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Meeting virtuel de PEPS Jeudi 18 H

from Patrick Farbiaz on Apr 28, 2020 01:58 PM
Meeting en ligne des signataires de l’appel « Ne pas redémarrer... » paru
dans Le Monde le 14 avril :
https://framaforms.org/signature-du-texte-ne-pas-redemarrer-pour-tout-recommencer-1586102766
<https://framaforms.org/signature-du-texte-ne-pas-redemarrer-pour-tout-recommencer-1586102766?fbclid=IwAR3n0_SGADyr0L5oL8-4p3C4DYCios6tJQL4jvhVIJIC7gRdPoEhltA81Ak>

Trois débats de 25 minutes, échanges entre les invités et les internautes

Premier débat:
...Ce qui doit redémarrer ou pas (et changer) dans l’organisation de la
société ?
Paul Ariès, directeur de l'Observatoire International de la Gratuité (OIG),
membre de PEPS
Xavier Ricard Lanata, ethnologue, philosophe et Haut-fonctionnaire, membre
fondateur de la revue Terrestres

Second débat:
...Ce qui doit redémarrer ou pas (et changer) dans nos modes de
consommation et de production ?
Geneviève Azam, essayiste, membre d’ATTAC
Pablo Servigne (à confirmer)

Troisième débat:
...Quelle stratégie pour une transformation de la société ?
Ludivine Bantigny, historienne
Clémentine Autain, députée de la Seine-Saint-Denis, La France Insoumise


Un appel et un meeting: pour quoi faire?
L’après-épidémie : ne pas redémarrer pour tout recommencer comme avant.

En 1971 commence à être publiée une bande-dessinée qui devient un film en
1973 : L’an 01. Dans ce récit haut en couleurs des utopies de cette
période, la population décide de tout arrêter – production, travail, école,
etc. - et de se mettre à réfléchir à ce qui doit être redémarré ou pas. Les
usines de voiture ? Les fabriques de pâtes ? Les grands magasins ? les
grandes fermes industrielles ? Dès les premières pages de la
bande-dessinée, le ton est donné : il faut arrêter ce mode de vie qui n’a
plus de sens et qui mène la planète à la catastrophe.

Aujourd’hui, nous n’avons pas choisi de nous arrêter. Mais, comme au début
des années 1970, le non-sens – ou plutôt le contre-sens – de ces modes de
vie et de production, la catastrophe vers laquelle ils nous amènent, nous
invitent à notre tour à ne plus vouloir redémarrer sans savoir ce qu’il
faut redémarrer, ce qu’il faut transformer et ce qu’il faut arrêter
absolument.

La tentation – en particulier d’une réponse « de gauche », mais pas
seulement – est, comme dans l’après seconde guerre, d’une grande « relance
». La tentation est d’autant plus grande qu’elle apparaitrait comme une
victoire face à l’orthodoxie européenne austéritaire qui impose aux Etats
de ne pas dépasser les 3 % de déficit budgétaire annuel.

Si la crise du Covid-19 va être le drame de millions de morts, de blessés,
de chômeurs dans le monde, la reprise économique pourrait être un nouveau
drame : celui, après une baisse massive des émissions de CO2 pendant la
pandémie, d’un effet rebond où la relance de l’économie ferait exploser les
émissions de gaz carboniques. Pour autant, cette relance - parce qu’elle
resterait dans le cadre d’une économie mondialisée dans un sens
ultra-libéral et productiviste - reproduirait les mêmes impasses qu’avant
la crise. Elle ne prendrait pas à bras le corps combien - comme l’a encore
montré cette crise - le souci de l'autonomie individuelle va de pair avec
la consolidation des liens sociaux et institutionnels. Elle pourrait
s’accompagner, pour « lever les freins » à la croissance, de nouvelles
remises en cause du droit du travail, des dispositifs de solidarités
collectives, des contraintes environnementales, sans compter les
limitations aux libertés publiques. Elle serait anti-sociale,
anti-écologique et liberticide. Nous refusons d’être mis devant ce fait
accompli.

Pendant l'épidémie des millions de travailleurs se sont très concrètement
interrogés sur l'utilité de leur travail, des millions de personnes se sont
interrogés sur l’absence de sens de leur vie d’avant, même si la vie
pendant le confinement était difficile. Il nous appartient de faire que ce
questionnement s'approfondisse et débouche sur des reconversions très
concrètes elles aussi.

Dès à présent, à rebours de l'individualisme égoïste et concurrentiel promu
par le néolibéralisme comme des modèles alternatifs soit disant
"collectivistes", mais en réalité étatistes et bureaucratiques qui ont
failli hier, ce qu’il faut discuter ce n’est pas comment tout va redevenir
comme avant mais comment, dans un monde nécessairement interdépendant, rien
ne doit être comme avant si nous voulons vraiment tirer les leçons de la
pandémie actuelle.

Pendant le confinement, il nous faut continuer ces débats, ces prises de
positions, ces échanges sur ce qui ne doit pas continuer comme avant. Il
faut trouver les formes pour faire converger ces réflexions.

Avec un nouvel agir, mû par le désir de vie et de solidarité nous devons
mettre en débat la question de comment terminer le confinement général.
Ne pas retourner au travail mais dans nos lieux de travail pour y tenir des
assemblées où décider de ce que nos productions doivent devenir : être
arrêtées ? Ré-orientées dans un sens soutenable écologiquement,
socialement, moralement ; relocalisées en mondialisant autrement, via le
développement des coopérations et des solidarités internationales ? Ne pas
retourner dans les cafés et les restaurants pour relancer la consommation
mais pour y tenir aussi des assemblées et en faire les nouveaux « clubs »
révolutionnaires de quartier où nous inventerons concrètement le nouveau
monde ? Le confinement général doit-il se terminer par une grève générale ?
Sortir de chez nous pour ne pas retourner au travail mais dans les rues
pour obtenir la démission des pouvoirs en place ?
Ce dont il faut discuter avant que la folie de nos vies ne nous emprisonne
à nouveau est cela : comment ne pas redémarrer pour tout recommencer ?


Les premiers signataires:
Geneviève Azam, essayiste, membre d’ATTAC ; Christophe Aguiton,
altermondialiste ; Paul Ariès, directeur de l'Observatoire International de
la Gratuité (OIG) ; Clémentine Autain, députée La France Insoumise ;
Ludivine Bantigny, historienne ; Olivier Besancenot ;
Christophe Bonneuil, historien ; Jacques Boutault, maire écologiste du 2e
arrondissement de Paris ; Thierry Brulavoine, Co-fondateur de la Maison
commune de la décroissance ; Leïla Chaibi, députée européenne La France
Insoumise ; Yves Citton, philosophe ; Patrice Cohen-Séat, président
honoraire d’Espaces-Marx ; Alain Coulombel, EELV ; Philippe Corcuff,
sociologue et militant libertaire ; Thomas Coutrot, économiste ; Jean-Luc
Debard, militant associatif, Alternatives et Autogestion de Gardanne (13) ;
Marel Cunin, Alternatives et Autogestion ;Véronique Dubarry, élue
écologiste de l’Île-Saint-Denis (93) ; Guillaume Faburel, géographe ;
Patrick Farbiaz, co-fondateur de PEPS ; Jean Fauché, militant associatif,
syndicaliste ; Elsa Faucillon, députée PCF ; Yves Frémion, écrivain ;
Pierre-François Grond, membre d’Ensemble ; Emilie Hache, philosophe,
Université Paris Nanterre ; Jean-Marie Harribey, économiste (Université de
Bordeaux), conseil scientifique d’Attac ; Ingrid Hayes, Ensemble ; Pierre
Khalfa, économiste ; Marjorie Keters, Acides (Alliance contre les crimes
industriels et pour le droit à un environnement sain) ; Jean Lafont,
militant écologiste, cofondateur de PEPS ; Stéphane Lavignotte, théologien
protestant, pasteur, militant écologiste ; Michel Lepesant, Co-fondateur de
la Maison commune de la décroissance ; François Longérinas, journaliste,
militant du mouvement coopératif ; Michael Löwy, chercheur émérite CNRS ;
Elise Lowy, militante écologiste, cofondatrice de PEPS ; Noël Mamère,
écologiste ; Philippe Mangeot, enseignant ; Philippe Marlière, politologue
; Bénédicte Monville, conseillère régionale d’Île-de-France, PEPS ; Laura
Morosini, présidente de Chrétiens unis pour laterre ; Nathalie Palmier,
PEPS; Willy Pelletier, sociologue, coordinateur général de la Fondation
Copernic ; Paul Poulain, PEPS/Emancipation Collective ; Claude Rossignol,
militant Associatif, Alternatives et Autogestion de Castres (51) ; Yvette
Rossignol, PEPS/Alternatives et Autogestion ; Pablo Servigne, agronome,
biologiste, auteur ; Yves Sintomer, sociologue ; Christian Sunt,
Décroissance Occitanie ; Jacques Testart, biologiste, essayiste, Roger
Winterhalter, PEPS/Alternatives et Autogestion
Et 950 signataires
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