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FALDI : La République ne se fera pas sans nous et encore moins contre nous

from CHERBIB on Jan 19, 2016 06:57 AM
A diffuser Merci



*F**orum des **A**ssociations de **L**uttes **D**émocratiques de l'**I*
*mmigration*

c/o ATMF - 10, rue Affre - 75018 - Paris

__________________________________________

  *Appel du FALDI à la Manifestation *

*30 Janvier 2016 - 14h30*

*Place de la République *

*Pour : *

*- La levée Immédiate de l'état d'urgence et de l'état d'exception
permanent ; *

*- Abandon de la constitutionalisation de l'état d’urgence et de la
déchéance de nationalité ; *

*- Arrêt de la répression et de la stigmatisation des manifestant-e-s et
militant-e-s des mouvements sociaux, des migrant-e-s, des musulman-e-s ou
supposé-e-s l'être, des quartiers populaires ; *

*- Respect de la liberté de manifester, de se réunir et de s'exprimer ;*

 *Non** à toutes les discriminations et tous les racismes.*





*Déclaration des associations membres du FALDI*



 *LA REPUBLIQUE NE SE FERA PAS SANS NOUS ET ENCORE MOINS CONTRE NOUS !*





Le projet gouvernemental de constitutionnalisation de l’état d’urgence et
de la déchéance de la nationalité pour les binationaux proposé pour
approbation par le Congrès du Parlement est en contradiction avec les
valeurs et principes sur lesquels se fondent la république et, en
particulier, tous les combats citoyens dans ce pays : liberté, égalité,
fraternité.



Les attentats lâches et ignobles de janvier et novembre 2015, que nous
condamnons sans réserves, ont traumatisé tous les Français comme les
immigrés, car chacun avait compris que les auteurs comme les commanditaires
de ces crimes odieux voulaient tout autant terroriser que porter un coup
aux fondements du vivre ensemble en France. Un vivre ensemble déjà
fortement malmené, notamment dans les quartiers populaires, par le chômage
endémique, l’exclusion sociale, les discriminations et la relégation
territoriale.



Il y a, bien sûr, celles et ceux qui se sont massivement mobilisés dans la
rue et les places publiques pour dénoncer ces attentats. Il y a également
celles et ceux, souvent anonymes, dans les quartiers populaires et les
cités, jeunes et moins jeunes, qui, au quotidien, mènent un travail de
terrain pour garder la tête haute et sauver ce qui peut l’être dans ces
territoires lourdement marqués par la relégation. C’est sur tous ceux-là –
acteurs de la société civile, démocrates, progressistes et, plus largement,
républicains… – qu’il faut s’appuyer pour résister et contrecarrer les
objectifs des terroristes.



Pourtant !



Non content d’affirmer haut et fort que la France « est en guerre » contre
le terrorisme avec comme seule option des bombardements qui n’épargnent pas
les populations en Syrie ou en Irak, au risque même de les pousser encore
plus vers les mouvements terroristes alors que la bataille contre le
terrorisme doit intégrer et s’appuyer principalement sur les peuples de la
région qui sont les seuls susceptibles d’inverser le rapport de force sur
le terrain. On ne gagne jamais une guerre sans l’approbation et la
participation des peuples concernés !

Non content, également, de prolonger l’état d’urgence pour plusieurs mois
et même d’en constitutionaliser le principe avec toutes les atteintes aux
libertés, à la démocratie, que l’on sait et au mépris de l’Etat de droit.



Voilà que les plus hautes autorités de l’Etat n’ont rien trouvé de mieux à
offrir au pays que de reprendre à leur compte les exigences de
l’extrême-droite, et en arrivent à désigner une composante de la société,
les musulmans et les Arabes en l’occurrence, pourtant citoyens français,
comme une population potentiellement à risque, qu’il faut surveiller. Car
le projet de constitutionnaliser la déchéance de la nationalité pour les
binationaux, dont la portée n’est que symbolique, et l’efficacité
concernant la lutte contre le terrorisme pour le moins nulle, n’a eu pour
seul effet tangible que d’entretenir un dangereux amalgame : hier les
immigrés, les Arabes, les musulmans, aujourd’hui les binationaux.



Que le projet soit ou non approuvé et voté par le Parlement, il ne faut pas
se voiler la face : LE MAL EST DEJA FAIT !



Et il faudra du temps et des efforts considérables pour remonter la pente.



Même si le gouvernement de MM. Hollande et Valls prétend – sondages à
l’appui – répondre à une attente « pressante » du peuple, il reste, à nos
yeux, et traînera à coup sûr longtemps, cette image du pompier-pyromane.
Car cette proposition, comme d’ailleurs l’ensemble du dispositif
sécuritaire envisagé par le gouvernement, non seulement mettent à mal les
libertés et l’Etat de droit, mais sont porteurs aussi de dangers dont on ne
mesure pas encore les conséquences pour tous, Français ou immigrés. Surtout
dans un contexte où les courants identitaires, nationalistes et
d’extrême-droite, en France comme en Europe, se font de plus en
plus agressifs. Et les récents évènements d’Ajaccio, de même que les
multiples manifestations xénophobes, ne sont pas pour nous rassurer. Nous
avons encore en mémoire les manifestations anti-arabes, les ratonnades et
les assassinats des années 1970.



La sécurité de tous et les libertés sont bien évidemment mises à mal par
les terroristes et les attentats. Et l’Etat est tout à fait dans son rôle
lorsqu’il met en œuvre tous les moyens que lui accorde le droit pour lutter
contre les auteurs de ces attentats : poursuivre et démanteler les réseaux
qui les soutiennent et tout faire pour prévenir de nouveaux attentats. Mais
nous refusons que les migrants, les réfugiés, les musulmans, les Arabes ou
les binationaux servent de boucs émissaires à des fins politiciennes.



N’oublions pas que les libertés, la sécurité et plus largement la
démocratie sont mises à mal par les résultats des dernières élections
régionales, tant par l’abstention massive que par les résultats de
l’extrême-droite.



Et justement la bataille contre le terrorisme comme la bataille pour la
citoyenneté et la démocratie passent par la redynamisation et la
remobilisation des citoyens, notamment dans les quartiers populaires trop
longtemps délaissés et ignorés. Le droit de vote des immigrés, l’une des
promesses oubliées du candidat Hollande, participe de cette redynamisation
citoyenne et démocratique.



Or les mesures sécuritaires envisagées par le gouvernement
(constitutionnalisation de l’état d’urgence et de la déchéance de la
nationalité) sont à mille lieux de favoriser cette redynamisation
citoyenne : la république mérite mieux !



La gauche au pouvoir va-t-elle, une fois encore, pour des raisons
politiciennes et électoralistes, jeter aux oubliettes ses valeurs
fondamentales et continuer à tourner le dos aux quartiers et aux couches
populaires ?



Et pourtant, n’en déplaise à certains, la république ne se fera pas sans
nous – et encore moins contre nous !





*Paris le 15 Janvier 2016*

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*Les premiers signataires :*




- APEL-Egalité Association

- Association des citoyens originaires de Turquie *- ACORT*

- Association démocratique des Tunisiens en France - *ADTF*

- Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis -
*AFAPREDESA*

- Association des Marocains en France - *AMF*

- Association des travailleurs maghrébins en France - *ATMF*

- Association des Tunisiens en France - *ATF*

- Association 26-07 "Mêmes droits pour toutes et pour tous"

- Collectif algérien en France "Agir pour le changement et la démocratie en
Algérie" - *ACDA*

- Comité pour le développement et le patrimoine-Palestine - *CDP*

- Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie -
*CRLDHT*

- Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives - *FTCR *

*- *Femmes en Luth citoyennes à part entière

- Femmes plurielles

- Forum Palestine citoyenneté - *FPC*

- Immigration Démocratie Développement - *IDD*

- Manifeste des libertés

- Réseau Euro-Maghrébin Citoyenneté et Culture - REMCC

- Union des travailleurs immigrés tunisiens - *UTIT*




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CHERBIB Mouhieddine
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