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Les Pays-Bas civilement responsables de plus de 300 morts à Srebrenica

from Memed Celine on Jul 25, 2014 09:34 AM
Les Pays-Bas civilement responsables de plus de 300 morts à Srebrenica
Publié le 16.07.2014, 21h09 

http://www.leparisien.fr/flash-actualite-monde/les-pays-bas-civilement-responsables-de-plus-de-300-morts-a-srebrenica-16-07-2014-4005951.php      
 
Des femmes bosniaques, membres de l'association des mères de Srebrenica, à La Haye le 16 juillet 2014 | BartMaat  1/2  
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L'Etat néerlandais est civilement responsable de la mort de plus de 300 musulmans à Srebrenica en 1995 pendant la guerre en Bosnie, a estimé mercredi le tribunal de La Haye, selon lequel les 
soldats néerlandais n'auraient pas dû évacuer ces hommes de la base où 
ils s'étaient réfugiés.
Cette décision est potentiellement lourde de 
conséquences pour les missions de l'ONU: c'est ici l'Etat qui a envoyé 
les troupes qui est tenu responsable des agissements de ses soldats 
alors que ceux-ci opéraient sous mandat de l'ONU, qui bénéficie d'une 
immunité statutaire. 
A la mi-juillet 1995, les forces 
serbes de Bosnie menées par le général RatkoMladic ont tué près de 
8.000 hommes et garçons musulmans en quelques jours à Srebrenica (est de la Bosnie) dans ce qui est considéré comme le pire massacre en Europe 
depuis la Seconde Guerre mondiale.
Or, dans l'après-midi du 13 
juillet 1995, alors que les troupes de RatkoMladic massacraient depuis 
de nombreuses heures, les soldats du bataillon "Dutchbat" ont évacué 
plus de 300 hommes bosniaques réfugiés dans la base militaire 
néerlandaise près de Srebrenica, à Potocari.
"Le Dutchbat n'aurait 
pas dû laisser partir les hommes", a assuré la juge LarissaElwin: "ils 
auraient dû tenir compte de la possibilité que ces hommes seraient 
victimes de génocide".
L'ex-adjudant du DutchbatWimDijkema, cité 
par la télévision néerlandaise NOS, a qualifié le jugement de 
"ridicule". Il assure que les médecins les avaient informés de la 
propagation de maladies contagieuses dans la base.
Après avoir 
"évalué les risques", le Dutchbat a décidé de les évacuer car des 
autocars de femmes et enfants bosniaques précédemment évacués de la zone "étaient arrivés sains et saufs dans le centre de la Bosnie". 
"Le monde entier avait les yeux rivés sur la Bosnie, que pouvait-il arriver à ces hommes?", a ajouté l'ex-adjudant.
- "Protection de l'ONU" -
"Je
 suis préoccupé par le message que cela (cette décision, ndlr) envoie au sujet de la responsabilité des forces onusiennes de maintien de la paix chargées de protéger les gens des crimes les plus graves", a déclaré 
Richard Dicker, de l'ONGHumanRightsWatch. "Cette responsabilité doit 
être assumée au plus haut niveau".
En septembre, les Pays-Bas étaient devenus le premier Etat tenu responsable des actes de ses propres 
soldats opérant sous le mandat des Nations unies.
Dans une affaire similaire, la justice néerlandaise avait estimé que l'Etat était responsable de la mort de 
trois Bosniaques à Srebrenica, eux aussi tués après avoir été chassés de la base militaire. Le gouvernement a promis d'indemniser leurs proches à hauteur de 20.000 euros chacun.
Lors
 de sa prise, l'enclave de Srebrenica était placée sous la protection de l'ONU. Faiblement armés et peu nombreux, les Casques bleus néerlandais 
n'avaient pas résisté. Ils étaient réfugiés dans une base avec environ 
5.000 musulmans des villages environnants, principalement des femmes.
"Le
 tribunal a estimé que l'Etat néerlandais n'est pas responsable de la 
chute de l'enclave en elle-même", a pour sa part souligné le ministère 
néerlandais de la Défense dans un communiqué.
Car les juges ont 
débouté les plaignantes, des mères et épouses de victimes, dans le reste
 de leurs requêtes: La Haye ne peut être tenue responsable de la mort de
 tous les musulmans tués à Srebrenica.
"Beaucoup de réfugiés de sexe 
masculin ne se sont pas enfuis vers Potocari mais vers les bois 
avoisinant Srebrenica et la cour considère que le Dutchbat ne peut être 
tenu responsable de leur destin", a affirmé la juge.
- "On n'accepte pas" -
Il
 était également "raisonnable" de ne laisser entrer que 5.000 réfugiés 
sur la base militaire néerlandaise les conditions sanitaires n'y étant 
pas suffisantes, selon la même source.
Dans la salle d'audience, le 
jugement a été accueilli par un mélange de protestations, de signes de 
satisfaction et de larmes par les "Mères de Srebrenica" qui avaient fait
 le déplacement. Elles se disent "partiellement satisfaites" et 
envisagent un appel.
"La base militaire était si grande que tout le 
monde aurait dû être accepté à l'intérieur", a déclaré à l'AFP Munira Subasic, l'une des Mères de Srebrenica, entre quelques larmes.
Le 
maire de Srebrenica a pour sa part déclaré à l'agence Fena: "le mandat 
du bataillon néerlandais n'était pas de protéger la base, mais toute la 
zone démilitarisée de Srebrenica, et tous ses habitants".

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