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Fwd: expulser tue (RESF) - Calais: L’accueil des sans-papiers à nouveau en question

from Union Nsp on Aug 25, 2014 08:07 AM
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De : <csp59@...>
Date : 25 août 2014 09:37
Objet : expulser tue (RESF) - Calais: L’accueil des sans-papiers à nouveau
en question
À :


  EXPULSER TUE !

24 août 2014 |  Par RESF

*Expulser tue*

Abdelhak Goriada, un Algérien de 51 ans, en France depuis 18 ans, père d’un
enfant français de 6 ans, a été tué le 19 août alors qu’il était conduit à
l’avion à Roissy par les expulseurs professionnels de l’UNESI.

La mort par asphyxie d’un sans-papier dans le fourgon qui le conduisait à
l’avion est révélatrice de la violence des expulsions, même si toutes ne se
terminent pas de façon aussi tragique. Les éventuels antécédents
judiciaires de Monsieur Goradia, invoqués ici ou là,  sont hors sujet. Nous
savions que la prétendue suppression de la « double peine » sous Sarkozy
était une mauvaise plaisanterie et qu’elle reste en vigueur sous la
présidence de Hollande. Mais que l’on sache, la peine de mort n’a pas été
légalement rétablie dans les trajets conduisant du centre de rétention à
l’aéroport. La violence ordinaire des expulsions se manifeste contre les
déboutés du droit d’asile, parents d’élèves, lycéens et enfants compris.
Nous en avons eu l’illustration avec le traitement infligé au lycéen
Khatchick Kachatryan[1], aux familles Babayan[2], Topalli[3], Manoukian[4]…

Comme ils le font régulièrement après un premier refus d’embarquement,  les
expulseurs ont professionnellement « préparé » (c’est le terme en usage)
leur victime : menotté dans le dos, jambes entravées, cagoule et casque sur
la tête, étranglé pour l’empêcher de crier selon des techniques précises
enseignées aux expulseurs[5]. Abdelhak Goriada est parti en bonne santé,
il  est arrivé mort. Selon la police, il aurait fait « une crise cardiaque
» et « malgré les secours prodigués, il est décédé ». Il faut croire qu’à
l’UNESI[6] on est meilleur dans l’étranglement que dans le massage
cardiaque.  Son autopsie révèle qu’il serait mort « par asphyxie et
régurgitation gastrique » et une enquête pour homicide involontaire a été
ouverte.

Aussitôt, des informations ont été livrées à la presse sur le passé de la
victime : il aurait été condamné plusieurs fois pour escroquerie à la carte
bancaire et aurait fait de la prison. Et alors ?  Est-ce une raison pour le
tuer ?  Pour l’expulser et le priver définitivement de son enfant et son
enfant de son père ? A ce compte-là, quel châtiment pour Cahuzac, Guéant,
Pasqua, Balkany et quelques autres ? Le découpage à la scie circulaire en
place publique ?

C’est en réalité le réflexe honteux de tout ministre de l’Intérieur qui se
respecte : aller fouiller les poubelles et les fichiers de police pour
salir ceux dont la situation pose un problème, encore plus quand ils sont
étrangers.  Valls l’avait fait à grand échelle avec Léonarda, Sarkozy,
Hortefeux, Besson et Guéant s’y sont complus pendant dix ans, Cazeneuve et
ses services leur emboîtent le pas.

Mais cela ne change rien à la réalité : au-delà de l’humiliation et de
l’extrême violence morale que constitue chaque expulsion, nombre d’entre
elles s’accompagnent de violences physiques et de brutalités dont beaucoup
de passagers, de membres d’équipages et d’anciens expulsés eux-mêmes
peuvent témoigner.

Il en va d’ailleurs de même des arrestations de sans papiers. La vidéo
récente de l’interpellation d’une jeune femme descendue de force sur trois
étages en présence du secrétaire général de la préfecture de Nancy le
prouve. La politique de violence à l’égard des immigrés mise en place par
Sarkozy et poursuivie avec zèle par Valls conduit nécessairement à de tels
actes même si, heureusement, ils n’ont que rarement une issue fatale. En
réalité, ce ne sont pas les violences qui sont exceptionnelles, c’est le
fait qu’elles soient établies publiquement.

Pourquoi les expulseurs de l’UNESI et ceux qui procèdent aux rafles de sans
papiers ne sont-ils pas équipés de caméras comme le sont certains policiers
qui patrouillent dans les quartiers dits difficiles ?

Un tel équipement serait, à coup sûr, un moyen de freiner la brutalité de
certains policiers mais, en réalité, le seul et véritable moyen de bannir
la barbarie serait de décider enfin de mener une politique humaine,
généreuse et utile à tous, à l’égard, entre autres, des sans papiers.

Expulser tue. Même si ce n’est pas toujours par asphyxie de l’expulsé, les
reconduites à la frontières sont une violence qui tue, traumatise parents
et enfants. Ne pas le reconnaître nuit gravement à la santé démocratique
d’une société.



Pablo Krasnopolsky                  Richard Moyon

http://blogs.mediapart.fr/blog/resf/240814/expulser-tue

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 transmis par RESF Un sans-papier en instance d’expulsion meurt dans un
fourgon de la Police de l’Air et des Frontières + témoignages

Article mis en ligne le dimanche 24 août 2014

Jeudi 21 août 2014 à 21h, un homme sans-papiers est décédé alors qu’il
était conduit par les flics à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle pour être
expulsé vers l’Algérie. Il avait réussi à refuser une première fois son
expulsion le 16 août dernier et il ne voulait pas être expulsé de France où
il a ses attaches familiales. Selon la version policière, c’est dans le
fourgon en arrivant à l’aéroport qu’il serait décédé d’« une crise
cardiaque ». Comme toutes les personnes mortes entre les mains des flics !
A 19h, M. G se portait parfaitement bien et 2 heures plus tard, il était
mort… Circonstances plus que troubles. Il y a 6 ans, le 21 juin 2008, au
CRA de Vincennes, Salem Souli décédait lui aussi d’ « une crise cardiaque »
selon la police. En réalité, M. Souli, qui était asthmatique, n’avait pas
reçu les soins dont il avait besoin. Le lendemain, les retenus s’étaient
révoltés et le CRA de Vincennes était parti en fumée. Les frontières tuent
: des milliers de personnes sont mortes en traversant la méditerranée,
d’autres décèdent lors de leur expulsion : on se souvient de Semira Adamu
étouffée avec un coussin par les flics en Belgique en 1998 ou encore en
2010 de Jimmy Mubenga tué par des agents de sécurité dans l’avion qui
devait l’expulser de Londres à Luanda. En France, plusieurs sans papiers
sont morts assassinés par la PAF comme Ricardo Barrientos en décembre 2002
ou Mariame Getu Hagos en janvier 2003.



*Arrêt des expulsions !Régularisation de tous les sans-papiers !Liberté de
circulation et d’installation !*

*Témoignages de personnes sans papiers enfermées à Vincennes en même temps
qu’Abdelhak, le monsieur qui est décédé :*

*Vendredi 22 août 2014, centre de rétention de Vincennes*

*Témoignage 1*
« Vers 18h, les flics ont dit à Abdelhak qu’il devait aller voir
l’infirmière. En fait, c’était faux. Il est sorti de sa chambre, ils l’ont
emmené à l’accueil et lui ont mis les menottes. A l’accueil, on entendait
des bruits étranges, des bruits bizarres. Les gens qui étaient aux visites
[au-dessus de l’accueil] ont tout entendu. Les flics lui ont mis une
cagoule, un masque sur la tête. Les flics savaient qu’il allait refuser.
Lors de la première expulsion ils lui avaient dit « Vous allez devant le
juge ». En fait, ils l’ont emmené à l’aéroport.‌ Il n’était pas d’accord,
il a protesté et ils l’ont ramené au centre.
Hier, toute la nuit, on l’a attendu parce qu’on savait qu’il allait
refuser. Son cousin a téléphoné, il était inquiet. Et puis ce matin, il
nous a rappellés et il nous a dit qu’il était mort. Du coup, on fait la
grève de la faim. »

*Témoignage 2*
« On est stressé parce qu’Abdelhak est mort. Son nom n’était pas affiché
sur le tableau des expulsions. Il l’on appelé quand on était en train de
faire la prière vers 18h. Dès qu’on a fini, il est descendu soi-disant
parce qu’il avait une visite. Dans un local de l’accueil, les flics l’ont
frappé.‌ Ils lui ont mis un casque, des menottes aux poignets et lui ont
entravé les jambes. Les flics savaient qu’il allait refuser, alors ils ont
fait la force avec lui. Ils avaient tenter de l’expulser une première fois
le quatrième jour après son arrivée. Il ne savait pas comment ça se
passait. Il est parti tout seul, dans une petite voitrure voir le juge et
pas dans une camionnette comme habituellement. Déjà les flics l’avaient
menotté aux jambes et aux poignets, il a refusé l’expulsion. Dès la
première fois, ils ont fait la force, ils avaient la rage contre lui. Ils
font n’impporte quoi avec nous ! Même ses affaires sont encore ici, son
portefeuille, sa veste...
J’arrive pas à dormir, je stresse. Il dormait sur un matelas par terre, à
coté de moi, je voyais sa tête. Et maintenant son matelas est vide, ça me
stresse. On était décidé à tout brûler. J’ai vu la dame de l’ASSFAM et j’ai
pleuré. On a décidé de faire la grève de la faim. »

*Liberté de circulation et d’installation !*

http://millebabords.org/spip.php?article26539

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 L’accueil des sans-papiers à Calais à nouveau en question

La maire de la ville du Pas-de-Calais a demandé vendredi au ministre de
l’intérieur d’ouvrir un nouveau centre d’accueil pour migrants face à la
hausse de 50 % des réfugiés en quelques mois. Le milieu associatif
accueille plutôt favorablement la demande.
24/8/14 - 17 H 08

 La maire de Calais propose d’ouvrir un centre pour les migrants

Que réclame la maire ?

« *La ville de Calais est aujourd’hui soumise à une pression intenable par
la présence plus nombreuse que jamais des migrants (…) Nous ne pouvons
rester les bras croisés »*, écrit Natacha Bouchart (UMP) sur son compte
Twitter. Et l’élue calaisienne de poursuivre : « *Je vais proposer au
gouvernement (…) d’envisager la création d’un centre éloigné des
habitations des riverains. »* Selon elle, l’ouverture d’un tel lieu doit se
faire sous « *la responsabilité de l’État »* et être de dimension
raisonnable *« pour éviter toutes dérives »*.

Cette doléance fait suite à l’accroissement de la présence de migrants à
Calais ces dernières semaines. Ils seraient entre 1 200 et 1 300 en attente
d’un départ pour l’Angleterre, selon le préfet du Pas-de-Calais. Ce qui
représente une augmentation de 50 % en l’espace de quelques mois.

Cette recrudescence s’expliquerait, notamment, par la virulence des
conflits en Syrie, mais aussi par la situation au Mali. Les tensions entre
étrangers redoubleraient ces derniers temps, notamment dans la zone
portuaire de la ville. Les rixes entre Soudanais et Érythréens sont de plus
en plus en fréquentes.
Comment réagissent les associations ?

Le milieu associatif accueille plutôt favorablement la demande de l’édile. *«
Un lieu d’accueil en dur permettrait de mettre enfin les migrants à l’abri
»*, estime Véronique Devise, présidente du Secours catholique dans le
Pas-de-Calais.

 *« Cela leur permettrait d’avoir accès à l’eau et aux toilettes »*,
renchérit Georges Gilles, de l’association Salam (spécialisée dans l’aide
alimentaire). Un tel lieu permettrait par ailleurs de mieux les protéger
contre les agissements des passeurs clandestins.

Impossible pour l’heure de savoir quelle sera la réponse de l’exécutif.
Depuis la fermeture du centre de Sangatte en 2002, les pouvoirs publics se
sont toujours refusé à rouvrir un nouveau lieu d’accueil, de peur d’être à
nouveau débordés par l’afflux de migrants.

Sangatte avait fini par héberger jusqu’à 1 500 migrants – le double de sa
capacité maximale. *« Depuis, les autorités craignent qu’un nouveau centre
fasse appel d’air,* constate Véronique Devise. *C’est un risque qu’il ne
faut, certes, pas minimiser. Mais cela ne peut justifier de ne rien faire.
»*
*Marie Boëton *
http://www.la-croix.com/Actualite/France/L-accueil-des-sans-papiers-a-Calais-a-nouveau-en-question-2014-08-24-1196117
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