• Ensemble FALDI FSM

Fwd: Les sans-papiers de Lille : 18 ans de manifestation assidue (20 minutes)

from Union Nsp on Nov 19, 2014 08:37 AM
---------- Message transféré ----------
De : <csp59@...>
Date : 19 novembre 2014 06:55
Objet : Les sans-papiers de Lille : 18 ans de manifestation assidue (20
minutes)
À :


  Les sans-papiers de Lille : 18 ans de manifestation assidue

*AMBIANCE Mercredi 19 novembre 2014*
 *Share on twitter* *Share on facebook*

*Par Pegah Hosseini*

*Depuis 1996, le Comité des sans-papiers de Lille se réunit chaque
mercredi. Devant la préfecture, à 18h30, le cortège se met en route. Sans
exception, sans relâche. *

Comme chaque mercredi, ils se réunissent. Pancartes, haut-parleurs en main
et rage au ventre. Les sans-papiers de Lille (accompagnés de leurs soutiens
ils sont une vingtaine ce soir) ne se dégonflent jamais, même quand la
pluie s’abat sur eux ou que le froid s’invite. Durant le parcours –  place
de la République, rue de Béthune, place du Général de Gaulle puis retour
devant la préfecture -, une femme, venant en sens inverse, se retourne sur
la petite troupe : « *Ah oui, les sans-papiers… Je les avais oubliés* ».

[image: photo 2ok]Avant d’ajouter, comme pour se justifier : « *mais avec
les prix qui augmentent, ces politiques qui nous mènent la vie dure pendant
qu’eux se la coulent douce… Comment voulez-vous que l’on s’occupe de notre
prochain ? *». Ce «* prochain *», ce pourrait être Brahim. Cet Algérien a
quitté son pays d’origine en mai 2011, un visa pour la France en poche. Sa
famille étant «* en danger* », il a fait une demande d’asile, mais a essuyé
plusieurs refus, après moult examens de son dossier. Dans cette attente
désespérante, il fulmine : « *en Algérie, certains cherchent à détruire
notre identité. J’ai dû fuir et, arrivé ici, je ne suis pas resté les bras
croisés : j’ai appris à parler correctement le français, à l’écrire, je
fais tout pour m’intégrer, j’aimerais travailler et être actif dans ce
pays… que j’apprécie beaucoup. Je ne comprends pas. Certains ne parlent
même pas la langue, restent bien isolés dans leur coin… Mais ont leurs
papiers ! *».

Aziz, un autre sans-papiers très impliqué dans le Comité, est on ne peut
plus clair : il faut lutter, se montrer et être présent tout le temps. Mais
tous ne s’affichent pas lors des manifestations : Brahim nous explique que
certains sans-papiers, craignant d’être interpellés par la police ou
fichés, préfèrent se battre dans l’ombre… Une « *absurdité* » que dénoncent
tous les membres actifs, puisque « *la préfecture a sous la main chaque
dossier, avec les photos correspondantes *». D’ailleurs pour Brahim, le
fait d’être arrêté lui permet de se mettre au courant des dernières actus
liées à son dossier. En marge du groupe, un homme explique qu’ils étaient
plus nombreux il y a quelques années, mais que les nouveaux « *résidents
français *», ceux qui ont obtenu soit un titre de séjour soit la
nationalité, ne se rendent plus à ce point de rendez-vous.

[image: photo 3ok]« *Du chacun pour soi… Une fois que les copains ont leurs
papiers, on oublie les autres et on zappe la manif *», ajoute-t-il. S’il y
en a bien un qui ne renonce à aucun attroupement et assiste à toutes les
réunions hebdomadaires, c’est bien Rabah. Lui a quitté l’Algérie en
décembre 1999, caché dans un bateau. Arrivé à Marseille, sans visa, il a
pris un billet direct pour Lille. Il a travaillé au noir dans les
marchés « *pour
subvenir à ses besoins, ce qui représentait cinquante francs par jour à
l’époque* ». Hébergé par un ami, il s’est rendu à la préfecture et a fait
une demande d’asile. Mais c’est lorsqu’il a entamé une grève de la faim de
soixante jours, en 2004, qu’il a été régularisé.

Malgré le fait qu’il soit tombé dans le coma, Rabah préfère se rappeler
qu’à l’époque, cinq cents personnes ont ainsi obtenu leurs papiers. Un «
*combat* » qui, selon lui, doit « *perdurer *» : «* j’ai vraiment galéré,
j’ai été malmené, frappé, envoyé à l’hôpital, mais on m’a tendu la main à
un moment donné et aujourd’hui, il est normal que j’aide en retour. Je
donne des coups de main au Comité, j’assiste aux réunions, je distribue des
tracts… Quant aux anciens qui ne viennent plus, il faut aussi les
comprendre. Ils ont une vie, des enfants à éduquer, peut-être d’autres
combats à mener* ». Tout à l’arrière, doucement, une voiture de police
escorte la bande. La mini meute s’éloigne, emportant son slogan avec elle. «*
Qu’est-ce qu’on veut…? Des papiers !* »

Pegah Hosseini

http://www.bondyblog.fr/201411190001/les-sans-papiers-de-lille-18-ans-de-manifestation-assidue/#.VGwvrZUtBMs


Return to date view: threaded or flat