Bé-Rammaj 

Nous souhaitons vous rencontrer d'ici la fin du mois de mars pour vous apporter plus d'information sur le pays, et vous dire de vive voix les difficultés de la réalisation du forum. Je vous remercie d'avance pour votre attention et  coopération. Bé-Rammaj 

1.                CONTEXTE

Le Tchad est situé au cœur de l’Afrique. Il s’étend sur 1 284 000 kilomètres carrés. Le désert et le sahel occupent 90 % de son territoire. La savane guinéenne, au sud du 10eme parallèle Nord, représente seulement 10 % du territoire national, soit 128 400 kilomètres carrés. La population tchadienne, caractérisée par sa jeunesse et son fort taux de croissance, s’élève à 11 millions d’habitants, dont 50,6 % de femmes, selon le recensement de 2009.  Les moins de 18 ans représentent 56 % de la population, et les moins de 25 ans 68 %. Le taux annuel de croissance démographique est de 3,6 %. La densité moyenne de 8,6 habitants au km² cache d’importantes inégalités dans les trois régions naturelles décrites plus haut. En effet, la densité de la savane guinéenne  par exemple, est quatre fois plus élevée que la moyenne nationale, tandis que celle de la région désertique est 1/9 de cette moyenne.. Les terres arables sont gravement menacées par la réduction drastique de la pluviométrie due au changement climatique, et par la poussée démographique.

 Le Tchad reste depuis des décennies un des pays les plus pauvres du monde, avec des indices de développement (IDH) les plus bas.  Les revenus pétroliers depuis 2003 n’ont aucun effet positif sur les conditions sociales. Avec un IDH de 0,392 en 2015, le Tchad est classé 186eme, juste avant l’Érythrée (187eme), la RCA (188eme) deux pays en guerre, et le Niger (189eme). Le produit intérieur brut par habitant (PIB/H) en 2014 est de 900 $US, soit 530 000 FCFA, tandis que le PIB/B du pays voisin, le Cameroun en 2013 est de 2400 $US soit 1 400 000 FCFA. L’espérance de vie au Tchad est de 49,07 ans en 2013, tandis que celle du Cameroun est de 58 ans, soit 9 ans de plus. Le taux d’alphabétisation des populations de plus 15 ans au Tchad est de 21 % en 2009 (UNESCO) ; celui du Cameroun est de 71 % en 2010 (UNESCO). Ces statistiques sont loin de décrire la désolation et la misère endémiques des populations dont plus de 50 % vivent en dessous du seuil de pauvreté absolue. Les populations rurales qui représentent encore plus de 70 % des habitants du pays  sont les plus pauv

2.                JUSTIFICATION DU FORUM SOCIAL

Le Bilan commun de pays  au Tchad (CCA) publié en 2000 par la Coordination Résidente des activités opérationnelles des Nations Unies  montre dans le tableau  ci-dessous que la pauvreté au Tchad s’explique par des manques en matière d’éducation et formation, de santé, de condition du milieu, de gouvernance, et d’économique  (page 123):

Le Bilan résume ses recommandations de la manière suivante ( p. 126) :

Le Tchad dispose des ressources abondantes et variées, mais elles sont peu ou pas du tout exploitées. Le système des Nations Unies aidera à valoriser ces ressources en appuyant des programmes fondés sur la pleine participation des populations. Ceci n’est possible que si le développement des ressources humaines est au cœur de toutes les préoccupations, car si l’homme n’est pas le centre et la finalité du développement, tous les efforts et appuis consentis, ou à consentir, ne pourront déboucher que sur la marginalisation et l’exclusion des pans entiers de la société.

A cet égard, la lutte contre la pauvreté doit embrasser les principales facettes de la société et intégrer les interventions cohérentes. La formulation et le monitoring d’une stratégie nationale de lutte contre la pauvreté s’inscrit dans cette approche que les Agences des Systèmes des Nations Unies se doivent d’appuyer et participer à la mobilisation des ressources en sa faveur. Elles devront notamment veiller à ce que les actions préconisées et les instruments développés s’adressent à la sphère socio-économique des pauvres, ceux du milieu rural en particulier, pour mieux contribuer à l’élargissement de leur palette des choix et des opportunités.

Le premier forum social au Tchad s’inscrit dans la démarche proposée dans le deuxième paragraphe ci-dessus,  à savoir aider le Gouvernement et ses partenaires nationaux à mieux identifier, et à préciser les principales facettes de la société qui  doivent être les cibles privilégiées des interventions et de la lutte contre la pauvreté. A ce titre, des thèmes transversaux du forum porteront, entre autres, sur : l’éducation, l’alphabétisation, la formation ; la santé de la population ; les populations rurales, les femmes, les enfants et les jeunes ; le marché de travail et les droits des travailleurs ; les libertés et droits des citoyens et de la presse ; la bonne gouvernance.

3.                OBJECTIFS ET DESCRIPTION DU FORUM

A.          Les objectifs

 Le forum social du Tchad se veut la réunion des femmes et des hommes, de tous âges et de toutes origines, pour échanger sur les difficiles  conditions de vie  dans ce pays, et sur des manières de les améliorer.  Plus spécifiquement, l’objectif du forum est que les participants retournent chez eux avec le ferme engagement de faire tout ce  qui est en leur pouvoir, individuellement et collectivement,  pour remédier aux manques ci-dessus, causes de la pauvreté endémique dans le pays.

B.                         

Description

Après l’énoncé des objectifs, la description du forum présente l’organisation et les activités. Il est très tôt de présenter les détails de l’organisation et des activités. Le plan ci-dessous s’inspire de celui du rapport final du Collectif du FSM 2016 de Montréal.

a.     structure organisationnelle, le personnel permanent et bénévole au Canada et au Tchad ;

b.     préparation détaillée du forum ;

c.      diffusion calendrier et programmation des activités ;

d.     couverture médiatique ;

e.      participants au forum, qualités, origines, et mobilisation ;

f.       groupes de travail, panels, conférences, forums, autres ;

g.     manifestations culturelles : marches,  arts, sports, musique ;

h.     logistiques et sa gestion ;

i.       services aux participants : visas, accueil; hébergements ;

j.       budget du forum ;

k.     bailleurs de fonds locaux, nationaux et étrangers.

4. Conclusion

La situation socio-économique du Tchad, un pays de l’Afrique centrale, se résume en ces quelques mots : ignorance, mauvaise santé, mauvaise économie, mauvaise gouvernance. Elle ne s’améliore pas malgré des revenus pétroliers substantiels de 2003 à 2015, et malgré des décennies d’importantes aides financières et techniques extérieures. Le Tchad reste depuis 26 ans l’un des cinq pays les plus pauvres du monde. Sa situation ne s’améliorera pas tant que les populations ne participeront pas à la définition des priorités, à la planification, et à la gestion des choses publiques. La décentralisation effective des institutions tarde à veni

Le premier forum social en 2018 est la première étape du processus de mobilisation et de participation des populations rurales et urbaines aux discussions des politiques économiques, sociales, culturelles et de bonne gouvernance. L’idée d’un forum  social au Tchad vient de deux Canadiens d’origine tchadienne. L’un a participé à titre de bénévole aux activités du Forum Social Mondial 2016 (FSM 2016) de  Montréal (Québec-Canada). Les deux Canadiens comptent beaucoup sur l’assistance et la participation active du Collectif de FSM 2016  de Montréal dans la préparation et la réalisation du Forum social au Tchad.