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[JSJV] - article Journal Le Monde

de parte de Mohamed BEN SAID on 2024-05-19 00:03
La gauche relance, en toute discrétion, lidée du droit de vote pour les étrangersUne quarantaine délus locaux de gauche ont signé lappel dun collectif européen à permettre à tous les résidents de pouvoir participer aux élections locales. Mais la plupart refusent de sexprimer sur le sujet, dans un contexte électoral marqué par la puissance sondagière du Rassemblement national.Benoît Floc'h | Publié le 17/05/2024 à 19:12https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/05/17/la-gauche-relance-en-toute-discretion-l-idee-du-droit-de-vote-pour-les-etrangers_6233897_823448.htmlUne quarantaine délus locaux de gauche relancent le débat sur le droit de vote des résidents étrangers aux élections locales. La maire de Paris, la socialiste Anne Hidalgo, ses homologues de Marseille, Benoît Payan (divers gauche), ou de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol (socialiste), et les maires écologistes de Lyon, Grenoble et Strasbourg, Grégory Doucet, Eric Piolle et Jeanne Barseghian, ont signé, le 5 mai, lappel du collectif européen Voting Rights for All Residents (« Le droit de vote pour tous les résidents », VRAR).« La démocratie ne sera complète que lorsque toutes les résidentes et tous les résidents pourront choisir celles et ceux qui les représentent et prennent les décisions, notamment au niveau local, qui concerne leur quotidien », écrit le collectif Jy suis jy vote !, qui relaie lappel du VRAR en France.Aux trente-huit maires français signataires (auxquels sajoute le président socialiste du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel) sajoutent treize maires européens comme ceux de Fribourg ou de Karlsruhe en Allemagne, de Peterborough au Royaume-Uni, de Bologne en Italie ou de Genève en Suisse.« Bouger les lignes »Linitiative est donc continentale. Et Jy suis jy vote ! compte dailleurs interpeller les candidats aux élections européennes. Les Français apparaissent très impliqués et cela tient notamment à la mobilisation active de lAssociation nationale des villes et territoires accueillants, coprésidée par la maire de Strasbourg.Pourtant, paradoxalement, ils se font discrets. Sollicitée par Le Monde, Jeanne Barseghian na pas souhaité sexprimer sur le sujet. Elle nest pas la seule. Parmi les maires contactés, la plupart ont invoqué leur agenda pour refuser dexpliquer pourquoi ils avaient signé lappel. Ce nest pas le cas du socialiste Luc Carvounas, maire dAlfortville (Val-de-Marne). Il est « cohérent avec [lui]-même » : avant dêtre maire, rappelle-t-il, il fut sénateur (2011-2017). Et, en 2012, avant lélection de François Hollande à la présidence de la République, le Sénat avait voté une loi qui autorisait le droit de vote des étrangers aux élections locales. « Cétait lâge dor de la gauche au Parlement, souligne M. Carvounas. Nous voulions montrer comment nous ferions bouger les lignes quand nous serions au pouvoir. »Lire aussiMunicipales : « Comment le président Macron justifie-t-il que seulement certains étrangers aient le droit de vote aux élections locales ? »Mais, comme François Mitterrand en son temps, François Hollande na pas poussé le projet une fois élu. Le texte na donc pas été voté par lAssemblée nationale. « Il ne la pas fait pour des raisons qui méchappent, confie M. Carvounas. Cétait pourtant dans son programme. Beaucoup lont regretté. Cest un vrai loupé. »Au sein du parti Les Républicains (LR), aucune difficulté non plus à assumer dêtre « très opposés » à cette idée, même si lancien président de la République (2007-2012) Nicolas Sarkozy sy était un temps dit favorable. « Dans la République française, le droit de vote est traditionnellement lié à la nationalité, explique le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau. Effacer toujours plus la distinction entre nationaux et non-nationaux revient à diluer la nation et la citoyenneté. »« Une question de temps »Mais, chez les autres, la discrétion est de mise. En plein cur de lété 2022, le député Renaissance de la Vienne Sacha Houlié avait déposé une proposition de loi pour « accorder le droit de vote et déligibilité aux élections municipales » à tous les étrangers, européens ou non. « Ça ne choque plus personne de voir des Espagnols ou des Bulgares voter aux élections municipales en France, avait-il alors expliqué à lAgence France-Presse. Mais ça a choqué beaucoup de gens que les Anglais naient plus le droit de voter en France après le Brexit. » Depuis 1999, les résidents européens peuvent voter aux élections locales et européennes en France. M. Houlié, non plus, na pas souhaité répondre aux questions du Monde.Lire aussi :Avec le Brexit, la France sapprête à perdre ses conseillers municipaux britanniquesA lépoque, le ministre de lintérieur, Gérald Darmanin, avait fait savoir quil était « fermement opposé à cette mesure ». Son entourage assure aujourdhui quil na pas changé davis, mais quil ne souhaite pas faire de déclaration sur le sujet, de peur de relancer le débat.De fait, dans un contexte électoral marqué par la puissance sondagière du Rassemblement national et sur un sujet aussi sensible que limmigration, le droit de vote pour les résidents étrangers peut apparaître comme un chiffon rouge. « Je me rends compte que, en raison de la manière dont la société sest raidie sur le plan identitaire, on a du mal à penser que cette question puisse revenir facilement », soupire M. Carvounas. Le maire dAlfortville refuse cependant tout fatalisme : « Les causes politiques sont rarement des causes perdues, relève-t-il. Cest une question de temps. A un moment ou à un autre, lidée aboutira. »Certes, quand la gauche est en campagne, elle le promet. Quand elle exerce le pouvoir, elle y renonce. Mais Mohamed Ben Saïd, du collectif Jy suis jy vote !, y croit toujours, en rappelant que quatorze pays européens ont mis en uvre ce droit. « On ne sappuie pas que sur la gauche, dit-il. Cest une démarche républicaine. Cest la société civile qui porte cette revendication, et tout larc républicain, sauf lextrême droite. »Benoît Floc'h
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