Quand les chibanis cheminots, d�sormais reconnus dans leurs droits, luttaient contre la division du travail, dans le droit fil de la lutte des OS de Renault, de Penarroya, Zimmerfer, dans le droit fil des revendications de Mai 68... 
Dans ce tract, r�dig� collectivement en fran�ais et en arabe, les ouvriers immigr�s manutentionnaires expliquent leur gr�ve, leurs conditions de travail et de vie, les difficult�s de leur lutte. Ces ouvriers travaillaient dans des d�p�ts de la SNCF, uniquement avec le mat�riel de la SNCF � "m�me la craie pour marquer les colis est fournie par la SNCF", disaient-ils dans leur tract �, mais ils n'avaient pas le statut de cheminot en raison de la privatisation des services de tri et de fr�t routier qui battait alors son plein. 
Epilogue, plus de quarante ans plus tard : 
"Le 21 septembre 2015, le Conseil des prud�hommes de Paris a rendu sa d�cision sur le plus massif et le plus long proc�s contre les discriminations en France.
Cette d�cision est historique : 842 cheminots marocains, c�est-�-dire 842 familles, ont �t� reconnus et r�tablis en droit. D�abord le droit � leur dignit�. D�sormais ils ne sont plus consid�r�s comme �tant inf�rieurs � leurs coll�gues fran�ais. Ensuite le droit � l��galit�. Ils ont d�sormais le m�me statut de cheminots. Enfin, ils ont obtenu une r�paration financi�re pour compenser les discriminations dont ils ont �t� victimes en mati�re de d�roulement de carri�re, de calcul de retraite, d�acc�s � la formation, d�acc�s aux soins et de facilit�s de circulation, ainsi que le remboursement des frais de justice." [Communiqu� de l'Association des travailleurs maghr�bins en France (ATMF)].