Algérie : Vérité sur la mort du journaliste algérien Mohamed Tamalt
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Zaher HARIR
on Dec 21, 2016 10:12 PM
*Non à l'impunité ! *
Arrêté et condamné à deux ans de prison pour un poème posté sur sa page
Facebook, le journaliste Mohamed Tamalt est jugé coupable « d'offense
aux institutions et au Président de la République ». Un homme public,
fut-il Président de la République, doit accepter la critique, il y va de
la bonne gouvernance d'un pays.
De sa prison, Mohamed n'avait d'autre choix que d'observer une grève de
la faim pour se défendre et dénoncer l'injustice dont il est victime.
Alors que son état de santé s'est très vite dégradé en raison de ses
antécédents médicaux, aggravés par la grève de la faim, mais aussi, sans
doute, par les sévices subis lors des interrogatoires, malgré les
protestations de ses avocats et le dépôt de plainte contre le directeur
de la prison de Koléa, dans la wilaya (le département) de Tipaza.
En laissant ainsi mourir Mohamed le dimanche le 11 décembre 2016 en
prison dans des conditions pour le moins suspectes, les pouvoirs publics
ont fait preuve d'une négligence coupable, et sa mort est un grave
signal adressé à la profession de journaliste, laquelle a déjà payé un
lourd tribut durant la décennie 1990, pour réduire en peau de chagrin la
liberté d'expression chèrement acquise grâce aux sacrifices des
Algérien(ne)s. Ce crime abject restera une flétrissure de plus pour ce
régime, et qui, loin de nous dissuader, ne fait qu'accroître notre
détermination à dénoncer les manquements aux droits fondamentaux des
citoyens.
Nous associatifs, syndicalistes, universitaires et citoyens... appelons
les autorités algériennes à :
· mettre en place sans délai une commission d'enquête indépendante pour
élucider les circonstances exactes de la mort de Mohamed Tamalt,
· libérer immédiatement tous les détenus pour délit d'opinion, notamment
le docteur Fekhar, Baba Nedjar, Slimane Bouhafs, le journaliste Hassane
Bouras, ce dernier condamné à un an de prison pour avoir dénoncé des
faits de corruption, et les Mozabites injustement emprisonnés,
· créer un observatoire des prisons indépendant et citoyen,
· lever les obstacles à l'action des associations de défense des droits
de l'Homme,
· respecter les libertés de conscience et d'expression.
* *
*Premiers signataires : *
Daniel Rivet, historien, Lyon
Gilbert Meynier, historien, Lyon
Lahouari Addi, sociologue, Lyon
Laure Malaboeuf Buisson, médecin, Lyon
Tahar Khalfoune, juriste, Lyon
Mouloud Haddak, chercheur, Lyon
Boualem Azahoum, universitaire, Saint Étienne
Monique Ozoux, chercheur, Lyon
Zaher Harir, ingénieur informaticien, Lyon
Ali Guenoun, historien, Paris
Fafia Djardem, psychiatre et psychanalyste, Lyon
Jean-Charles Jauffret, historien, Aubagne (Marseille)
Hocine Malti, Consultant pétrolier, Paris
Ali Ait Djoudi, journaliste, Paris
Kenza Sefrioui, journaliste et éditrice, Casablanca,
Abderrahmane Bouchene, Éditeur, Paris,
Sadek Hadjou, cadre, Paris.
Pierre Guichard, historien, Lyon
Hamou Amirouche, universitaire, San Diego, USA
*NB* : La présente pétition sera mise en ligne sur le site de Forsem
pour celles et ceux qui souhaitent la signer. Merci d'envoyer vos mails
à l'adresse suivante : contact@... <mailto:contact@...> et
d'indiquer le prénom, le nom, la profession et le lieu.