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AFP - Rania Amdouni

de parte de Mouhieddine Cherbib en 06/03/2021 08:37
Tunisie : une militante féministe et LGBT+ condamnée à six mois ferme pour
des insultes
Publié le 5 mars 2021 à 14 h 37 min
Rania Amdouni, une militante féministe et LGBT+ en Tunisie a été condamnée
à six mois de prison ferme jeudi 4 mars pour des insultes dans un
commissariat, où elle tentait de déposer plainte contre des policiers, un
jugement qui risque de « faire taire la jeunesse », selon son association.



Rania Amdouni, une militante LGBT+ et féministe de 26 ans connue pour sa
présence remarquée lors des mobilisations prodémocratie, a été la cible
d’une campagne de dénigrement alimentée par des syndicats policiers après
avoir participé à des manifestations contre la répression policière en
janvier.

Sa photo accompagnée de commentaires dégradants et d’autres données
personnelles, comme son adresse, ont été diffusées sur les réseaux sociaux,
alors qu’elle était déjà en plein bras de fer avec la police.

La jeune femme avait porté plainte contre des policiers après la
confiscation arbitraire de sa carte d’identité et des insultes homophobes
durant un contrôle qui avait dégénéré en violences en août dernier dans le
centre de Tunis. Une enquête interne a été lancée par l’Inspection de
police, qui a entendu Rania Amdouni fin février.

En dépit de multiples démarches devant le tribunal pénal et administratif,
« *personne d’autre n’a été entendu, ni témoins ni accusés, et la justice a
refusé de partager les images de vidéosurveillance* » qui auraient permis
d’établir les faits, a déploré son avocat, Me Amine Hadiji.

« *Les insultes et intimidations étaient quotidiennes, elle était à bout de
nerfs* », a-t-il souligné à l’AFP. Après de nouvelles insultes essuyées
samedi soir, Rania Amdouni s’est rendue au commissariat où elle a été
arrêtée.

Elle est condamnée à six mois de prison ferme jeudi pour outrage à un agent
de l’État, ainsi que neuf dinars (trois euros) d’amende pour ivresse, et
autant pour troubles à l’ordre public, a précisé à l’AFP Me Hadiji, qui va
interjeter appel.

« *C’est un jugement qui va museler la jeunesse* », a souligné le militant
Badr Baabou, de l’association de défense des droits, Damj, dont faisait
partie Rania Amdouni. « *C’est un message à tous ceux qui manifestent ou
qui dénoncent les dépassements de la police, pour les faire taire* »,
a-t-il déploré.

La Tunisie, sous le joug d’un régime policier jusqu’en 2011, a fait depuis
d’importantes avancées en matière de liberté d’expression et libertés
politiques. Mais la police, si elle ne dispose plus d’un pouvoir
discrétionnaire, a été peu réformée, tout comme la justice.

*Avec l’AFP*
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Cherbib Mouhieddine
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