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Libe : Vivre en démocratieaprès les attentats

de la part de CHERBIB on 21/12/2015 16:51
Bonjour
Merci de trouver ci dessous un texte paru dans Libé  du 21 Décembre 2015,
initié par notre ami Mohamed Nachi de l'Université de Liège et membre du
Comité de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie  et signe par une
quarantaine d'Universitaires d'Europe, de Tunisie, du Maroc dont Fethi
Benslama et Youssef Seddik
Bonne lecture
Mouhieddine




<http://www.liberation.fr/debats/2015/12/18/vivre-en-democratie-apres-les-attentats_1421743>
http://www.liberation.fr/debats/2015/12/18/vivre-en-democratie-apres-les-attentats_1421743


TRIBUNE
Vivre en démocratie après les attentats
Par un collectif <http://www.liberation.fr/auteur/14788-un-collectif> — 18
décembre 2015 à 16:40
[image: Ground Zero, New York, 4 juillet 2015.]Ground Zero, New York, 4
juillet 2015. Photo : EDUARDO MUNOZ ALVAREZ.AFP
<https://www.facebook.com/sharer/sharer.php?u=http%3A%2F%2Fwww.liberation.fr%2Fdebats%2F2015%2F12%2F18%2Fvivre-en-democratie-apres-les-attentats_1421743&t=Vivre+en+d%C3%A9mocratie+apr%C3%A8s+les+attentats>

<https://twitter.com/intent/tweet?url=http%3A%2F%2Fwww.liberation.fr%2Fdebats%2F2015%2F12%2F18%2Fvivre-en-democratie-apres-les-attentats_1421743&text=Vivre+en+d%C3%A9mocratie+apr%C3%A8s+les+attentats&via=libe&related=libe>
Américains, Tunisiens, Belges ou Français, des intellectuels rappellent
la nécessité de ne pas céder à la terreur et à l’urgence sécuritaire. Nous
devons apprendre à vivre dans des démocraties vulnérables. Seule cette
vitalité politique ordinaire, terreau de la culture démocratique, évitera
toute paralysie.

   -

   <https://www.facebook.com/sharer/sharer.php?u=http%3A%2F%2Fwww.liberation.fr%2Fdebats%2F2015%2F12%2F18%2Fvivre-en-democratie-apres-les-attentats_1421743&t=Vivre+en+d%C3%A9mocratie+apr%C3%A8s+les+attentats>
   <https://twitter.com/intent/tweet?url=http%3A%2F%2Fwww.liberation.fr%2Fdebats%2F2015%2F12%2F18%2Fvivre-en-democratie-apres-les-attentats_1421743&text=Vivre+en+d%C3%A9mocratie+apr%C3%A8s+les+attentats&via=libe&related=libe>
    Vivre en démocratie après les attentats

Beyrouth, Paris, Tunis : en une dizaine de jours, des attentats terroristes
– tous revendiqués par Daesh – ont déchiré le quotidien, brisé des vies,
ébranlé des sociétés entières. D’une gravité exceptionnelle, ces événements
nous obligent à un difficile travail de réflexion et d’analyse critique.
Avec le recul, on ne peut qu’être frappé par la force des symboles utilisés
par les terroristes – rue de marché à Beyrouth, cafés, salle de concert et
stade de foot à Paris, bus transportant la garde présidentielle à Tunis,
c’est-à-dire le symbole d’un pouvoir ayant reçu le prix Nobel de la paix et
parvenant, non sans obstacles, à organiser une transition démocratique.

Globale et coordonnée, l’entreprise a donc un objectif : atteindre l’espace
public démocratique en son centre. Elle entend déstabiliser des pans
entiers de notre tissu social et de notre culture politique. Mais elle
conduit aussi à nous interroger sur ce que signifie vivre en démocratie.
Une démocratie n’est pas seulement un régime institutionnel spécifique, qui
entend fonder le principe de légitimité de l’action publique sur la
«souveraineté populaire». Elle est aussi, sinon d’abord, un mode
d’organisation de la collectivité, qui rappelle que le pouvoir est une
construction faillible, que le devoir de protection des populations est un
impératif majeur mais qu’il n’est pas de protection définitive, enfin, que
le prix que nous voulons payer pour porter ensemble notre condition de
vivant mortel est une question éminemment politique : ouverte, exigeante,
conflictuelle. Dans une telle situation, la défense de nos principes
communs ne peut faire l’économie d’une discussion sur les moyens
nécessaires pour y parvenir – y renoncer serait une contradiction dans les
termes. En démocratie, la politique n’est jamais une affaire réglée une
fois pour toutes : parce qu’elle porte sur le sens de l’existence
collective, elle renvoie toujours à une interrogation sur les modes
d’exercice du pouvoir – sa responsabilité, ses limites, ses failles. Telle
est même l’interrogation centrale que les terroristes, mais aussi les
régimes brutaux ou totalitaires, veulent interdire. Ne leur donnons jamais
raison.

Or quel prix sommes-nous prêts à payer, dans la France, la Belgique et
l’Europe d’aujourd’hui, pour continuer à porter ensemble ces questions ?
Ces derniers jours, l’expression «nous sommes en guerre» émaille les
discours politiques, et pas seulement les plus belliqueux. Elle va de pair
avec le qualificatif de «barbares» à propos des auteurs de ces crimes
atroces. Des crimes conçus pour glacer le sang… au risque de nous emporter
dans leur irrationalité apparente. Pour ceux qui ont travaillé dans des
pays marqués par une violence structurelle –  alliant actions militaires et
paramilitaires, inégalités sociales et structures politiques brutales, par
exemple en Amérique Latine –, ces événements sont pourtant l’occasion de
faire état de certains résultats de recherche, essentiels au débat public
qui doit avoir lieu.
La solidarité plus forte que la mort

Face à une telle violence, la première tentation est d’y voir une action
«monstrueuse», sans rapport avec l’idée même d’humanité, irrationnelle en
un mot.  Il ne fait aucun doute que la terreur soit le but même des actions
de ce type : celles-ci visent à retirer, non seulement aux victimes, mais à
toute une communauté politique, le qualificatif d’«humains». Mort physique
et mort sociale se rejoignent dans une composition macabre. S’agit-il pour
autant d’actes irrationnels ? Non, bien au contraire. Même destructrices,
des formes de rationalité sont à l’œuvre. Dans le cas de Daesh, mais aussi
des autres organisations  terroristes qui sévissent aujourd’hui à l’échelle
du globe, nous avons affaire à des individus aguerris, formés,
surentraînés, dotés d’une véritable capacité de planification, ayant des
objectifs stratégiques et guerriers précis. Si nous voulons protéger les
populations et, plus largement, les sociétés civiles de ces actions
mortifères, il faut commencer par prendre acte de cette donne
géostratégique.

Or ceci a des conséquences pratiques. Déconnectée de tout autre cadre
d’action et conçue comme une revanche, la seule riposte militaire ne
changera pas la situation. Elle donnera au contraire à ces organisations
terroristes des raisons supplémentaires d’agir comme elles agissent. Elle
renforcera leur rationalité autocentrée, que l’on nomme dans certains
travaux la «légitimité pour soi». Des actions de ce type n’ont de sens que
couplées à une réorganisation de l’action diplomatique, à un travail de
soutien aux populations civiles du Proche-Orient – qui, faut-il le
rappeler, sont les principales victimes de ces agissements –, à la
solidarité avec les populations européennes de confession musulmane déjà
largement stigmatisées, et à une réflexion à moyen terme dans le domaine du
co-développement. Dans cette perspective, l’Union européenne doit renforcer
massivement sa politique d’accueil des réfugiés et cesser de laisser la
mort faire son travail de sape en Méditerranée. Comme l’a rappelé
Jean-Claude Juncker, ces populations cherchant asile chez nous sont la
preuve même de la violence de Daesh et des pouvoirs sanguinaires qui lui
ont ouvert la voie. Une telle perspective est difficile. Il faut vaincre
l’angoisse qui peut nous saisir face à la recrudescence d’actions
mortifères dont, jusqu’ici, nous pensions être protégés. Elle exige donc du
courage de la part de tous – c’est la fonction même de la terreur que de
déstabiliser nos repères existentiels les plus affirmés. Mais sans ce
courage, nous risquons l’embrasement.
Eviter de tomber dans le piège tendu par les terroristes

Venons-en alors à une autre question : sommes–nous en guerre ? Ou plus
exactement : qui est ce «nous» censé soutenir une telle assertion ? La
communauté internationale, les alliances interétatiques, les gouvernements,
les populations elles-mêmes ? Qu’il y ait dans ces crimes une volonté de
guerre paraît peu discutable. Il y a bien un projet de faire surgir la
guerre à l’intérieur de nos sociétés, de les emporter progressivement dans
un mouvement qui les dépasse – le politologue Gilles Kepel parle de la
volonté de Daesh de provoquer les populations européennes vers des
situations de guerre civile, le juriste Dominique Rousseau évoque leur
volonté de semer le chaos au sein même des sociétés démocratiques. C’est la
raison pour laquelle il faut y résister de toutes nos forces.

Le terrible engrenage à l’œuvre dans de nombreux conflits armés à travers
le monde tient au passage d’un certain nombre d’actes militaires ciblés,
soumis à différents contrôles démocratiques – nationaux et internationaux
–, à l’entrée dans une logique de guerre qui engage toute la société, fait
de la guerre une nouvelle «norme»,  requérant ici pouvoirs spéciaux, là
état d’urgence sans terme défini, partout disparition progressive des
contrôles démocratiques. La frontière qui sépare ces deux espaces est
ténue. Mais c’est précisément un piège dans lequel il ne faut pas tomber.
La responsabilité des Etats de droit est de protéger leurs populations dans
la durée. Elle est aussi de délimiter constamment le périmètre de la
«violence légitime» auxquels ils ont recours, de considérer qu’une guerre
n’est jamais juste bien que parfois inévitable, et d’œuvrer en permanence à
son dépassement.

Or comme le souligne David Revault d’Allonnes, la France n’a cessé de
déployer son armée sur de nouveaux théâtres d’opération ces dernières
années, sans proposer d’autres stratégies socio-politiques dans un monde en
mutation permanente, confrontée à des crises systémiques à répétition. La
guerre est alors apparue comme la seule réponse possible. A notre insu,
nous avons fini par nous réhabituer à elle. Il n’est pas trop tard pour
déjouer cet engrenage. A contrario, la double annonce faite par le
Président français de prolonger l’état d’urgence et, surtout, de modifier
la Loi fondamentale comme réponse à cette tragédie est extrêmement
préoccupante. Symboliquement et pratiquement, cela signifie que la volonté
mortifère de généraliser «l’état de guerre» parvient à ses fins, en
exigeant des démocraties qu’elles modifient la pierre angulaire de leur
organisation juridique et politique «pour s’adapter à la menace». Il en va
de même pour la Belgique. L’indiscutable nécessité de protéger la
population a plongé sa capitale dans un climat anxiogène, sans que le
pouvoir politique ne donne aux citoyens les moyens de comprendre ce qui
leur arrive, de se situer politiquement et culturellement au-delà de la
menace. Invisible, connue des seuls services de sécurité, la «menace» en
est venue à saturer l’espace public – indice silencieux du nihilisme
ambiant. Mais les experts ne peuvent se substituer à la politique ni l’Etat
paralyser une société, même au nom de sa sécurité. Il est urgent de
redonner toute sa place à la culture et à l’éducation, à la délibération et
à l’échange. Urgent que des lieux d’expression collective rouvrent et que
la parole citoyenne renaisse. Urgent que la question du sens de la vie en
commun circule à nouveau entre nous. Difficile là encore. Car il nous
faudra apprendre à vivre et travailler dans des démocraties profondément
vulnérables, confrontées à cette part tragique dont elles se croyaient
immunisées. Mais sans cette vitalité politique ordinaire, terreau de la
culture démocratique, nous risquons la paralysie collective.
Nous interroger et chercher à mieux accorder le projet démocratique avec
nos actes

Abordons une dernière question, plus exigeante encore que celles qui
précèdent. Sommes-nous sûrs, comme on l’entend ici ou là, que nous n’avons
rien à changer, que nos modes de vie sont irréprochables, que rien dans ce
qui compose notre organisation économique et politique ne doit être
modifié ? N’avons-nous aucune question à nous poser ? Considérant que le
pouvoir ne repose sur aucun fondement transcendantal – et rejetant
vigoureusement toute forme de théocratie –, nos sociétés démocratiques
s’appuient sur des principes et des valeurs porteurs d’une authentique
dynamique d’émancipation humaine. Pourtant, sommes-nous sûrs que leur
déploiement se soit effectué de façon apaisée ? Sommes-nous sûrs que nous
n’avons pas été parfois les fossoyeurs de nos propres idéaux ? Des formes
diverses d’Etat d’exception hier aux complicités nombreuses avec des Etats
orchestrant la violation systématique des droits fondamentaux aujourd’hui,
les Etats européens n’auraient rien, jamais, à se reprocher ? Dans la
période récente, nous vivons les secousses en chaîne de l’invasion
américaine en Irak en violation du droit international, du soutien timoré
et tardif à l’opposition démocratique syrienne face aux meurtres de masse
de Bashar El-Assad, du jeu ambigu de la Turquie que l’UE n’a pas su attirer
en son sein, du commerce accru avec des puissances du Golfe qui financent
des réseaux terroristes et oppriment les femmes.

Parallèlement, d’autres violences irriguent notre système
économico-politique, lequel génère des zones de relégation de plus en plus
profondes, tout en faisant l’apologie de la richesse facile. Ce n’est pas
réduire la complexité de la donne géostratégique que de voir dans la
situation de nos pays européens des conditions y favorisant le recrutement
des pions du terrorisme international, qui parachèvent cette œuvre de mort
en s’y aliénant entièrement, au point d’y trouver une raison d’être. Il
serait simpliste de sociologiser à l’excès les raisons d’une situation aux
racines multiples : les événements dont nous parlons ne sont pas le
résultat d’une simple causalité sociale, à l’origine de toutes les dérives.
Mais tout aussi simpliste de ne voir aucun lien avec le sous-développement
chronique de certains territoires, les discriminations à répétition qui
frappent les jeunes d’origine maghrébine tentés par une rhétorique
islamiste remplissant un vide de sens, l’absence quasi-totale de
perspectives pour des franges entières de la jeunesse non-qualifiée. La
puissance d’endoctrinement de Daesh se nourrit de ce terreau. Et sur ce
point, les basses polémiques entre la France et la Belgique sont inutiles.
S’il y a des forces à unir, ce ne sont pas seulement les services de
renseignement. Ce sont aussi les moyens mis au service des jeunes
générations, reléguées dans les bas-fonds de nos sociétés démocratiques qui
s’obstinent à ne pas fournir de perspective digne de la promesse qui les
porte.

«Jusqu’à quand ?» titrait Le Soir de Bruxelles du 25 novembre. Oui, combien
de temps faudra-t-il avant que les pouvoirs unissent leurs forces en faveur
d’une jeunesse européenne sans issue, au sein de laquelle l’islamisme
radical prospère ? Si, comme le rappelle Olivier Roy, la radicalisation
terroriste ne concerne qu’une frange très circonscrite de la population et
traduit la construction d’un imaginaire nihiliste sans lien immédiat avec
le niveau de socialisation des familles, nos démocraties ne pourront
longtemps résister au vide intérieur qui les menace. Des jeunes partent en
Syrie pour mettre leurs pas dans ceux de la mort. D’autres – l’immense
majorité – sont confrontés à une absence de perspective, tentés par le
discrédit du politique et le relativisme de l’indifférence. Et nous
n’aurions aucun message à leur adresser ? Plus exigeante encore cette
question, car elle met à jour les impasses de notre trajectoire collective.
Mais sans réponse, nous risquons le dépérissement de la démocratie
elle-même.

Les situations de crise sont aussi des moments de sursaut, des occasions de
ressaisissement. S’il y a une résistance à organiser, c’est d’abord celle
qui s’oppose à l’évolution insidieuse qui, lentement, prend forme : le
glissement vers une société qui ne se fait plus confiance, vit dans la
tension quotidienne extrême, voit dans tout «autre» une menace et dans les
libertés fondamentales une simple illusion – ce qui, à quelques variantes
près, est le projet de l’extrême droite aujourd’hui. Une société qui, au
nom d’exigences de sécurité, se détourne d’enjeux collectifs de long terme,
comme la lutte contre le dérèglement climatique ou la solidarité à l’égard
des populations les plus frappées par les crises. C’est aussi la tentation
d’analyser ces terroristes – jeunes européens – comme une simple
excroissance monstrueuse, produit maléfique de forces étrangères sans aucun
rapport avec les caractéristiques de nos sociétés – des «barbares» en un
mot. Or tous les travaux montrent à quel point l’énigme de la violence la
plus radicale, de la cruauté la plus extrême, est liée au fait que ces
pratiques entrecroisent une série de dimensions internes et interrogent une
société en son centre. C’est vrai de la Colombie, du Mexique, du Congo, des
sociétés du Proche et du Moyen Orient. Et une fois de plus, l’Europe, se
tiendrait à l’écart d’une telle interrogation ?

«L’Europe n’est pas en guerre» affirmait Federica Mogherini dans Le Soir du
21 novembre, en réponse au discours exclusivement martial des autorités
françaises. Pendant longtemps, l’Europe a pu fournir un horizon de sens à
une jeunesse qui s’est progressivement dépolitisée. Mais 2015 est aussi
l’année où cette Europe-là s’est éteinte, prise au piège des rivalités
nationales face à l’afflux des réfugiés comme à l’orthodoxie budgétaire qui
a vidé davantage encore l’idée de solidarité entre acteurs européens.
Pourtant, face à la vulnérabilité croissante à laquelle elles sont
durablement confrontées, nos sociétés ne pourront éviter de reconstruire
leur tissu social et leur avenir politique. Et sur ce plan – contrairement
à ce que laisse entendre les médias les plus en vue –, toutes les parties
sont concernées : en France, en Belgique, en Europe. Approfondir le projet
de l’égalité démocratique, ériger la solidarité en pivot de la vie sociale
et refaire de la non-violence un horizon de parole et de sens :
tragiquement éprouvées, les démocraties ont plus que jamais rendez-vous
avec elles-mêmes.

*Les évènements tragiques de ces dernières semaines – à Beyrouth, Paris,
Tunis, Bamako, etc. – interrogent en profondeur notre tissu social et notre
culture politique. Soutenu par de nombreux signataires (citoyens belges,
français, citoyens d’Europe ou d’ailleurs), issus de disciplines et
d’horizons divers, le texte intitulé « Vivre en démocratie » propose
d’aborder ces questions en suggérant les trois lignes directrices
suivantes :*

** Renforcer la solidarité à l’intérieur de nos pays et, en particulier,
l’accueil des réfugiés demandant protection aux pays européens ;*

** Mettre en garde contre l’état d’urgence et la modification de la
Constitution, qui ne font qu’alimenter « l’état de guerre » alors que nous
avons besoin de revitaliser l’espace public démocratique ;*

** Aborder pleinement la question sociale et l’absence de perspectives
d’avenir offertes par notre modèle de société, ce qui constitue un contexte
– et non une simple « cause » – à l’endoctrinement des jeunes, laissés pour
compte de notre organisation économique et politique.*

*Ses auteurs souhaitent, plus largement, créer les conditions d’un « espace
de discussion », où puisse circuler une parole argumentée, critique,
respectueuse de la diversité des points de vue. Une parole sur des
questions difficiles sans que chacun ne prétende avoir, sur ces sujets, le
monopole de la vérité. Sans unanimisme et sans violence : une parole de ce
type est ce que « l’état de guerre » menace le plus.*

*Conscient de ces enjeux, le Centre de recherches interdisciplinaires
Démocratie, Institutions et Subjectivité (CriDIS) de l’Institut IACCHOS,
Université de Louvain (www.uclouvain.be/cridis
<http://www.uclouvain.be/620888.html>), a accepté d’abriter cette
initiative et publiera sur son site les réactions que vous aurez
transmises, ainsi que d’autres textes ou prises de position susceptibles
d’alimenter le débat public. Vous pouvez signer ce texte et/ou envoyer
votre contribution à l’adresse : toliveindemocracy@...
<toliveindemocracy@...>*

*Ce texte a été signé par les personnalités suivantes :*

*Allemagne - Patrizia Nanz (Kulturwissenschaftlisches Institute Essen KWI)*

*Belgique - An Ansoms (Université de Louvain), Mylène Botbol-Baum
(Université de Louvain), Eva Brems (Université de Gant), Tom De Herdt
(Université d’Anvers), Matthieu de Nanteuil (Université de Louvain),
Isabelle Ferreras (Université de Louvain), Mark Hunyadi (Université de
Louvain), Jean-Louis Genard (Université Libre de Bruxelles), Justine
Lacroix (Université Libre de Bruxelles), Mohamed Nachi (Université de
Liège), Jean-Pascal Van Ypersele (Université de Louvain et GIEC)*

*Canada - Philippe Barré (Université de Montréal)*

*Danemark - Lars Hulgard (Université Roskilde)*

*Equateur - Alberto Acosta (FLACSO, Quito), Ramon Torres Galarza (FLACSO,
Quito)*

*Espagne - Juan Carlos Monedero (Université de Madrid)*

*Etats Unis - Fred Block (Université de Californie), Arturo Escobar
(Université de Caroline du Nord), Nancy Fraser (New School for Social
Research), Eli Zaretski (New School for Social Research), Joan Wallach
Scott (Université de Princeton)*

*France - Olivier Abel (Faculté de Théologie protestante, Montpellier),
Fethi Benslama (Université Paris VII), Florence Jany-Catrice (Université de
Lille), Jean-Louis Laville (CNAM), Dominique Méda (Université
Paris-Dauphine), Claire Nouvian (Bloom, directrice), Miranda
Richmond-Mouillot (écrivaine), Anne Salmon (Université de Lorraine), Michel
Serres (Académie française), Etienne Tassin (Université Paris VII), Hélène
Thiollet (Sciences Po Paris)*

*Japon - Yoshihiro Nakano (Christian University, Tokyo)*

*Portugal - Boaventura Sousa Santos (Université de Coimbra, Université du
Wisconsin)*

*Maroc - Youssef Sadik (Université de Rabat)*

*Tunisie - Houda Laroussi (Université de Tunis), Youssef Seddik (Université
de Tunis)*

-- 
CHERBIB Mouhieddine
0033650520416


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