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REFLEXIONS SUR LA SITUATION DU PROCESSUS DES FORUMS SOCIAUX

 

 

Exposé de Gustave Massiah

Conseil International de Dhaka du 23 novembre 2011

 

 

 

Il ne s’agit pas d’une analyse exhaustive mais de quelques réflexions sur le rapport entre le processus du FSM et l’évolution de la situation mondiale. Pour cela nous partirons des événements associés au processus des forums sociaux dont nous avons eu connaissance depuis le Forum social mondial de Dakar en février 2011 et de ceux qui sont prévus en 2012, avant le prochain Forum social mondial de 2013. Il s’agit des 42 événements qui ont été signalés par les organisateurs et qui ont été repris sur le site du Forum social mondial.

 

Le processus des forums sociaux est à un tournant. Il continue à se déployer et à s’approfondir ; il connaît des succès et des difficultés. Il s’agit de prendre en compte les interrogations et les contradictions qu’il suscite. L’analyse des événements associés au processus permet d’y contribuer. Elle constitue en quelque sorte une vision interne du processus. Cette vision doit être complétée par une analyse de l’impact du processus sur la situation mondiale. Cette analyse fera l’objet des débats politiques que le Conseil International a décidé d’organiser à partir de sa prochaine session. L’analyse à partir des événements associés garde tout son intérêt ; elle permet de s’appuyer sur des faits qui doivent être vérifiés, discutés avec les organisateurs et les participants, interprétés par tous ceux qui le voudront. Le Conseil International de Dhaka a décidé de créer un groupe de travail, ouvert aux membres du Conseil qui souhaiteraient y participer, pour suivre et analyser l’ensemble des événements associés au processus des forums sociaux.

 

Pour apprécier l’état du processus par rapport à la situation mondiale, après avoir rappelé les événements associés au processus, proposons de distinguer : le rapport aux mouvements ; l’état du processus par grandes régions ; la manière de traiter de la crise structurelle et de peser sur elle.

 

 

Les évènements associés au processus

 

Il faut reconnaître un intense foisonnement d’événements associés au processus. Ces événements sont à priori aussi nombreux que ceux qui ont eu lieu entre le FSM de Belém et le FSM de Dakar. Mais ces événements sont beaucoup plus diversifiés et spécifiques que ceux qui avaient fait l’objet de l’Année globale d’action 2010. D’autant que par rapport à 2010, la crise s’est approfondie et que de nouveaux mouvements ont renouvelé les formes de mobilisation.

 

Pour les événements associés au processus, nous pouvons distinguer les propositions des assemblées de convergence du Forum social mondial de Dakar ; les forums sociaux régionaux et nationaux, thématiques et locaux ; les activités associées au processus ; les activités qui n’en sont pas directement issues mais qui ont des liens avec le processus. 

 

 

Les actions proposées par les assemblées de convergence

 

La première série d’événements associés au processus est composée des actions de mobilisation décidées par les assemblées de convergence qui ont clôturé le FSM de Dakar. Près d’une vingtaine d’actions sont identifiées sur le site du FSM. Plusieurs ont déjà eu lieu, notamment la journée de solidarité avec la Palestine, la semaine d’action pour l’éducation des filles et des femmes, la Campagne mondiale du droit à l’Habitat, la journée internationale des migrants, etc. Plusieurs de ces actions sont des mobilisations qui avaient été décidées par les réseaux internationaux qui ont convergé au Forum social mondial de Dakar et qui ont organisé les assemblées de convergence. Ces assemblées de convergence ont permis de discuter de ces propositions, de les amender, de les adopter et d’élargir les coalitions pour l’action sur chacune des propositions.

 

 

Les Forums sociaux régionaux et nationaux, thématiques et locaux

 

Plusieurs forums sociaux régionaux et nationaux ont eu lieu, notamment le Forum Mésopotamien, le Forum social maghrébin, le Bas Saint-Laurent social forum en septembre 2011,  le Forum social Afrique Australe, le Sommet des peuples à Nioro au Mali, le Forum social en Asie du Sud. D’autres sont programmés, notamment le Forum social Irakien, le Forum social Maghreb – Machrek, le 6ème forum pan amazonien en Bolivie, etc.

 

Des Forums thématiques sont programmés, notamment le Forum Economie sociale et solidaire au Québec, le Forum thématique de Porto Alegre, le Forum migrations à Oujda au Maroc, le Forum de l’éducation pour la transformation, le Forum mondial des médias alternatifs, le Forum mondial Science et Démocratie, le Forum pour la paix et la démilitarisation à Sarajevo, etc.

 

Il faut aussi noter les forums sociaux locaux dans certains pays : au Brésil le Forum social de Sao Paolo a été lancé en octobre 2011 ; en France la rencontre des forums sociaux locaux, qui sont environ soixante, est prévue en juillet 2012.  

 

 

Les événements associés au processus

 

Plusieurs événements associés au processus marquent la convergence entre différentes mobilisations et le processus des forums. Ils sont organisés par rapport au processus lui-même ou alors à l’occasion d’événements internationaux. C’est le cas par exemple le séminaire international sur le mouvement altermondialiste à paris en mai 2011, l’Assemblée internationale de Gênes en juillet 2011, la rencontre des dix ans de Forums sociaux européens à Florence en 2012.

 

Plusieurs événements se situent à l’occasion des négociations internationales sous la forme de sommets alternatifs ou de contre-sommets. Nous ne retenons que ceux qui sont organisés par des mouvements qui font explicitement référence au processus des forums sociaux et qui sont organisés en tenant compte de la méthodologie des forums sociaux. Citons les manifestations et sommets citoyens organisés, en France, contre le G8 au Havre, en mai 2011, et contre le G20, à Nice, en novembre 2011 ; le Sommet alternatif sur l’urgence climatique de Durban en décembre 2011 et, en préparation, le Sommet alternatif de l’eau à Marseille en mars 2012 et le Sommet alternatif en préparation pour Rio+20 en juin 2012 et qui sera préparé par le forum thématique de Porto Alegre en janvier 2012.

 

Il faut aussi signaler de nombreux événements qui ne sont pas directement liés au processus mais dans lesquels des mouvements organisateurs font référence explicitement au processus et les ont signalé pour les inscrire sur le site du FSM. Ils témoignent de la diffusion du processus des forums sociaux. Citons, par exemple, la Conférence internationale contre la guerre en Irak, l’Assemblée de ICAE à Malmö en juin 2011,  le Congrès de OCLAE en août 2011,  le Free music international festival à Porto Alegre prévu en 2012. Il s’agit pour ces événements et d’autres très nombreux de préciser leur rapport au processus des forums sociaux.

 

 

La situation des mouvements

 

Les mouvements sociaux et citoyens se sont renforcés depuis 2008. Ils sont toujours confrontés à la question des débouchés politiques qui dépend des situations dans les différents pays et dans les grandes régions. Dans ce qui suit, nous nous contenterons d’examiner l’évolution des rapports des mouvements avec le processus des forums sociaux. De ce point de vue, on peut distinguer les mouvements qui sont toujours au cœur du processus, les mouvements de la première heure qui prennent des distances avec le processus et les nouveaux mouvements qui ne sont pas (encore !) fortement liés au processus.

 

Le noyau du processus des forums sociaux est constitué d’un ensemble de mouvements qui s’est constitué au cours des dix dernières années et qui continue à porter le processus. Il s’agit des mouvements qui ont été des organisateurs de forums sociaux mondiaux (Porto Alegre, Mumbai, Bamako, Caracas, Karachi, Nairobi, Belém, Dakar) et qui jouent un rôle actif dans le Conseil International. Il s’agit aussi de ceux qui ont organisé des Forums sociaux régionaux liés souvent à des sessions importantes du Conseil International (Abuja, Montréal, Parme, Rabat, Mexico, Copenhague, Paris, et tout récemment Dhaka).

 

Les discussions sont nombreuses entre ces mouvements sur l’orientation du processus, notamment sur la place des mouvements sociaux, le rôle des ONG, les relations avec les partis, l’appréciation du rôle de certains gouvernements, le rapport avec les nouveaux mouvements, etc.

 

Certains des mouvements qui ont joué un rôle important au début sont moins présents et actifs. Certains étaient très ancrés dans les premières régions du processus, en Amérique latine et en Europe du Sud ; ils sont moins à l’aise avec l’élargissement linguistique et culturel. D’autres sont attentifs aux débats dans certains réseaux mondiaux par rapport à la situation mondiale (par exemple, la Confédération Syndicale Mondiale et La Via Campesina) qui sont partagées, sous des formes différentes, sur leur positionnement international ; ce qui se traduit par l’implication différente de certains syndicats et certains mouvements paysans. D’autres encore s’interrogent sur l’épuisement du cycle des forums sociaux mondiaux par rapport aux nouveaux mouvements.

 

La question du rapport avec les nouveaux cycles de luttes et de mouvements est essentielle. Distinguons cinq mouvements qui nécessitent une attention particulière :

-       Tout d’abord, les mouvements en Tunisie et en Egypte ; les printemps arabes l’ensemble du cycle des luttes dans la Région Maghreb et Machrek. Le Forum social mondial 2013 sera un moment très important de convergence.

-       Ensuite les mouvements des indignés, particulièrement en Espagne, au Portugal et en Grèce. Il y a de nombreuses convergences, notamment sur les mots d’ordre et sur la culture politique. La recherche de convergence va de pair avec une réflexion sur l’évolution de ces mouvements et sur ce qu’ils apportent dans la mise en avant de l’impératif démocratique.

-       De même, les mouvements des Occupy, principalement Occupy Wall-street et les 53 villes américaines, mais aussi Occupy Montréal, Occupy London, Occupy Tokyo nous interrogent sur les capacités de mobilisation par rapport au capitalisme financier. De ce point de vue les leçons de l’United States Social Forum et la priorité à une approche par les grass-roots est une forme majeure de convergence.

-       Enfin, il faut noter le mouvement très important des jeunesses scolarisées et des Universités en Grande-Bretagne, au Chili, en Croatie, au Sénégal, au Togo qui ne fait que commencer, à la mesure des dégâts pour la jeunesse de l’accentuation des politiques néolibérales.

 

Tous ces nouveaux mouvements prolongent et renouvellent le mouvement altermondialiste. C’est un défi auquel il faudra probablement répondre par une mutation du mouvement qu’il faut être prêt à accepter. 

 

Le Conseil International de Dhaka a mis l’accent sur la nécessité d’inviter tous les mouvements qui ont construit le processus et les nouveaux mouvements à participer au débat politique sur son évolution.

 

 

L’état du processus dans les grandes régions

 

Le processus s’est élargi et s’est diversifié suivant les grandes régions. Il n’a pas gagné pour autant en visibilité à l’échelle mondiale. Il s’est en quelque sorte, pour les médias internationaux, banalisé ; il est devenu une référence habituelle mais a perdu l’effet de surprise qu’il avait il y a dix ans.

 

En Amérique Latine, le processus est toujours très présent au Brésil, en Amérique andine, au Mexique. Deux questions restent très discutées. L’une est celle du rapport des mouvements aux gouvernements qui se définissent comme proches des altermondialistes (Bolivie, Brésil, Equateur, Paraguay, Venezuela) ou qui défendent des positions progressistes. L‘autre est celle de l’appréciation d’une large partie de la gauche latino-américaine par rapport aux printemps arabes. D’une part, ces insurrections sont lues à travers les manipulations des Etats-Unis et de l’Otan. D’autre part, elles sont relativisées dans leur radicalité du fait de l’absence de partis révolutionnaires.   

 

En Amérique du Nord, le mouvement se consolide. Le processus des forums est en phase avec les mouvements « occupy ». La question qui est posée est celle de la montée en puissance du mouvement néoconservateur à travers notamment les tea-party. Elle rencontre une autre question, celle du déclin de l’hégémonie des Etats-Unis qui ne signifie aucunement celle de l’impérialisme états-unien qui pourrait en être exacerbé. Au Canada, le gouvernement développe une politique néolibérale agressive. Le processus des forums reste très vivace au Québec et une possibilité de Forum social canadien est envisagée.

 

C’est dans la région Maghreb – Machrek que le processus des forums a pris une grande ampleur. Il a pris beaucoup de force en Palestine depuis le Forum mondial de l’éducation en Palestine et les journées de solidarité avec la Palestine. Il est très présent au Kurdistan avec le Forum social Mésopotamien, et en Irak avec la préparation du Forum social Irakien. Il est présent de manière moins marquée en Turquie. Il est très présent au Maghreb. Le Forum social mondial 2013, en Tunisie ou en Egypte, sera l’occasion de renforcer encore le processus et d’avancer sur la convergence avec les printemps arabes. En 2012, une série d’événements associés et de forums sous-régionaux et thématiques devrait préparer une forte mobilisation.

 

En Afrique, après le forum social mondial de Dakar, il y a eu plusieurs événements, notamment le forum en Afrique australe, le Sommet des peuples à Niori au Mali. Il faut aussi souligner les fortes liaisons entre les mouvements en Afrique du Nord et en Afrique sub-saharienne, renforcées par le travail commun entre le Forum social africain et le Forum social Maghreb – Machrek.

 

En Europe, la situation est marquée par la cohabitation de très fortes résistances et de grands moments de luttes au cours des deux dernières années (en Italie, en France, en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Grande Bretagne, …) avec une offensive d’une grande violence du capitalisme financier qui impose des politiques néolibérales au risque d’une récession marquée en Europe. Les privilèges sont sauvegardés et la crise de l’Euro se transforme, après le sauvetage répété des banques, par une crise de la dette publique. Le désenchantement européen combine une crise financière et économique avec une remise en cause géopolitique majeure. Les mouvements qui soutiennent le processus des forums sont partagés par rapport à la manière de faire face à la régression sociale et à la montée de la droite extrême. Les mouvements des indignés qui partent de l’Espagne démontrent une capacité de résistance renouvelée et de profondes interrogations sur les formes d’émancipation.    

 

En Asie, il faut distinguer plusieurs sous-régions.

En Asie du Sud, le Forum social d’Asie du Sud a montré que le processus garde une forte influence au Pakistan et au Bangladesh, et de manière importante au Sri lanka et au Népal. L’Inde a joué un rôle capital dans la mutation du processus avec le Forum de Mumbaï. Ces dernières années, les mouvements ont gardé une forte présence mais ont perdu en visibilité du fait de l’évolution politique indienne.

En Asie du Sud Est, nous avons peu d’informations sur la situation des mouvements liés au processus, malgré l’existence de mouvements actifs en Malaisie, aux Philippines, en Indonésie, en Thaïlande.

Au Japon, il existe plusieurs mouvements qui se réfèrent au processus des forums sociaux. Ils ont été très présents dans les mobilisations qui ont suivi le tsunami et Fukuyima.

En Chine, il y a des résistances sociales très importantes, même s’ils ne prennent pas la forme des mouvements sociaux qui existent dans d’autres pays.

 

 

Le rôle du processus des FSM par rapport à la crise et à la situation mondiale

 

C’est la question principale, celle de la raison d’être du processus des forums sociaux.

 

Pour la crise financière, le processus des forums a marqué un succès idéologique. Ce sont les analyses et les propositions défendues dès les années 2001 dans les premiers forums de Porto Alegre qui se sont imposées comme les seules références crédibles (analyse structurelle de la crise, taxe sur les transactions financières, contrôle de la finance, suppression des paradis fiscaux, fiscalité redistributive, etc.)

Ce succès a été confirmé par l’échec des rencontres du G8 et du G20. Mais ce succès ne s’est pas traduit par des victoires politiques et un infléchissement des politiques sociales. Il a suscité de nouveaux mouvements avec notamment Occupy Wall street dont on ne mesure pas encore l’impact sur les politiques possibles.

 

Pour la crise écologique, les mobilisations ont été fortes avec les manifestations et le sommet alternatif à Durban à l’occasion de la Conférence climatique. Pour l’instant, les négociations ont été un échec et marquent une régression par rapport aux mesures nécessaires. Les prochaines mobilisations sont celles du Sommet alternatif de l’eau à Marseille en mars 2012 et le Sommet des peuples de Rio+20 en juin 2012.

 

Pour la crise géopolitique, le sommet alternatif du G20 en novembre 2012 a alimenté dans les mouvements la discussion sur le basculement du monde. Elle porte sur l’appréciation de la crise de l’hégémonie des Etats-Unis et de l’évolution de l’impérialisme occidentale. Une des discussions a porté sur la montée de ce que l’on appelle les pays émergents, le Brésil, la Chine et l’Inde et sur le rôle qu’ils pouvaient jouer sur la scène internationale. La question posée est celle du rôle que pourraient jouer les mouvements sociaux des pays émergents. L’autre question est celle de l’ouverture d’une nouvelle phase de la décolonisation.

 

 Pour la crise démocratique, le processus des forums sociaux a mis en avant depuis le début l’impératif démocratique. Les interrogations sur la démocratie sont vraiment aigues. Elles ont été renouvelées par le mouvement des indignés. Une des questions porte sur les élections. Alors que certains en attendent toujours un dénouement avec le passage des mouvements aux partis, d’autres, sans les négliger pour autant d’un point de vue tactique, considèrent que les élections ne constituent pas la question et encore moins la solution aux problèmes réels des couches populaires. Elle porte aussi sur le rôle des partis dans la prise du pouvoir et la transformation sociale.

 

Le rapport aux organisations politiques et aux gouvernements est une question récurrente dans le processus des forums. Le rapport au politique traverse les mouvements. Il se décline différemment suivant les échelles. A l’échelle mondiale, comment passer des succès dans les idées par l’épuisement du néolibéralisme révélé par la crise à des victoires politiques ? D’autant que les marchés financiers, instrumentalisant les Etats ont durci le contrôle des institutions internationales.

Au niveau des grandes régions, les avancées sont plus culturelles que politiques ; c’est à ce niveau que les mouvements peuvent jouer un rôle d’aiguillon. C’est au niveau national que se dénouent les situations politiques, que se définissent les rapports avec les gouvernements et les partis politiques. C’est dans chaque pays que les mouvements se partagent en fonction des situations.

 

Le processus des forums sociaux a multiplié les propositions et construit un espace de débat et d’élaboration des alternatives. Une partie de ces propositions concerne les mesures immédiates à prendre par rapport à la crise financière et à l’hégémonie néolibérale. D’autres propositions concernent des mesures immédiates qui permettraient des améliorations pour les couches populaires et qui pourraient être portées par des fractions modernistes de l’ « establishement » conscientes des impasses et des dangers du néolibéralisme. Dans le processus des forums sociaux, l’élaboration la plus importante porte sur les propositions qui ouvrent sur le dépassement du capitalisme. Cette élaboration a beaucoup progressé depuis 2008, depuis le Forum social mondial de Belém ; elle constitue un renouvellement du processus des forums sociaux.