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Tunisie - Appel des 250 - 17 Décembre - دفاعا عن البلاد وعن الدّستور والحريّات

from Mouhieddine Cherbib on Dec 17, 2017 08:51 PM
Merci de signer et diffuser cet Appel des 250 en suivant ce lien

*https://www.change.org/p/appeldu17decembre-gmail-com-appel-du-17-d%C3%A9cembre-d%C3%A9fendre-le-pays-la-constitution-et-les-libert%C3%A9s
<https://www.change.org/p/appeldu17decembre-gmail-com-appel-du-17-d%C3%A9cembre-d%C3%A9fendre-le-pays-la-constitution-et-les-libert%C3%A9s>
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*DEFENDRE LE PAYS, LA CONSTITUTION ET LES LIBERTES*



Sept ans après le déclenchement de la révolution, ce sont les groupes
affairistes et mafieux qui apparaissent comme les principaux bénéficiaires
du renversement de l’ancien régime. Aucune des revendications essentielles
de la population n’a reçu le moindre début de satisfaction. Le fossé
séparant la Tunisie de l’intérieur de la Tunisie du littoral ne s’est pas
réduit ; la société rurale continue de souffrir d’un rapport
structurellement inégal avec la société urbaine. Les habitants des
ceintures des grandes villes restent enfoncés dans leur marginalisation ;
nulle stratégie n’a été conçue pour intégrer les activités informelles dans
l’économie structurée. Les travailleurs et les fonctionnaires sont encore
soumis à la politique des très bas salaires, les augmentations arrachées
depuis 2011 ayant été gommées par une inflation galopante. Les jeunes
diplômés souffrent plus que jamais d’un chômage massif, lié à un système
productif peu évolué. La classe moyenne, en particulier les patrons de PME,
est toujours pressurée par l’Etat et toujours prise en tenailles entre
l’économie informelle et l’oligarchie rentière.



La chute de Ben Ali n’a pas entraîné la chute de son système économique.
Les anciens réseaux se sont réorganisés, puis repris leur expansion,
gangrénant l’administration, la justice et les médias, sans oublier les
partis politiques. Les gouvernements qui se sont succédé depuis 2011 se
sont tous dérobés devant la nécessité d’engager un combat frontal contre la
corruption et les privilèges.



Le soulèvement populaire a renversé la dictature et instauré un climat de
liberté, couronné en 2014 par l’adoption d’une Constitution démocratique.
D’essence parlementaire, celle-ci établit un régime civil (*madani*), qui
protège les droits des citoyens ainsi que les libertés publiques et
individuelles. Tout cela n’était pas de nature à répondre aux besoins
pressants des citoyens, mais constituait un progrès, ouvrant la voie à une
nouvelle étape de luttes pour accomplir les changements économiques et
sociaux exigés par le pays. Ce qui aurait permis de transformer le
soulèvement en une authentique révolution, c’est-à-dire en une mutation
d’ensemble, ne se limitant pas à la seule sphère politique, mais englobant
toutes les dimensions de la vie nationale.



La nouvelle Constitution et les nouvelles marges de liberté représentaient
des acquis précieux, un tremplin pour passer à la démocratie réelle. Ce
sont ces acquis qui sont aujourd’hui gravement menacés par Béji Caïd
Essebsi et Rached Ghannouchi, son allié direct dans les mauvais coups qui
se préparent contre la Tunisie et sa démocratie naissante.



L’offensive antidémocratique s’est accélérée à la fin de l’été 2017. Dans
un entretien accordé le 7 septembre à la presse locale, reniant sa
prestation de serment, le président de la République s’en est pris
violemment à la Constitution et au régime parlementaire, a mis en cause les
institutions indépendantes et s’est livré à un véritable plaidoyer pour le
retour du présidentialisme et l’obtention des pleins pouvoirs. Au passage,
il a qualifié la révolution de « parenthèse de haine et de ressentiment »
et annoncé le report des élections municipales. La composition du
gouvernement Youssef Chahed II est venue de suite confirmer cette volonté
de refermer la parenthèse : plus de la moitié des ministres nommés sont
issus de l’ancien RCD, tandis que les principaux portefeuilles sont
attribués à des proches de Caïd Essebsi. Dans la foulée, une tentative
avortée a failli donner un siège à l’ARP au fils du chef de l’Etat. Point
d’orgue de l’offensive, le 13 septembre, les élus Nidaa Tounès et Ennahdha
ont voté la loi dite de réconciliation administrative, qui arrête les
poursuites pour cause de corruption impliquant des responsables de l’époque
Ben Ali.



Le président de la République n’a pu agir comme il l’a fait que parce qu’il
pouvait compter sur la connivence intéressée de Rached Ghannouchi, qui l’a
soutenu dans chacune de ses initiatives, y compris dans son népotisme. Les
deux hommes et leurs partis sont ensemble à la manœuvre depuis des années.
Pour faire avancer leurs intérêts, ils s’étaient contentés jusque-là d’une
forme insidieuse de restauration. Désormais, l’entreprise s’affiche au
grand jour et se donne à voir telle qu’elle est.

Nous disposons à présent dorénavant d’adversaires précisément identifiés,
sur lesquels plus personne de bonne foi ne peut plus nourrir la moindre
illusion. Nous pouvons par conséquent nous rassembler contre eux, combattre
leur projet rétrograde et le mettre en échec. Le devoir de résistance ne
relève pas des seuls partis d’opposition, il concerne toutes les
Tunisiennes et tous les Tunisiens attachés à leur pays et à leurs libertés,
conquises au prix du sang des jeunes générations.



L’offensive réactionnaire déclenchée en septembre dernier est minée de
l’intérieur, parce qu’elle est dirigée par deux hommes et deux partis. Ce
genre d’attelage est incertain. Mais il ne tombera pas de lui-même. Pour
mener le combat de façon efficace, il faut un plan et une stratégie.



-         Informer le plus largement possible sur la gravité réelle des
buts que Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi cherchent à atteindre. Le
retrait de la candidature de Hafedh Caïd Essebsi à la députation, suite aux
protestations soulevées, a constitué une première victoire.

-         Dénoncer simultanément les deux pôles du système. Cibler
uniquement Caïd Essebsi servirait directement les islamistes ; cibler
uniquement Ghannouchi servirait directement Nidaa Tounès – et le RCD qui se
cache derrière lui.

-         Lutter dans le cadre unitaire le plus vaste. Toutes les forces –
politiques, syndicales, associatives, intellectuelles, artistiques, les
mouvements de femmes et la jeunesse –, toutes les forces de la société
civile doivent y participer et prendre leur part dans le combat. Les
clivages du passé doivent être surmontés. Nous devons réapprendre à nous
parler, à nous faire mutuellement confiance et à agir en parfait accord.

-         Mener le combat contre la corruption. Ce combat est actuellement
conduit par de nombreuses structures, institutionnelles et associatives. Il
convient de renforcer leur action en les rejoignant, en faisant connaître
leurs activités ou encore en les aidant à développer leur implantation
régionale et locale. La corruption, qui ruine l’économie, est aussi le
talon d’Achille de la coalition dirigeante. Il ne faut pas lui laisser de
répit sur ce terrain.

-         Lutter pied à pied pour sauvegarder les espaces de liberté
conquis après 2011. Pour faire avancer ses projets, la coalition dirigeante
a besoin de réduire ces espaces, puis de les supprimer. Pour faire avancer
nos propres projets, nous avons besoin de les protéger et de les renforcer.

-         Jeter un maximum de ponts entre le combat pour les libertés et le
combat pour les revendications économiques. Pareille jonction donnerait aux
luttes sociales la résonnance nationale qui leur manque encore et aux
luttes politiques la profondeur démographique qui leur fait encore défaut.

-         Se mobiliser largement pour imposer la tenue d’élections
municipales au premier trimestre 2018. Et entrer en campagne avec des
listes citoyennes unitaires, condition indispensable du succès.



Ces propositions ne sont pas un programme de parti. Notre Appel s’adresse
aux Tunisiennes et aux Tunisiens, sans distinction ni exclusive. En le
signant et en le faisant signer massivement, nous affirmerons l’existence
d’un puissant courant de vigilance civique et nous adresserons une mise en
garde solennelle au pouvoir en place.



Nous ne laisserons pas voler nos libertés !

Nous ne laisserons pas voler notre révolution !

Nous ne laisserons pas voler notre pays !



Tunis, le 17 décembre 2017





*LISTE DES 250 PREMIERS SIGNATAIRES DE L’APPEL*



1

ABBES Mahdi

Avocat, défenseur des droits humains

Bruxelles

2

ABBES Sonia

Enseignante

Tunis

3

ABDELADHIM Mohamed

Universitaire retraité

Tunis

4

ABDELJAOUED Héla

Médecin, ancienne présidente de l’ATFD, ancienne membre de la Haute
instance pour la réalisation des objectifs de la révolution

Tunis

5

ABDESSAMAD Hichem

Traducteur, association Nachaz

Paris

6

ABIDI Faouzi

Chômeur diplômé

Tunis

7

ADOUANI Akram

Cinéaste

Tunis

8

AFAYA Kacem

Ancien Secrétaire général adjoint de l’UGTT

Tunis

9

AFFES Hafedh

Enseignant, syndicaliste

Lille

10

ALAYA-SGHAIER Amira

Universitaire

Tunis

11

ALLAGUI Abdelkrim

Universitaire, défenseur des droits humains

Tunis

12

ALLAL Mourad

Cadre associatif

Paris

13

AMOURI Boubaker

Ecrivain

Le Kef

14

AMRI Laroussi

Sociologue, ancien prisonnier politique

Tunis

15

AMRI Seifeddine

Journaliste, anthropologue

Tunis

16

AMRI Slaheddine

Universitaire

Hammamet

17

ATHMOUNI Attia

Cadre associatif

Sidi-Bouzid

18

AYARI Farida

Journaliste et consultante

Paris

19

AYEB Habib

Géographe

Paris

20

AZAÏEZ Nasser

Avocat

Tunis

21

BAABOURA Noureddine

Juriste, cadre associatif

Paris

22

BAAZIZ Mounir

Président de la Mutuelle des cinéastes

Tunis

23

BABBA Othman

Peintre, ancien prisonnier politique

Sousse

24

BAKLOUTI Imed

Universitaire

Sfax

25

BARAKET Hédia

Journaliste

Paris

26

BEJAOUI Béchir

Ingénieur

Tunis

27

BELHAJ ALI Mondher

Cadre d’entreprise

Sfax

28

BELHAJ Ayoub

Militant associatif

Tunis

29

BELHAJ SALEM Adel

Enseignant, défenseur des droits humains

Tunis

30

BEL HAJ YAHYA Fethi

Ecrivain, ancien prisonnier politique

Tunis

31

BELHARETH Dalila

Chercheuse, militante associative

Tunis

32

BELHASSEN Sondos

Comédienne et chorégraphe

Tunis

33

BELHASSEN Souhayr

Présidente d’honneur de la Fédération internationale des droits de l’homme

Tunis

34

BELHEDI Amor

Universitaire

Tunis

35

BELHEDI Habib

Producteur théâtre

Tunis

36

BELKHOJA Abdelaziz

Editeur

Tunis

37

BELLAGHA Henda

Avocate

Tunis

38

BEN ABBES Hédi

Chef d’entreprise, ancien Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères

Tunis

39

BEN ACHOUR-ABDELKEFI Rabâa

Ecrivaine, militante associative

Tunis

40

BEN AMMAR Hichem

Cinéaste

Tunis

41

BEN AMMAR Radhia

Militante de la société civile

Tunis

42

BEN AZOUZ Nabil

Enseignant, association Soumoud

Tunis

43

BEN BELGACEM Ferid

Universitaire

Tunis

44

BEN BOUZID Mustapha

Universitaire

Alger

45

BENDANA Kmar

Universitaire

Tunis

46

BEN FREJ Safa

Cadre associative

Sfax

47

BEN FREJ Sonia

Fonctionnaire

Tunis

48

BEN HAMIDA Mouldi

Enseignant, militant associatif

Tunis

49

BEN HIBA Tarek

Cadre associatif, ancien membre de la Haute instance pour la réalisation
des objectifs de la révolution

Paris

50

BEN MBAREK Jawhar

Universitaire, réseau Doustourna

Tunis

51

BEN MHENI Lina

Blogueuse

Tunis

52

BEN MHENI Sadok

Ecrivain, ancien prisonnier politique

Tunis

53

BEN MILED Hatem

Cinéaste

Tunis

54

BENNOUR Mohamed

Journaliste, ancien porte-parole du parti Takattol

Tunis

55

BENOUEZDOU Nabil

Journaliste

Djerba

56

BEN SAID Mohamed

Médecin, militant associatif

Paris

57

BEN SAID-CHERNI Zeineb

Universitaire, ancienne prisonnière politique

Tunis

58

BEN SALEM Atef

Journaliste

Sousse

59

BEN SALEM Mohamed

Enseignant, militant associatif

Sfax

60

BEN SASSI Sami

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Cherbib Mouhieddine
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