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Vers l'amour révolutionnaire / Solidaire avec Houria Boutekdja

from Mouhieddine Cherbib on Jun 26, 2017 10:59 AM
Je ne partage pas beaucoup d'idées et d'orientations du PIR ni de certains
passages du livre de Houria Bouteldja (Les Blancs, les Juifs et Nous...).
Mais face à cette compagne calomnieuse et ignoble  de certains politiques
et certains d'intellectuels racistes et réactionnaires: Alain Finkielkraut,
Laurent Bouvet, Robert Redeker,Jean-Pierre Elkabbach, Léa Nicolas-Teboul,
Thomas G uénolé, Yvan Segré, Gilles Clavreul, Jean Birnbaum, Laurent
Bouvet, Raphaël Enthoven, Didier Leschi, Manuel Valls, Fadela Amara...
Je suis solidaire avec HOURIA BOUTELDJA

 face a ces attaques ignobles de politiques et intellectuels racistes et
réactionnaires contre Houria Boutekdja   je propose aux    associations du
FALDI de  dénoncer cette compagne et d'apporter le ur soutien à Houria
Amitiés
Mouhieddine
  http://
www.hors-serie.net/Dans-le-Texte/2016-04-09/Vers-l-amour-revolutionnaire-id176


Vers l'amour révolutionnaireDans le Texte
<http://www.hors-serie.net/Dans-le-Texte-id9>Houria BouteldjaJudith Bernard

Les races, on le sait, n’existent pas ; le racisme pourtant existe, mais
cela on ne le sait que variablement, selon qu’on en fait soi-même
l’expérience, ou pas. Peut-être est-ce d’avoir enseigné dans les lycées du
« 9-3 » depuis quinze ans ? D’avoir côtoyé des ados « non-blancs » gorgés
d’offense, infiniment blessés et bouleversants ? La révolte des racisés me
prend à la gorge : elle m’interpelle, elle me convoque, elle réclame
justice et je veux lui faire droit.

Le livre d’Houria Bouteldja vient donner une forme à cette révolte, et je
veux les accueillir (le livre, son auteure), quitte à me les prendre en
pleine face. Dès le titre, ça claque : *Les Blancs, les Juifs et nou*s –
ces catégories suspectes, trop séparées, froidement mises à distance – et
la gifle aussitôt change de courbe, le geste se métamorphose en sous-titre
: *Vers une politique de l’amour révolutionnaire*. Tout le livre tient dans
l’ambivalence de ce geste qui tout ensemble accuse et appelle, geste qu’il
faut attentivement regarder et, me semble-t-il, accepter de recevoir.

C’est un exercice difficile. Houria Bouteldja appartient au Parti des
Indigènes de la République, que sa réputation sulfureuse a rendu «
infréquentable » aux yeux d’une large frange de la gauche pourtant
officiellement soucieuse d’antiracisme. Les autoproclamés Indigènes
seraient « racistes » (anti-blancs) et même « antisémites » (puisqu’il sont
antisionistes). Regrettables contresens qui confondent la violence avec la
haine ; qui oublient qu’on ne s’émancipe jamais d’une domination sans une
lutte révolutionnaire, laquelle n’est pas un pique-nique. Mais un combat,
si vigoureux soit-il, exige aussi beaucoup d’exactitude pour ne pas virer
au massacre : si la lutte est justifiée, elle ne paraît pas toujours juste
et l’on voudrait souvent l’ajuster pour pouvoir la rejoindre tout à fait.
C’est décidément un exercice difficile, car Houria Bouteldja ouvre le
dialogue comme on ouvre le feu.

Sa rhétorique est celle des offensés qui ne consentent plus à l’offense :
elle puise dans la provocation, cherche l’affrontement, veut inspirer la
crainte – qui permet d’être enfin respecté, quand les autres voies ont
invariablement échoué. Le PIR fait peur, et ça lui convient : c’est une
dimension de sa tactique, qui passe par des transgressions faussement
désinvoltes parmi les totems et les tabous de notre époque. Nulle
inconséquence dans cette audace blasphématoire ; il s’agit de « leur faire
peur ». A qui ? Aux Blancs. Oui, les Blancs, ça existe, quoi qu’il nous en
coûte de l’admettre. Non comme essence, mais comme condition sociale. Une
condition de dominants historiques  qui a constitué, dès la découverte du
"Nouveau Monde" en 1492, les non-Blancs en dominés, selon une hiérarchie
raciale que le droit prétend interdire, mais que les faits, têtus comme on
sait, persistent à prouver.

Il importe d’en finir avec cette hiérarchie raciale, ce qui suppose d'en
reconnaître d’abord les effets, bien réels, et d’entendre ce que les
racisés ont à en dire, fût-ce dans une langue trempée à la colère. Il faut
les entendre, car ils ont beaucoup à nous dire, et à offrir aussi : des
alliances, un combat à mener de front, et même : « l’amour révolutionnaire
». Révolutionnaire, parce que c'est le capitalisme qu'il s'agit de
renverser ; comme il a bati son empire sur la colonisation, il n'est pas
absurde de mettre la cause décoloniale au coeur de la lutte. Quant à
l'amour, c’est moins suave que ça n’en a l’air : ça suppose à la fois de se
prendre la main et de se prendre des baffes. Mais le jeu en vaut la
chandelle : selon Houria Bouteldja c’est la dernière option, juste avant la
fin du monde, pour en changer *in extremis*, et l’arracher à la barbarie. A
moins qu'il ne soit, déjà, trop tard ?






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Cherbib Mouhieddine
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