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Nobel tunisien

from Mohmed-Lakhdar ELLALA on Oct 10, 2015 01:42 PM


Le Nobel tunisien, une "fête" pour les vieux militants de France·          /  Paris (France) ·          -  09 octobre 2015 19:14 ·          -  AFP (Simon VALMARY et Sofia BOUDERBALA) ·          /  REPORTAGE ·          -  PREV ·          /  INF ·          -  UNR - SOC - SOI - HUM ·          -  643 Mots ·          /  ·         Nobel paix prix Tunisie France ·          /  ·         FRS-FR ·         09 octobre 2015 Un Nobel comme une "fête", une reconnaissance du "génie tunisien": travailleurs immigrés et vieux militants exilés, qui ont porté si longtemps en France la voix d'une opposition tunisienne réprimée, se sont sentis vendredi récompensés."Ce prix Nobel, c'est une reconnaissance pour l'ouvrier qui a défendu son outil de travail, pour l'intellectuel qui a prôné le dialogue et l'équilibre, pour tous les Tunisiens de la diaspora qui ont nourri les rangs des combattants de la démocratie pendant tant d'années", lance Fathi Tlili, président de l'Union des travailleurs immigrés tunisiens (Utit) et adjoint au maire d'Aubervilliers.Peu après 11H00, la nouvelle se répand rapidement parmi les militants de la diaspora -- plus de 600.000 Tunisiens vivent en France: le prix Nobel de la paix a été attribué au quartette d'organisations conduisant le dialogue national en Tunisie.Ce dialogue, lancé en 2013 sous l'impulsion du syndicat historique UGTT mais aussi porté par le patronat, les avocats et la Ligue des droits de l'homme, a permis de sortir le pays de la paralysie institutionnelle en forçant les islamistes alors au pouvoir et leurs opposants à se parler."C'est une reconnaissance du génie tunisien, c'est quelque chose qu'on ne voit nulle part ailleurs. Imaginez en France, le Medef et les syndicats se réunir, discuter et se prononcer ensemble sur l'avenir du pays!", affirme Mohamed Smida, 58 ans. Un espoir fou, mais une "réussite qui reste fragile" pour ce juriste au ton mesuré, qui a quitté son pays il y a quarante ans, exclu de l'université pour ses activités militantes. - Vigilance constante - Dans les locaux de l'Association des Tunisiens en France (ATF), l'annonce bouscule à peine la partie de dominos. Dans un coin, on zappe sur les chaînes arabes en sirotant un café ou un thé.Certains disent même leur "indifférence", comme Rania Majdoub, jeune doctorante en anthropologie arrivée en France il y a huit ans.Une jeunesse qui ne mesure pas toujours la solitude des vieux militants, et ce Nobel qui résonne comme un "espoir qui vient de très, très loin": pour Mohamed Lakhdar Ellala, président de l'ATF, de toutes les luttes depuis les années 60, impossible de réprimer l'émotion."A l'ATF, créée il y a 34 ans, raconte-t-il, on a connu toutes sortes de tracasseries des gouvernements (du père de l'Indépendance) Habib Bourguiba et (du président déchu Zine El-Abidine) Ben Ali, on a vu des camarades privés de leur passeport, des gens qui n'ont pas pu voir leurs familles pendant plus de 20 ans."Après la révolution de 2011, qui chasse Ben Ali du pouvoir et donne le coup d'envoi des printemps arabes, ces voix de la diaspora sont restées vigilantes, attentives aux risques salafistes, aux tentations sécuritaires, autant d'écueils guettant la jeune démocratie."Deux ans après la révolution, c'était l'impasse totale. Il y avait eu des assassinats d'opposants, tout le monde avait peur que la Tunisie sombre dans le chaos", se souvient Mouhieddine Cherbib, cofondateur du Comité pour le respect des libertés et des droits de l'Homme en Tunisie (CRLDHT), une des deux grandes voix de l'opposition en exil. "Ce prix Nobel, dit-il, c'est la reconnaissance du rôle central de la société civile en Tunisie: elle a joué un rôle déterminant, pendant la révolution et dans les années difficiles qui ont suivi, comme vigie, comme rempart contre l'intolérance.""On s'est dit qu'il fallait faire quelque chose. Les présidents de quatre grandes universités de Tunis ont lancé un dossier pour le Nobel en 2014. On a relayé la campagne en France et à l'international", raconte le militant de 62 ans, condamné en 2008 pour son soutien au mouvement social dans les mines de Gafsa (sud-ouest).La victoire d'un mouvement "non-violent", qui "s'est battu pendant des années contre la dictature, y compris pour les droits des islamistes, puis contre la volonté des islamistes de changer la société à marche forcée", résume Fathi Tlili.sva-sb/fff/bw 



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