolonization.

 

Currently, political power is defined in situ. Movements must define, in each country and at a national level, based on the relationship with States and according to their case, the relationship with political parties and political instances. From that point of view, without forfeiting their ability to criticise, movements will have the possibility to evaluate the interest of certain regimes and influence their evolution. At a global level, the alterglobalisation movement defines its actions in the ideological battle, in the battle of ideas, for international law. The movements have many possibilities to act, particularly at local and greater regional level. It's essential that they conserve their autonomy, an autonomy that does not exclude direct commitments. The movements participate in the necessary separation of powers, which is the condition for the respect of individual and collective liberties that defines democracy. The challenge is how to reinvent the relationship between power and politics.

 

Movements are confronted by the need to define a new strategic line of thought between the issue of the urgency, that of the dictatorship of realism and that of structural transformation. This is all the more true as the movements are also confronted by the very serious subject of new military strategies, never-ending war and systematic destabilisation.

 

 

The Maghreb and Mashrek regions

 

The WSF will convene in Tunis, the source of a new cycle of struggles and revolutions. The Mediterranean insurrections are the bearers of revolutionary hope. We must recognise that we are living a revolutionary situation, a situation that takes place “when those at the bottom no longer wish to be governed, and those at the top are no longer able to govern”. What is new about this cycle of revolutions is that it is a work in progress: nothing is predetermined. We are going through a period that incites public discussion on revolutions and ruptures. Some aspects are becoming clear.

 

The length of time required for revolutions is long and by no means linear. Ruptures are not definitive. Some situations are manipulated so that the people's uprisings become civil wars. Popular revolts against dictatorial regimes that are confronted by bloody repressions that also open the door to all sorts of dominant and environmental powers. And they make it hard to perceive long-term challenges when faced with dramatic situations.

 

Beyond this democratization, which is a necessary stage, an alternative solution to capitalist globalization is currently evolving. This solution must address social, environmental, geopolitical and democratic contradictions. Another key challenge is the new phase of decolonization that would correspond to a move forward from the stage of States' independence that characterized the first phase of decolonization, and lead to the achieving of self-determination. This new decolonization phase is not limited to the rise of the so-called emerging countries, rather is builds upon the convergence of movements that has progressed within the space of the World Social Fora. This new phase of decolonization will address subjects such as the finite nature of natural resources, particularly water, climate, biodiversity, the control of raw materials and land-grabbing.

 

Part of this new process is still searching for its path at a regional scale, and will only become visible one generation down the road. In southern Europe, about thirty years ago, regimes allied to neo-liberalism took advantage of the fall of dictatorships, clearly showing the limits of democratisation. This situation unmasks the European failure and the way in which Europe has developed that now needs to change. Latin America began to free itself from dictatorships less than thirty years ago, and democratisation gave way a period of bourgeois democracies. These regimes implemented neo-liberalist growth systems that correspond to the dominant logic, while establishing more or less limited democratisation. The United States went from controlling dictatorships to using new control methods on the bourgeois democracies. But throughout this process new social and civil movements have developed; they have modified the situation in many countries and in the Region, paving the way for new evolutions.

 

Other examples allow us to reflect on upon the long and chaotic period of revolutionary change. A glance back over these periods allows us to remember that revolutionary events, are frequently followed by a swing in the other direction, and even of restoration. The mobilisations that happened between 1965 and 1973 around the world, led to a return from the desire for freedom to individualism, the passion for equality turning to elitism, the love of the universal lost in Westernisation, imagination channelled by commodification.  All revolutions are incomplete, but their impetus is continuing to grow throughout the freedom movements.

 

In the Maghreb-Mashrek region, contradictions will increase between the efforts of conservative regimes and new social as well as civil movements that will rise during this new period. This is the perspective in which we need to consider the evolution of political Islam. And also, in this situation and in all the regions, that the reality of migration demonstrates the high level of racism and xenophobia of all society, a reality that is exacerbated by the crisis. This is true of many societies, and rejecting foreigners endangers cohesion of them all.

 

 

The situation of processes concerning the world social fora

 

Alterglobalisation is a historical movement that prolongs and renews all previous ones: the movement for civil and political rights, workers' movements, decolonization, the movement for the renewal of democracy. And the movement also needs to renew itself. The death throes of neo-liberalism, together with the will to progress, will lead to a new phase of capitalist globalisation accompanied by a new logic, contradictions and new anti-systemic forces.

 

The social forum process is spreading. New political culture is influencing initiatives and mobilisations beyond the process itself. Self-organised activities, the search for forms of authority that are not based on hierarchy, the diversity in the convergence of movements, have now become acceptable references.

 

The thematic fora strengthen the strategic orientation, which is that of equal rights and mobilisations against capitalist logic. They are bearers of a new generation of rights (Nature's rights, freedom of movement, food sovereignty, …). They propose public politics. They allow for the exchange of concrete emancipation practice. The objective is to now start building a different world, based on the alternatives and ruptures required to achieve it. The list of thematic fora, both regional and global is getting longer; around fifty are planned for the 2012-2013 period.

 

The national and regional fora are exploring new paths of political transformation and opening the subject of the evolution of regimes and relationships between movements and States. New post-neo-liberal policies are being developed. They are not anti-capitalist but they are exploring alternative autonomous paths to the global capital market (export duties, nationalisations…), and possibilities of partial redistribution of wealth. They result in the fragmentation of the social movement. The autonomy of social movements is still a priority, including in negotiations and when providing support to certain regimes.

 

One more subject is left to discuss: the evolution of the International Council and its role.

 

The alterglobalisation movement cannot be reduced to the social fora alone. There are new movements on the rise that are becoming very relevant. As well as new initiatives underway, such as we saw with the mobilisations against the G20 and the People's Summit at Rio+20. Using the process of World Social Fora, the objective is to think about how to move towards a new phase, and commit to a deep renewal of the alterglobalisation movement.