VIDEOS. Manif pro-palestinienne à Paris : d'importants dégâts et 38 interpellations
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Memed Celine
on Jul 19, 2014 08:44 PM
VIDEOS. Manif pro-palestinienne à Paris : d'importants dégâts et 38 interpellations
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Lyse Le Runigo avec Céline Carez | Publié le 19.07.2014, 14h52 | Mise à jour : 21h25
Des manifestants ont jeté
des projectiles, des pierres et des bouteilles sur les forces de l'ordre à la fin de la manifestation interdite, samedi à Paris, en soutien aux
Palestiniens. Les policiers ont répliqué avec des gaz lacrymogènes.
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Trente-huit personnes ont été interpellées et 14 policiers ont été blessées au cours de la manifestation de soutien aux Palestiniens de Gaza, qui a rassemblé plus d'un millier de participants ce samedi après-midi dans le nord de Paris avant de dégénérer en affrontements avec les forces de l'ordre et d'être dispersée par la police.
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La situation était toujours tendue dans le nord de Paris en début de
soirée et l'air irrespirable en raison de nombreux tirs de gaz
lacrymogène. Les boulevards autour de Barbès étaient recouverts de bris
de glace, entre abribus et cabines téléphoniques détruites, et deux
camionnettes de la RATP étaient calcinés au milieu de la chaussée, ainsi
que des poubelles. La chaussée était également jonchée de plaques de
bitumes arrachées. «Une scène de guerre», commente un piéton choqué en
constatant les dégats après coup.
Dans la soirée, la maire de Paris Anne Hidalgo a condamné «avec la plus
grande fermeté» les violences qui se sont déroulées dans le XVIIIe
arrondissement. «Rien ne peut justifier ces agissements et la
dégradation d'équipements publics qui sont le bien commun des
parisiens», écrit-elle. Elle appelle «à l'apaisement et à l'expression
pacifique».
Manuel Valls, en déplacement sur le Tour de France a également réagi aux débordements en marge de la manifestation.
VIDEO.Valls : «On ne peut pas importer le conflit du Proche-Orient en France»
Alors que la manifestation pro-palestinienne a été interdite et que François Hollande ainsi que le préfet de police de Paris ont multiplié les mises en garde, plusieurs milliers de personnes s'étaient rassemblées samedi après-midi dans le quartier de Barbès, dans le nord de Paris. Selon des sources
policières, ils étaient au moins un millier à braver l'interdiction.
Pour les organisateurs, entre 5.000 et 10.000.
Vers 16h30, les forces de l'ordre ont commencé à disperser la foule
suite à des affrontements entre policiers et manifestants. Des groupes
de manifestants ont jeté des projectiles, des cailloux et des bouteilles
sur les forces de l'ordre, qui ont répliqué en lançant des gaz
lacrymogènes, entre Chateau Rouge et Barbès.
Dans une grande confusion, les manifestants, parmi lesquels beaucoup de
jeunes hommes, se sont dispersés dans les rues du quartier, croisant des
familles parties faire leurs courses ou des touristes ébahis non loin
du Sacré Coeur. Dans un bruit assourdissant de pétards et de sirènes de
police, des passants étaient en pleurs, un mouchoir ou un foulard sur le
visage. Bars et commerces, rapidement pris d'assaut, ont baissé leurs
rideaux et replié leur terrasse dans la panique.
En fin d'après-midi, une vingtaine de manifestants, certains portant le
drapeau palestinien sur les épaules, jetaient sur les forces mobiles de
grosses pierres récupérées sur un chantier. D'autres cassaient un
trottoir pour récupérer des pavés.
VIDEO. Affrontements lors de la manifestation pro-palestinienne à Paris
Des policiers des brigades anti-criminalité du Val-de-Marne et de
Seine-Saint-Denis ont dû être appelés en renfort dans l’après-midi. Vers
17h30, les forces de l'ordre avaient déjà interpellé 14 personnes pour
violence contre les forces de l'ordre, outrage, jets de projectiles et
tirs de mortier.
Selon des photos et des témoignages postés sur Twitter, des casseurs ont
défoncé «le goudron pour faire des projectiles». Selon notre reporter
présent sur place, certains manifestants avaient allumé des feux de
bengale et des casseurs étaient présents. D'autres manifestants
s'étaient installés sur des échafaudages.
Vers 15h15, une partie du cortège a commencé à remonter vers la porte de
Clignancourt alors que de nombreux magasins, dont la célèbre enseigne
Tati, ont choisi de fermer leurs portes. Plusieurs avenues ont par
ailleurs été coupées à la circulation, provoquant des embouteillages.
Une enfilade de camions et des grilles anti-émeutes bloquaient une
partie du boulevard Barbès et du boulevard Magenta. Vers 15h40, en
revanche, la station de métro Barbès était toujours accessible.
Un important dispositif de sécurité a été déployé. Les commissaires
normalement en weekend ont été réquisitionnés et l'Etat major suit les
mouvements de foule à l'aide de caméras de surveillance. Les
manifestants ont aussi leur propre service de sécurité, dont les hommes
arborent un brassard orange au bras.
Aux cris de «Nous sommes tous des Palestiniens», «Non au blocus de
Gaza» ou «Israël assassin, Hollande complice», la foule compacte de
manifestants s'était installée sur le carrefour non loin de la gare du
Nord dès 14h30. «Que la manifestation soit autorisée ou non, il va y
avoir des centaines ou des milliers de jeunes qui vont converger vers
Barbès samedi», avait prévenu vendredi Alain Pojolat, du Nouveau parti
anticapitaliste (NPA), seul parti politique à avoir maintenu son appel
au rassemblement.
«C'est l'interdiction qui nous a donné envie de venir», ont expliqué
Louisa et Mourad, 26 et 27 ans. «Ce qui se passe à Gaza est très grave
et on nous empêche de crier notre colère en manifestant.»
Au moins deux drapeaux israéliens ont été déchirés et brûlés, sous les
applaudissements de la foule. En tête du cortège, de jeunes hommes,
keffiehs sur le visage, défiaient les CRS en les filmant avec leurs
smartphones, avant les premières altercations.
Vendredi, la justice avait confirmé l'interdiction de cette
manifestation par la préfecture de police de Paris, prise dans «dans un
souci d'apaisement des tensions» après des heurts lors d'une précédente
manifestation. En début d'après-midi, c'est depuis le Tchad que François
Hollande est montré au créneau. «Quelle est ma responsabilité ? Laisser
s'affronter des citoyens français selon leur religion, leur préférence
?» avait lancé le président de la République, prévenant «que ceux qui
veulent encore manifester prendront toutes leurs responsabilités».
D'autres manifestations prévues ce week-end dans certaines grandes
villes de province n'ont pas fait l'objet d'une interdiction
préfectorale. Selon les chiffres de la police 4000 personnes ainsi
défilé samedi après-midi à Lyon, 3000 personnes à Marseille, 1 500 à
Avignon et 1300 à Strasbourg. On a aussi défilé à Saint-Etienne ou
Clermont-Ferrand.
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