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de parte de on 2016-12-01 09:49
     Menaces dans le Sahel : ouvrons les yeux ! Chronique
  
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Menaces dans le Sahel : ouvrons les yeux !
 Pour notre chroniqueur Laurent Bigot, les chefs d’Etat africains doivent investir l’argent public dans le rensei...  |   |

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Menaces dans le Sahel : ouvrons les yeux !
 Pour notre chroniqueur Laurent Bigot, les chefs d’Etat africains doivent investir l’argent public dans le renseignement et la lutte contre le crime organisé, plutôt que contre l’opposition. Par Laurent Bigot (Chroniqueur Le Monde Afrique)  Le Monde.fr  Le 18.01.2016 à 11h58  •  Mis à jour le 19.01.2016 à 08h45     S'abonner dès 1 €   Réagir  Ajouter    Partager (7 684) Tweeter     image: http://s2.lemde.fr/image/2016/01/18/768x0/4849093_6_6d60_plusieurs-ministres-burkinabe-et-malien_9bb2001c3d04c037090cfad547e438e0.jpg 
Le terrorisme a encore frappé et, cette fois-ci, c’est Ouagadougou qui a été visé. Le peuple burkinabé célébrait hier l’élection de son nouveau président, aujourd’hui il pleure ses morts. Malheureusement, tout le monde s’attendait à ce que le Burkina Faso soit frappé, car plus aucun pays sahélien n’est ou ne sera épargné. La question n’était plus de savoir si cela allait arriver, mais quand.
Dans la lutte contre ce type de menaces, le renseignement est crucial, déterminant. Pourtant, les Etats d’Afrique de l’Ouest sont défaillants en la matière. Ils ne sont pas défaillants par manque de moyens. Ils sont défaillants par construction politique. Un service de renseignement met en œuvre des orientations définies par l’échelon politique. Il revient au président de décider des principales menaces sur lesquelles les services de renseignement doivent travailler.Le drame en Afrique de l’Ouest, c’est que le plus souvent – pour ne pas dire pratiquement toujours –, la principale menace définie par le président en place, c’est l’opposition politique. Les services de renseignement concentrent leurs moyens et leur énergie à faire du renseignement politique et négligent les autres menaces. Au risque de choquer les présidents en place, je leur confirme que l’opposition veut en effet le pouvoir. Mais ce n’est pas une menace, c’est le principe de la vie politique. Nuance ! Ils pourront surveiller leur opposition autant qu’ils le voudront, cela ne les exonérera pas de leur mission de diriger le pays au bénéfice de l’intérêt général. Un pouvoir qui flique son opposition est un pouvoir malade.
Un sujet toujours éludé
Les véritables menaces pour l’Afrique de l’Ouest sont le crime organisé (la corruption qu’il génère infiltre l’Etat dans ses plus hautes sphères) et le terrorisme, qui prospère là où l’Etat est défaillant ou dévoyé par la logique de prédation et de prébende. S’attaquer au crime organisé n’est pas une mince affaire. Il est illusoire de vouloir le faire disparaître, mais il est essentiel de le contenir. Dans cette sous-région, les narco-trafiquants côtoient certains décideurs politiques et les financent. Ils obtiennent en retour une impunité totale et développent en plus des activités légales pour blanchir leur argent. Il n’est pas rare de les voir obtenir des marchés de la part de l’Etat. L’opération « Barkhane » aurait même un contrat avec l’un d’entre eux pour des prestations de transport. Lire aussi    Attaque d’AQMI à Ouagadougou : les assaillants ressemblaient à « des enfants » Cette collusion génère une corruption qui se propage dans toutes les sphères de l’administration et des forces de sécurité. Même jusqu’au sein de services de renseignement, qui n’hésitent pas à protéger certains narco-trafiquants ou grands commerçants (ces derniers usant de leur proximité avec le pouvoir pour s’affranchir de tout ou partie de leurs obligations fiscales). Cette gangrène est la véritable source de déstabilisation de l’Etat. C’est elle qui a provoqué l’effondrement du Mali d’Amadou Toumani Touré, dit « ATT », lequel n’a pas résisté à l’offensive du MNLA et des groupes armés djihadistes. C’est elle qui provoquera l’effondrement de la Mauritanie et du Niger.« Ces Etats trouvent de l’argent pour acheter des avions présidentiels, ils doivent donc bien avoir suffisamment de ressources pour financer leurs propres services de renseignement »Ce sujet n’est pas à l’agenda international : on jette un voile pudique sur cette corruption déstabilisatrice. On en parle dans les couloirs de la Banque mondiale et du FMI, mais jamais dans les rapports. On l’évoque en marge de réunions internationales comme s’il s’agissait d’un sujet anecdotique et, surtout, on ne l’aborde jamais dans les rencontres entre chefs d’Etat. Mon expérience de diplomate est que ce sujet, bien que souvent proposé par la direction Afrique du Quai d’Orsay dans les notes d’entretien adressées à l’Elysée, a toujours, en fin de course, été éludé. J’ai souvent entendu mes collègues me dire que ça ne servait à rien d’en parler, que cela ne changerait rien. Qu’en savent-ils ? On n’a jamais essayé ! La politique de l’autruche est une mauvaise habitude tenace.
Abandon, arbitraire et dégoût
Quant à la menace terroriste, la plus médiatique, c’est la seule que la communauté internationale accepte d’inscrire à son agenda. Cette menace n’est pas réellement prise en compte par les Etats de la sous-région qui préfèrent en appeler à la communauté internationale. Or la communauté internationale n’a pas de bons résultats dans le Sahel. Depuis son implication dans la région, la menace terroriste n’a cessé de croître. Il est temps pour les Etats africains de se prendre en charge en matière de renseignement. Avant d’être une question de moyens, c’est une question de volonté. Ces Etats trouvent de l’argent pour acheter des avions présidentiels, ils doivent donc bien avoir suffisamment de ressources pour financer leurs propres services de renseignement. Il leur faudra aussi professionnaliser leurs forces d’intervention de type RAID ou GIGN plutôt que de se concentrer sur la garde présidentielle. Lire aussi    Attentat de Bamako : « Nous avons ouvert une porte et ça a défouraillé » Les réponses à moyen terme au terrorisme ne sont pas que sécuritaires. Le terrorisme vit là où l’intérêt général n’est pris en charge par personne (Etat ou autres structures). Il se nourrit des frustrations des populations et elles sont nombreuses dans la sous-région. Au sentiment de ces populations d’être abandonnées par ceux qui sont censés s’occuper d’elles s’ajoutent l’arbitraire et le dégoût. L’arbitraire, qui s’abat sur elles quand les représentants de l’Etat se comportent en prédateurs, et dégoût, quand elles constatent que c’est toujours la même minorité qui s’enrichit, que le pays aille bien ou mal.Bien que le tableau aujourd’hui ne soit pas particulièrement réjouissant, je reste persuadé que l’avenir de cette partie de l’Afrique n’est pas sombre. A condition que des dirigeants éclairés offrent une ambition nouvelle à leur population et notamment à la jeunesse pour en libérer toute l’énergie positive. Sinon, c’est la colère de cette jeunesse qu’il faudra affronter.Laurent Bigot, ancien diplomate français, est aujourd’hui consultant indépendant. Il dirige la société Gaskiya (vérité en langue haoussa) spécialisée dans le conseil en stratégie sur l’Afrique.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/01/18/menaces-dans-le-sahel-ouvrons-les-yeux_4849094_3212.html#vvYa7mSKob4a1dCM.99
   « Permis de tuer au Sahel » Point de vue
  
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« Permis de tuer au Sahel »
 Au Mali, « la victoire militaire s’est transformée en défaite politique », observe Laurent Bigot, ancien diploma...  |   |

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L’opération « Barkhane », un « permis de tuer au Sahel »
 Au Mali, « la victoire militaire s’est transformée en défaite politique », observe Laurent Bigot, ancien diplomate français devenu consultant indépendant. Par Laurent Bigot  Le Monde.fr  Le 02.11.2015 à 10h47  •  Mis à jour le 24.03.2016 à 16h44     S'abonner dès 1 €   Réagir  Ajouter    Partager (2 863) Tweeter     image: http://s2.lemde.fr/image/2015/11/02/768x0/4801278_6_bb72_2015-11-02-40cc305-18390-1lkx3xe_4bc70ea69686de3a0ac4d624bd33cdc3.jpg 
Depuis l’intervention française au Mali, le ministère de la défense se félicite régulièrement de la « mise hors de combat » de présumés terroristes. L’armée française administre la peine de mort, alors que la France l’a abolie en 1981 et que sa diplomatie promeut l’abolition partout à travers le monde. Ce curieux paradoxe vient de l’absence de réflexion sur la manière de lutter contre le terrorisme.
La France a épousé la conception américaine de lutte contre le terrorisme, la fameuse war on terror, sans en mesurer les conséquences et surtout sans en constater la tragique inefficacité. Il suffit pour s’en convaincre de regarder dans quel état se trouvent l’Afghanistan et l’Irak pour comprendre combien cette stratégie est un échec. Un échec total. Le Mali ne fait pas exception à la règle. Dix-huit mois après le début de l’intervention française, la situation sécuritaire dans le Nord est des plus précaires malgré la présence militaire internationale, et la situation à Bamako aussi dégradée qu’à la veille de la chute du président Amadou Toumani Touré. Lire aussi    Au Mali, une paix incertaine dans un Nord fragmenté Je fais pourtant partie de ceux qui considèrent que l’intervention était une décision politique courageuse du président Hollande. Malheureusement, la victoire militaire s’est transformée en défaite politique par absence de réflexion sur les causes du terrorisme, doublée d’un déni troublant des réalités politiques maliennes.
Vengeance contre légitime défense
La lutte contre le terrorisme ne peut se limiter à l’élimination de chefs présumés. Exécuter sans aucune forme de procès de présumés terroristes, c’est tuer au nom de nos valeurs, ce que, justement, nous reprochons à nos adversaires. Certains avancent la légitime défense. C’est oublier qu’elle est définie en droit français : la riposte doit intervenir au moment de l’agression, sinon c’est une vengeance. Et c’est ainsi qu’elle est perçue par les populations locales, car exécuter un présumé chef terroriste, c’est avant tout tuer un père, un mari, un fils ou un frère. Je n’oublie pas pour autant les victimes du terrorisme, mais, dans un Etat de droit, il revient à la justice de faire la lumière et de sanctionner. Promouvoir l’Etat de droit de manière crédible comporte une exigence non négociable : l’exemplarité.Cette stratégie de la loi du Talion masque le fond du problème : pourquoi ces mouvements terroristes s’enracinent-ils dans certaines régions et pas dans d’autres ? Pour ce qui est du nord du Mali la réponse est assez simple, même si la solution l’est bien moins. La défaillance de l’Etat dans le Nord et sa présence prédatrice voire meurtrière (l’armée malienne s’est livrée à des exactions à plusieurs reprises depuis l’indépendance, y compris récemment) ont laissé un espace à des groupes armés qui remplissent aussi des fonctions sociales au-delà de la terreur qu’ils exercent sur les populations. Les populations du nord du Mali ne goûtent guère à la philosophie de vie imposée par les groupes terroristes, mais elles n’apprécient pas plus la présence de l’Etat malien telle qu’elles l’ont toujours connue.Cet Etat malien post-indépendance n’a jamais été une bénédiction pour ces populations. Alors, quand elles tombent sous le joug des groupes terroristes, elles font ce qu’elles ont toujours fait depuis des décennies : elles s’adaptent. Elles ne font que passer d’une situation précaire à une autre. Ces groupes terroristes cherchent aussi à se faire accepter, ils achètent des denrées à des prix élevés, transportent les personnes malades dans les plus proches dispensaires ou font régner l’ordre. Des témoignages confirment la sécurité qui régnait à Gao sous l’empire de ces groupes, ce qui, bien évidemment, n’excuse en rien les violences commises par ceux-ci — encore que la diplomatie française ne semble pas s’émouvoir pour les mêmes violences quand elles sont commises par l’Arabie saoudite… Question de pouvoir d’achat ?
La responsabilité des autorités maliennes
Les populations du Nord se sont, en outre, complètement détournées de la vie politique et de son système représentatif tels que les conférences nationales du début des années 1990 les ont imposés. La démocratie tant vantée par l’Occident se trouve déclinée localement au profit d’intérêts particuliers, dans une logique de prédation, à l’image de ce qui se passe à Bamako. La démocratie est perçue comme permettant à une minorité de s’enrichir en toute impunité avec la bénédiction de la communauté internationale, dont l’hypocrisie confine à la complicité. C’est cette perception qu’il convient d’intégrer pour comprendre qu’un contingent militaire et des milliards d’euros annoncés lors de conférences internationales ne convainquent plus personne sur le terrain. Lire aussi    Au Mali, les djihadistes multiplient les attaques Comme je l’ai souligné, la solution n’est pas simple. Commençons d’abord par une ambition fondée sur l’exigence de vérité. Les autorités maliennes sont les premières responsables de cet énorme gâchis. Arrêtons de nous voiler la face, soyons exigeants dans le partenariat avec le Mali. Ne nous contentons pas de faux-semblants, sans quoi les mêmes causes produiront les mêmes effets. J’ai souvent entendu dire que toutes les vérités n’étaient pas bonnes à dire. La force d’une vérité n’est pas d’être tue mais d’être dite, avec le respect que l’on doit à chacun. C’est sur ce terrain que la France est attendue.Laurent Bigot est un ancien diplomate français devenu consultant indépendant.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/11/02/permis-de-tuer-au-sahel_4801279_3212.html#9YMSMmD57FLtpbai.99Envoyé depuis Yahoo Mail. Obtenir l’application

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