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Vers le Forum Social Mondial - Tunis 2015 - El Manar du 24 au 28 Mars 2015 - Forum social des peuples: l'heure du bilan

from CHERBIB on Aug 31, 2014 06:13 AM
*Vers le Forum Social Mondial - Tunis 2015 - El Manar du 24 au 28 Mars 2015
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<https://ricochetmedia.ca/fr/apercus/33/bilan-forum-social-des-peuples> *

Forum social des peuples: l'heure du bilan

«Se déconstruire l'esprit» pour construire de nouveaux paradigmes
Marie-Christine Aubin Côté
Marie-Christine Aubin Côté
Journaliste
29 août 2014


Gustave Massiah, conseiller international au Forum social mondial et
cofondateur d’Attac France, estime que le Forum social des peuples est une
réussite, grâce à la grande représentativité des mouvements sociaux et la
présence des différents peuples canadiens, autochtones et migrants
d’origines diverses.Près de 6000 personnes issues de la société civile et
des mouvements sociaux se sont rassemblées pour le Forum social des peuples
à Ottawa, le week-end dernier. L’objectif était de réseauter et d’échanger
sur les solutions aux politiques conservatrices et à une stratégie
collective pour redéfinir une vision de société commune notamment en vue
des élections fédérales de 2015. Cette rencontre a permis d’aboutir à une
déclaration et à un appel à l’action.
Rapprochements et nouvelles alliances

Des rapprochements ont été réalisés, tant au niveau national
qu’international, entre divers milieux. Plus précisément, trois principales
alliances sont ressorties du lot : syndicales, environnementales et
autochtones.

Au sein du milieu syndical, une collaboration entre les syndicats canadiens
et québécois a été amorcée, dans l’optique de lutter contre l’austérité et
le démantèlement de l’État social. « Nous avons pu construire des rapports
avec le Conseil du travail du Canada, des ponts avec les autochtones et les
mouvements sociaux, et établir une forme de réseautage et de coordination
après le forum », explique le président de la Centrale des syndicats
nationaux du Québec, Jacques Létourneau. Il est néanmoins difficile de
définir la forme du partenariat, car les législations provinciales
diffèrent. « La déclaration qui a été présentée sert de base d’analyse pour
construire à long terme, mais les alliances canadiennes, c’est nouveau et
il faut les étudier », explique monsieur Létourneau. « Ça va nous permettre
de suivre avec un peu plus de constance les politiques fédérales »,
conclut-il.

Les environnementalistes ont quant à eux échangé des pratiques et partagé
des outils en vue de rendre leur action plus coordonnée. Jean Léger, de la
Coalition vigilance Oléoduc, affirme que le forum social des peuples « a
permis de faire des contacts avec les groupes citoyens des autres provinces
du Canada et de rencontrer des autochtones qui vivent directement l’impact
des sables bitumineux en Alberta. »
Il faut que les mouvements sociaux travaillent d’égal à égal avec les
Premières nations et qu’ils consultent les communautés avant de mettre de
l’avant un projet.

Les Premières nations restent prudentes, bien qu’elles se réjouissent de la
reconnaissance qui leur a été accordée. « Je pense qu’il faut revenir de
cet événement avec le sentiment qu’un lien a été créé, ce qui permettra
d’établir une relation de confiance à l’avenir », observe Mélissa
Mollen-Dupuis, d’Idle No More. « Il faut que les mouvements sociaux
travaillent d’égal à égal avec les Premières nations et qu’ils consultent
les communautés avant de mettre de l’avant un projet. Il ne suffit pas
d’avoir un « indien de service » dans un comité et de dire que les
autochtones approuvent », modère cependant Widia Larivière, de Femmes
autochtones.
Une volonté d’inscrire l’action à long terme

Michel Lambert, d’Alternatives, observe que « le plus intéressant est
d’avoir pu dégager des perspectives à long terme : la particularité de ce
forum social est qu’il était composé à moitié de conférences et à moitié
d’assemblées de convergence. Le but était de passer à l’action ». François
Saillant, coordonnateur du FRAPRU, se déclare satisfait du fait qu’il n’y
ait pas eu simplement une déclaration finale, mais un appel à l’action
concertée de tous les groupes : « nous apprécions le fait que l’horizon
d’action dégagé ne soit pas uniquement pour la période électorale 2015.
Plus largement, ce sont les politiques d’ensemble qui sont visées»,
explique-t-il.
Je pense que si les mouvements sociaux étaient un train, les premières
nations devraient en être la locomotive. Ce sont eux qui ont les moyens
légaux pour arrêter les projets d’oléoducs

L’assemblée de convergence finale a permis de dégager des priorités
d’action. D’abord, la déclaration mentionne la lutte contre la logique
capitaliste néolibérale qui s’attaque au bien commun. L’une des priorités
est donc de redéfinir une vision collective pour une démocratie inclusive
et un nouveau paradigme économique, comme une «économie de la vie», qui
mettrait la communauté au centre de l’économie. Ensuite, la lutte contre
les hydrocarbures et pour la justice climatique ont été identifiés comme
des combats ralliant tous les mouvements. Le terrain commun de cette lutte
serait les territoires et droits des Premières nations. Comme a conclu
Michel Lambert, les autochtones ont un rôle de premier plan à jouer dans
une convergence des luttes: «Je pense que si les mouvements sociaux étaient
un train, les premières nations devraient en être la locomotive. Ce sont
eux qui ont les moyens légaux pour arrêter les projets d’oléoducs».
Un mode d’action collectif

L’appel à l’action invitait également à la poursuite du travail collectif
après le forum, à travers les caucus, commissions régionales et réseaux
créés à l'occasion de l’événement. Comme le mentionne Jacques Létourneau, «
le travail est assez décentralisé, donc on ne peut imaginer une seule forme
de mobilisation ».

Plusieurs rendez-vous communs ont néanmoins été identifiés. Des assemblées
de convergence sur les changements climatiques et les mouvements sociaux
auront lieu à Montréal, à Québec et dans l’Ouest canadien cet automne, et
viseront à poursuivre l’élaboration de structures communes. En 2015, la
marche mondiale des femmes et les élections fédérales seront l’occasion de
pousser des débats de société importants dans l’agenda électoral. Au niveau
international, le sommet de l’ONU sur la crise climatique le 21 septembre
donnera lieu à la plus grande marche mondiale de l’Histoire pour le climat,
notamment à New York. Cette rencontre sera suivie de la conférence pour le
climat à Paris (Cop21) en 2015. Plus loin encore, les participants
souhaitent que la convergence permette de « rebâtir une démocratie en crise
et penser cet autre système, qui ne sera pas basé sur l'oppression et
l'exploitation, et ce, de façon créative et massive ».
Vers l'avenir

Le Forum social des peuples a permis des rapprochements interculturels
entre différents peuples du Canada. Les mouvements sociaux et
environnementaux ont pu s’entendre sur des luttes communes, en plus de
reconnaître le rôle de premier plan que jouent les Premières nations dans
la convergence des mouvements sociaux. La définition d’un mode d’action et
d’une stratégie collective reste à poursuivre. Si le mode d’action précis
n’a pas été identifié, il a néanmoins été mentionné qu’il doit être unifié
et qu’il faut adopter des modes d’action décentralisés et renouvelés.

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CHERBIB Mouhieddine
0650520416


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