http://balkans.courriers.info/article24101.html

Le Courrier des Balkans
Grèce : les garde-côtes ont-ils provoqué le naufrage du bateau de réfugiés
syriens en Mer Égée ?
Correspondance particulière
Sur la Toile :
<http://balkans.courriers.info/>
Mise en ligne : vendredi 24 janvier 2014
Dans la nuit de lundi, un bateau de pêche convoyant 28 réfugiés, a fait
naufrage en Mer Égée, non loin de l’île de Farmakonisi. Bilan : douze
morts, principalement des femmes et des enfants. Les témoignages des
survivants sont accablants pour les garde-côtes grecs, qui auraient
délibérément fait chavirer le bateau en le remorquant à grande vitesse en
direction des eaux territoriales turques.

Par Ermal Bubullima
[image: JPEG - 24.6 ko]*Le témoignage accablant des survivants*

Très tôt le matin du 21 janvier, un bateau de pêche surchargé, avec 28
personnes à bord, est entré dans les eaux territoriales grecque, près de
l’île de Farmakonisi <http://fr.wikipedia.org/wiki/Farmakonisi>, dans le
Dodécanèse. Pour la suite des événements, il existe deux versions tout à
fait contradictoires...
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*Retrouvez nos dossiers :• Immigration clandestine : les Balkans,
antichambre de l’UE
<http://balkans.courriers.info/spip.php?page=dossier&id_article=18712>• La
Grèce face au défi de l’immigration clandestine
<http://balkans.courriers.info/spip.php?page=dossier&id_article=16688>*
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La version officielle, reprise par les médias grecs pro-gouvernementaux,
est que le bateau aurait tenté de se dérouter, alors que la garde côtière
essayait de le remorquer vers le port le plus proche, au milieu d’une mer
formée avec un vent frais de six beauforts. Malgré les efforts des gardes,
il n’a pas été possible de sauver le bateau et ses passagers. Ce scénario
tragique n’a, hélas, rien d’inhabituel : depuis août 2012, 136 réfugiés
afghans et syriens ont trouvé la mort en Mer Égée.

Cependant, les survivants du drame relatent une histoire très
différente<http://www.youtube.com/watch?v=GzlS7eNZ_fQ>.
Dès que le bateau à été identifié, la garde côtière à décidé de refouler
les réfugiés et de remorquer le bateau en direction des côtes turques, en
fonçant à très grande vitesse sur une mer formée. Pire encore, des
survivants ont affirmé à des agents du Haut Commissariat aux Réfugiés
(UNHCR) que les gardes repoussaient les personnes tombées à l’eau qui
essayaient de monter sur la vedette. Ils auraient même frappé ceux qui
tentaient de faire passer des gilets de sauvetage. En effet, le bateau de
pêche aurait été soulevé sous l’effet de la vitesse, avant de chavirer. Le
bilan est très lourd : douze morts, dont neuf enfants et leurs mères. La
plupart des victimes ont été prises au piège dans la cabine du bateau.
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*Retrouvez nos reportages, réalisés en partenariat avec Mediapart dans le
e-book : Balkans. Les routes des migrants
<http://www.mediapart.fr/journal/ebook/balkans-les-routes-des-migrants> *
3 euros, disponible dans les formats : eBook pour smartphone et tablettes
(iPhone, iPad et Android - format ePub), eBook pour Kindle (format Mobi).
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L’affaire à pris un tournant politique quand le ministre de la Marine
marchande, Miltiadis Varvitsiotis, très irrité par les déclarations
critiques du Commissaire du Conseil de l’Europe aux Droits de la personne
Nils Muiznieks, s’est lâché devant les caméras : « Muiznieks et certains
autres veulent créer un scandale politique en Grèce ». Le ministre a assuré
que la garde côtière avait fait de son mieux pour sauver le plus possible
de personnes, compte tenu des conditions de navigation difficiles et du
fait que « ces gens [les réfugiés] n’avaient pas l’habitude de la mer ».
« Personne ne veut ouvrir en grand les portes et octroyer l’asile à tous
les immigrants qui se présentent dans ce pays », a-t-il ajouté, en assurant
que les autorités grecques avaient sauvé plus de 3.500 personnes menacées
de faire naufrage.

Il y a quelque temps, l’actuel ministre de la Santé, Adonis Georgiadis,
quand il était député du parti d’extrême droite LAOS, avait demandé au
Parlement grec d’ouvrir une enquête sur le coût de ces sauvetages en mer
d’immigrants illégaux. Depuis le début de la crise en Syrie, le nombre des
réfugiés qui tentent de gagner l’Europe via la Grèce ne cesse d’augmenter,
et le système de gestion des flux migratoires Dublin
II<http://balkans.courriers.info/article21719.html> n’a
fait que rendre plus brutale les politiques sécuritaires visant à empêcher
l’arrivée de nouveaux arrivants. Avec de tragiques conséquences.
Réagir à cet article<http://balkans.courriers.info/spip.php?page=forumart&id_article=24101>

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CHERBIB Mouhieddine
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