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Rencontre: "Tunisie : six ans après la Révolution, les mouvements sociaux se multiplient"

from Mouhieddine Cherbib on Jan 31, 2017 09:57 AM
[image: Images intégrées 1]

*- Le Comité pour le respect des libertés des droits de l’homme en Tunisie
(CRLDHT), *

*- le Centre de recherche et d'information pour le développement (CRID), - *

*- l'Association pour la taxation des transactions financières et pour
l'action citoyenne (ATTAC)  *

*- Le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES)*

*Vous invitent*

*Vendredi 3 mars 2017 de 18h30 à 22h00*

Salle Jean Dame - 17 rue Léopold-Bellan 75002 Paris

  Métro : Sentier (ligne 3)


*A une rencontre-débat*

"Tunisie : six ans après la Révolution,

les mouvements sociaux  se multiplient"


Cette rencontre-débat sera animée par *Edith LHOMEL*, secrétaire du

CRLDHT avec :


- *Hedhili Abderrahman*, président du FTDES

- *Maher Hanin*, enseignant-chercheur, membre du FTDES

- *Amélie Canonne*, co-présidente du CRID

*- Annick Coupé,* Secrétaire générale d’ATTAC


*TEXTE INTRODUCTIF*


*Les Mouvements sociaux en Tunisie, 6 ans après la Révolution*

Le grand paradoxe de la Révolution tunisienne est la persistance, voire
l’aggravation des inégalités sociales et des disparités régionales alors
que la jeunesse des régions de l’intérieur qui a déclenché l’insurrection
s’est levée pour l’emploi, le développement, la dignité et la liberté.

Six ans après janvier 2011, les gouvernements successifs ne cessent de
reproduire les vieilles recettes économiques et sociales du régime de Ben
Ali avec les conséquences que les Tunisien.nes vivent au quotidien : une
crise chronique, toujours plus de chômage et le sentiment généralisé
d’exclusion et de marginalisation.

L’impuissance de l’État face à tous ces défis a entraîné la recrudescence
des mouvements sociaux : les « diplômés chômeurs », les employés précaires,
les ouvriers agricoles, les couches marginalisées des quartiers populaires
se mobilisent un peu partout dans les régions de l’intérieur, recourant à
diverses modalités de lutte. Ces mouvements tentent de coordonner leurs
actions afin de parler d’une seule voix et de contraindre le pouvoir à les
écouter et l’amener à abandonner la logique sécuritaire et le harcèlement
judiciaire contre les jeunes manifestants. Les employés précaires (travaux
d’intérêt public dit mécanisme 16), las des promesses de règlement de leur
situation, qu’aucun gouvernement n’a tenues, ont décidé à travers leurs
coordinations d’entamer une série d’actions dont un *sit in* national le 9
février devant tous les gouvernorats. Le collectif des coordinations a
également annoncé une grève nationale et un *sit in* à la Casbah le 9 mars
2017.

Les diplômés au chômage qui représentent plus du tiers des chômeurs en
Tunisie, dont une grande partie dans les régions intérieures, attendent
toujours




l’application des articles de la Constitution de 2014 sur le droit à
l’emploi et les dispositifs prioritaires prévus à cet effet. Ils ne cessent
de se mobiliser à Sidi Bouzid, à Gafsa, à Kairouan, à Kasserine, à Tunis,
au Kef et ailleurs. Ainsi, à Meknassi, des diplômés qui chôment depuis dix
ans ont déclenché le *sit in* « Harimna », mais leurs manifestations
quotidiennes n’ont eu pour toute réponse que la réaction brutale des
autorités et des dizaines de blessés et d’arrestations parmi les
manifestants.

S’agissant de la palmeraie de Jemna, elle constitue une expérience
prometteuse d’économie solidaire et ouvre un horizon nouveau pour l’emploi
et l’exercice de la démocratie locale à contre courant des mœurs
bureaucratiques et de la corruption qui gangrène le secteur public.
Rappelons qu’au moment de l’insurrection révolutionnaire, alors que les
concessionnaires qui exploitaient la palmeraie ont pris la fuite, une
association de bénévoles a repris les choses en main. L’Association de
sauvegarde de l’oasis de Jemna a très vite réalisé des résultats probants :
de 7 à 133 personnes bénéficiant, cette fois-ci, d’une couverture sociale ;
des acquisitions de matériel agricole ; des équipements hospitaliers ;
l’aménagement de l’école primaire, la construction d’une nouvelle salle de
sport ; le financement d’un centre pour enfants handicapés... Le rendement
de l’oasis a plus que décuplé et la plus-value a ainsi bénéficié à tout le
village. Pourtant, le gouvernement Chahed a décidé de passer outre et de
mettre la main sur la production de dattes et empêché l’association de la
mettre en vente. Jemna est une leçon de chose : comment entraver une
réussite sociale et économique.

Six ans après la révolution, le fossé se creuse entre des gouvernements
incapables de proposer autre chose que les « solutions » libérales dont
l’échec est avéré depuis les années Ben Ali, qui recourent de plus en plus
aux moyens sécuritaires et judiciaires ; et la jeunesse des régions
déshéritées qui refuse de renoncer aux mots d’ordre de la révolution et
retrouve le chemin de la mobilisation sociale légitime et pacifique pour
faire aboutir ses droits.

Contact : mouhieddinecherbib@...

-- 
Cherbib Mouhieddine
0033650520416
0021623021802


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